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BAI, BAIE, adj. et subst.
I.− Adj. (toujours postposé au subst.)
A.− [En parlant d'un cheval] Dont la robe est alezane, généralement foncée, les crins et les extrémités des membres étant noirs. Cheval, attelage bai :
1. Lettre XIV. Melle Émilie à la comtesse de Loewenstein. Remerciez le ciel, ma chère Victorine, de ce qu'il y a un cheval bai à vendre chez un fermier, à une lieue de Loewenstein; grâce à ce cheval bai, vous verrez votre amie. Voici le fait : mon oncle, le doyen du chapitre a besoin d'un cheval de cette couleur; c'est un grand connoisseur, il va le voir demain... Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1602.
2. Seuls, les chevaux, un superbe attelage bai, soufflaient d'impatience. Zola, La Curée,1872, p. 319.
3. Le Roi et la Reine arrivent du palais dans leur voiture de gala, pareille à un grand tabernacle doré, tirée par huit chevaux bais, avec postillon et grooms, et suivie de petits pages habillés de blanc et d'or. Morand, Londres,1933, p. 223.
Rare. [Avec un adj. postposé qui nuance la couleur] :
4. Des chevaux de Shérif-Bey étaient là; ce sont les plus beaux animaux que j'aie encore vus à Damas; ils sont turcomans, d'une race infiniment plus grande et plus forte que les chevaux arabes; ils ressemblent à de grands chevaux normands, avec les membres plus fins et plus musclés, la tête plus légère, et l'œil large, ardent, fier et doux du cheval d'Orient. Ils sont tous bais bruns et à longues crinières : véritables chevaux homériques. Lamartine, Voyage en Orient,t. 2, 1835, p. 229.
B.− Rare et littér. [S'applique à une chose] Qui est de cette couleur. Cab, goémon bai :
5. À la marée basse, les rivages fleurissaient de goémon; les assises de couleurs, marquées comme dans un arc-en-ciel ou sur le flanc d'une barque, se détachaient, régulières encore, galets d'un gris sec, laisse de mer bai brun ou noir sombre, galets mouillés jaune pâle, gris avec des reflets, sable terne, rochers jaune velours, vert brun, noir et or. Queffélec, Un Recteur de l'île de Sein,1944, p. 95.
C.− Vx et inus. [En parlant des pers.] Blond.
Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, qui l'atteste comme adj. masc., Besch. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.
II.− Subst. masc.
A.− Cheval bai :
6. Et il descendit à ses écuries, non sans un dépit secret de ce que, sans y avoir même songé, le comte de Monte-Cristo avait mis la main sur un attelage qui renvoyait ses bais au numéro deux dans l'esprit des connaisseurs. A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 617.
7. Imaginez un bai brun dans toute sa force, bien nourri, bien brossé, luisant au soleil. Il n'existe pas d'image plus saisissante de la puissance. Alain, Propos,1910, p. 80.
B.− [En appos. avec valeur d'adj. invar.] Qui a la couleur baie :
8. don fernando. − Faites une superbe apparition à la Croix de mai. J'y paraîtrai avec vous. Le Roi sera là. Nos chevaux sont impatients de recevoir la selle sur leurs robes feu et bai. Camus, Le Chevalier d'Olmedo,adapté de F. Lope de Vega, 1957, 2ejournée, 6, p. 766.
[Suivi d'un adj. qui nuance la couleur] Le poil bai doré :
9. durand. Près du Jardin d'hiver, à trois heures précises, Un coupé jaune clair, à chevaux bai foncé, Doit passer lentement, et le store baillé. J.-F.-A. Bayard, Le Château de cartes,1848, II, 7, p. 50.
10. Le cheval que M. de Lacy avait envoyé à M. de Beaupréau était un demi-sang irlandais bai brûlé, avec une étoile au front. Ponson du Terrail, Rocambole,t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 590.
SYNT. (exprimant les variétés de teintes). Bai brun, cerise, châtain, clair, fauve, foncé, marron (cf. Littré-Robin 1865).
(Cheval) bai miroité, bai à miroir. Cheval ou robe d'un cheval bai, parsemée de taches rondes plus claires que la teinte générale.
Rem. 1. Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19e, Lar. encyclop. 2. Esn. 1966 cite un sens tiré du bargoensch qui fait du mot un synon. de vin.
PRONONC. − 1. Forme phon. : [bε]. 2. Homon. : baie, bey.
ÉTYMOL. ET HIST. A.− Adj. 1165-70 « brun rouge » (B. de Ste Maure, Troie, éd. L. Constans, 6241 ds T.-L. : Palefreiz orent genz e beaus ... Ferranz e bais e pomelez Orent cous, cropes e costez). B.− Subst. ca 1170 « cheval brun rouge » (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. W. Foerster, 2663 ds T.-L. : Le bai de Gascoingne). Du lat. badius « de couleur brun rouge (en parlant du cheval) » attesté dep. Varron (Men., 358 ds TLL s.v., 1673, 11).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 49.
BBG. − Baulig 1956. − Bouillet 1859. − Boul. 1970. − Esn. 1966. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 72. − Hehn (V.). Kulturpflanzen und Haustiere in ihrem Übergang aus Asien nach Griechenland und Italien sowie in das übrige Europa, herausgegeben von V. Schrader. Berlin, 1902, p. 595. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1824. − Pope 1961 [1952], § 532. − Privat-Foc. 1870. − Timm. 1892.