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BÉQUILLER2, verbe.
A.− [P. réf. à béquille « appui »]
1. Emploi intrans., fam. Marcher en s'aidant d'une béquille ou de béquilles; boiter, clopiner :
1. Il n'y a plus qu'à buter et boiter et béquiller comme je peux jusqu'au prochain village... Claudel, Feuilles de Saints,1925, p. 684.
Rem. 1. Un emploi pronom. se béquiller, ,,se traîner sur des béquilles`` est attesté dans Guérin 1892 et chez J. de La Varende, L'Homme aux gants de toile, 1943, p. 141. 2. Le part. prés. est empl. comme adj. chez Verhaeren, Les Campagnes hallucinées, 1893, p. 76 : béquillantes et minables vieilles. 3. G. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 33 et A. Bruant, Dict. fr.-arg., 1901, p. 64 enregistrent le dér. béquilleur, béquilleux, euse, ,,boiteux, euse``. 4. On rencontre dans la docum. le néol. béquillade, subst. fém. (H. Bazin, Lève-toi et marche, 1952, p. 96; suff. -ade*). Action de marcher à l'aide de béquilles.
2. Emploi trans.
a) Soutenir à l'aide de béquilles :
2. L'Abbé Vestris demeurait dans un plantureux presbytère; l'herbe semblait y repousser sous le bétail, et déjà les pommiers avaient été béquillés pour la récolte. J. de La Varende, La Sorcière,1954, p. 91.
Spéc., MAR. Béquiller un navire (Dumont d'Urville, Voyage au pôle Sud,t. 9, 1846, p. 339).
Rem. 1. Emploi pronom. se béquiller, « être soutenu par des béquilles » dans Besch. 1845, Lar. 19e, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill. : Port où les bâtiments fins doivent se béquiller au reflux de chaque marée. 2. Bél. 1957 signale un dér. béquillage, subst. masc., ,,action de béquiller un navire``, noté aussi par Quillet 1965.
b) Arg. [P. anal. d'aspect du pendu surmonté de la traverse du gibet (?)] Pendre (Ansiaume, Arg. en usage au bagne de Brest, 1821, p. 6).
B.− [P. réf. à l'emploi techn. agric. de béquille] ,,Cultiver superficiellement le sol avec une béquille, genre de serfouette (en particulier dans les caisses d'oranger); écroûter`` (Plais.-Caill. 1958).
Rem. Emploi enregistré, ainsi que les emplois A 1 et 2 a, par la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
PRONONC. : [bekije].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1656 Bequiller « utiliser une béquille, boiter » sans réf. dans Merc. de Fr., 1932, 703 d'apr. Quem.; 1701 (Voyag. de Bechaumont dans Fur. 1701 : Un bequillard sec & tout gris, Bequilloit de même maniere Que Boyer bequille à Paris); 2. 1700 agric. « labourer » (Liger, Mais. rustique, II, 272, édit. 1775 dans R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 288 : Béquillez la terre de vos pots ou caisses); 1846 mar., supra; 3. xviiies. arg. « pendre » (Chans. dans Esn. : Crompe... nous serions béquillés); 1835 (Raspail, Réforme, 20-9-1835, p. 2 : Pessigné marron, becquillé. − Pris dans un délit). Dér. de béquille* dans ses diverses accept.; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 4.