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BAIGNEUR, EUSE, subst.
I.− Personne qui se baigne; spéc. personne en traitement dans une station thermale; p. ext. personne en villégiature dans une station balnéaire :
1. Mes amies B ne s'amusent point ici [à Cauterets]. Elles se sont constituées baigneuses et buveuses d'eau, à la lettre. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 4, 1855, p. 20.
2. Je demeurai assise toute la journée sur la plage à regarder les baigneurs dans l'eau. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Enragée? 1883, p. 884.
Rem. Les deux emplois spéc. et p. ext. sont vieillis à l'époque actuelle. On préfère à baigneur, estivant ou curiste.
P. méton., B.-A., [ surtout au fém.] Les « Grandes Baigneuses » de Renoir :
3. Exagérée encore, sa Baigneuse était déjà d'un grand charme, avec son frissonnement des épaules, ses deux bras serrés qui remontaient les seins, des seins amoureux, pétris dans le désir de la femme, qu'exaspérait sa misère; ... Zola, L'Œuvre,1886, p. 243.
II.− Vx. Personne qui tient un établissement de bains :
4. Nous sommes logés chez Michel Laumeille et Catherine Legris son épouse, baigneurs brevetés de S. A. R. le comte de Paris; ... Flaubert, Correspondance,1845, p. 194.
A.− Personne de service dans un établissement de bains, Spéc. personne habilitée à appliquer un traitement simple dans une station thermale :
5. Quand le patient a sué dix ou douze minutes, il voit entrer son baigneur qui le prend et l'étend sur un des lits de bois. Là commence l'opération du massage. About, La Grèce contemporaine,1854, p. 411.
B.− Uniquement au masc. Personne qui surveille ceux qui se baignent, leur apprend à nager. Synon. mod. maître-nageur :
6. holopherne. − Et moi j'ai enfin entendu ce que je n'avais jamais entendu. Mon nom prononcé comme un recours, un signal. Tu l'as crié comme on appelle un sauveteur de profession, le baigneur de la plage, celui dont la fonction est de sauver à bras le corps. Giraudoux, Judith,1931, II, 7, p. 176.
III.− Sens spéc.
A.− Subst. masc. Baigneur.
1. Poupon de celluloïd ou de plastique (que l'on peut baigner) servant de jouet :
7. Tout cela pourtant qui nous laisse ivresse amère et grandiose Comme à l'enfant le rouge du rideau qui tombe au Châtelet Pour que l'écume à nos pieds jette au ruissellement des galets En pure dérision ce baigneur de celluloïd rose. Aragon, Le Roman inachevé,1956, p. 39.
2. P. anal. Petit personnage en porcelaine qui tient lieu de fève dans la galette des Rois (cf. Rob.).
3. [Dans certains métiers] Baigneurs de prairies. ,,Nom donné, dans le Calvados, à ceux qui opèrent l'irrigation des prés (Les Primes d'honneur, Paris, 1870, p. 15)`` (Littré; v. aussi baignant*). Baigneur à la règle. ,,Apprêteur sur foulard`` (Mét. 1955).
4. Argotique
a) ,,Corps porté en terre`` (Esn. 1966).
b) Tête (infra B 4). Dans les expr. claquer le baigneur (synon. gifler), se casser le baigneur :
8. T'as l'air contrarié (...). Te casse pas le baigneur, mec, on va dans un coup tout ce qu'il y a de franco. A. Simonin, Le Cave se rebiffe,1954, p. 102.
c) ,,Nez d'ivrogne`` (Esn. 1966).
d) Sot. Prendre qqn pour un baigneur (cf. Esn. Poilu 1919, p. 54).
B.− Subst. fém. Baigneuse.
1. Ancienne coiffure de femme à petits plis :
9. Le notaire, coiffé de nuit, après avoir réglé sur six heures le réveil de sa pendule, profita du moment où sa femme ajustait sur sa tête de quarante-cinq ans une baigneuse à dentelles pour faire les apprêts de la bassinoire, qu'il promena gravement dans son lit. Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 5, 1814, p. 49.
P. anal. Bonnet en baigneuse Bonnet à plis ressemblant à une baigneuse. elle portoit toujours un bonnet en baigneuse de soie noire et garni de dentelle noire ; (Balzac, Annette et le criminel,1824, p. 23).Plis (de robe) en baigneuse. ,,Plis façonnés comme ceux des bonnets appelés baigneuses`` (Lar. encyclop.).
2. ,,Peignoir de bain`` (Quillet 1965). Une baigneuse de toile (Besch.1845).
3. Espèce de chaise longue, arrondie à ses extrémités (cf. Guérin 1892 et Lar. encyclop.).
4. Arg. ,,Tête`` (L.-F. Raban, Marco Saint-Hilaire, Mémoires d'un forçat, t. 4, 1828-29, p. 309); cf. supra A 4 b).
PRONONC. : [bε ɳ œ:ʀ], fém. [-ø:z].
ÉTYMOL. ET HIST. I.− Subst. masc. et fém. 1. 1310 bainnierres cas sujet de *baigneeur « celui ou celle qui tient un établissement de bains » (Li coyers de la taile de la paroche S. Jaque et de la Mazelainne, fo4 ro, Cah. de la taille 1301-1318, A. mun. Reims ds Gdf. Compl. : Wafflars li bainnierres); 1674 baigneur (Charles III de La Tremoille, Extr. des dépenses d'apr. La Trémoille, Les La Trémoille pendant cinq siècles, t. 4, 1895, p. 189 ds IGLF); 2. 1680 « celui ou celle qui se baigne » (Rich.); 3. a) 1928 (Lar. 20e: Baigneur [...] Petit personnage en porcelaine, qui souvent tient lieu de fève dans les gâteaux des Rois); b) 1956 « jouet représentant un bébé, poupon », supra ex. 7. II.− Subst. fém. 1. 1768 « bonnet à plis » (Corr. litt., phil. et crit., mai 1768-VIII, p. 71 ds Proschwitz Beaumarchais, p. 327 : le bonnet au doux sommeil, qui a quelque ressemblance avec la baigneuse, est réservé au séjour de la campagne) qualifié de ,,vieux`` ds Boiste 1829; 2. 1829 « vêtement de bain » (Ibid.). Du lat. balneator attesté au sens 1 dep. Plaute (Poen., 703 ds TLL s.v., 1703, 73), avec infl. phonét. de baigneur*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 231. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 184, b) 357; xxes. : a) 388, b) 399.