| ![]() ![]() ![]() ![]() BAIE4, subst. fém. Vx. Tromperie. Donneur de baies : ... Les affectations nous agacent autant que les fourberies. Les donneurs de baie nous ennuient tout comme les truffeurs, et les ficelles nous fatiguent à l'égard des balançoires. Le faux sous toutes ses formes, dans la vie et dans l'art, dans la parole et dans les choses, devient notre bête noire comme la fausseté.
Amiel, Journal intime,1866, p. 435. Rem. Attesté dep. Ac. 1798. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 2equart xvies. baye « tromperie » (J. Tahureau, 2edialogue du Democritic, p. 135 ds Hug. : Ils adjoustent davantage en leurs bayes et mensonges, que l'Europe aura bien à souffrir pour les grans troubles, guerres et dissentions qui s'y feront cette annee); 2. 1556 donner la baie « mystifier » (Les Neuf Livres des Histoires de Hérodote [...] le tout traduict de Grec en François par Pierre Saliat, IV, p. 136, ibid. : Le jour venu, les delaissez au camp cogneurent que Daire leur avoit donné la baie).
Empr. à l'ital. baia « plaisanterie, raillerie », également à l'orig. de l'esp. vaya « id. » (Cor. t. 4) attesté dep. la 1remoitié du xves. (Burchiello, 210 ds Batt. t. 1, s.v. bàia 1), l'expr. dar la baia « mystifier, railler » étant attestée dep. le 1ertiers du xvies. (Ariosto, 491, ibid.). Baia est dér. de (ab)baiare « aboyer » et « siffler, conspuer » de la même orig. onomatopéique que le fr. aboyer* (a. et m. fr. abayer; cf. DEI, s.v. baia 2 et baiare). Hyp. plus satisfaisante du point de vue hist. (Tahureau combattit en Italie) et sém. que celle qui fait de baie un dér. de bayer* « regarder bouche bée » (FEW t. 1, p. 284). STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 403. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 805, b) 2 175; xxes. : a) 1 986, b) 1 212. |