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BABINE, BABOUINE, subst. fém.
A.− Le plus souvent au plur. Lèvre pendante de certains animaux (chien, singe, chameau, etc.) :
1. Le saint homme franchit le seuil sur lequel une mosaïque représentait un chien, les jarrets tendus et les babines retroussées. A. France, L'Île des pingouins,1908, p. 23.
2. Triste comme un cheval qui sent que ses copains sont au pâturage, tandis que lui le mors lui meurtrit les babines. Montherlant, Le Démon du bien,1937, p. 1339.
B.− P. ext.
1. Pop. et trivial. Lèvres d'une personne :
3. Grand Dieu! que la vie est bonne! J'ai beau m'en empiffrer, j'ai toujours faim, j'en bave, je dois être malade : à quelque heure du jour, l'eau me vient aux babines, devant la table mise de la terre et du soleil... R. Rolland, Colas Breugnon,1919, p. 25.
4. Esterhazy, la cuisse broyée par la sciatique, serré dans un long pardessus à taille de coupe militaire, promène de l'un à l'autre ses yeux jaunes, et au seul nom de Picquart remonte ses babines tremblantes... Bernanos, La Grande peur des Bien-Pensants,1931, p. 328.
2. Expr., fam. S'en lécher les babines. ,,Manifester du plaisir en parlant ou en entendant parler de quelque chose d'agréable`` (Delvau, Dict. de la lang. verte, 1867, p. 25). Se pourlécher, se relécher les babines :
5. M. de Bréauté commença donc à se pourlécher les babines et à renifler de ses narines friandes, mis en appétit non seulement par le bon dîner qu'il était sûr de faire, mais par le caractère de la réunion que ma présence ne pouvait manquer de rendre intéressante... Proust, Le Côté de Guermantes 2,1921, p. 430.
6. Des fascistes tapis dans les coins se pourléchèrent les babouines. J'entendis mon voisin dire à mi-voix : « s'ils n'ont pas encore résolu le problème, ils sont cuits. » Mauriac, Journal 2,1937, p. 203.
Au fig. :
7. [Le vieux marin : cette soupe-là,] ça ravigote, qu'un amiral s'en relécherait les babouines. J. Richepin, La Glu,1881, p. 38.
PRONONC. ET ORTH. : [babin], [babwin]. Besch. 1845 emploie comme vedette le plur. babines.
ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1460 (Monologue de l'amoureux qui demeura trois heures pendu à une fenêtre ds Quem. [sans ex.]); 1526 « lèvre (d'une pers.) » (Bourdigné, Lég. de Faifeu, 58 [Jouaust] ds R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 131 : Faignant parler, il jouait des babines); babouine, Lar. 19e. Formation expressive à partir de la racine onomatopéique bab- que l'on trouve dans de nombreuses langues : all. babbeln, pappeln « babiller », Bäppe « mufle », angl. babble « babiller ». Cf. aussi babouin.
STAT. − Fréq. abs. littér. : Babine. 57.
BBG. − Canada 1930. − Dul. 1968. − France 1907. − Lacr. 1963. − Lewicka (H.). Dat. de mots. Kwart. neofilol. 1954, t. 1, pp. 75-78. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Sandry-Carr. 1963. − Timm. 1892. − Vinc. 1910.