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AVARICIEUX, EUSE, adj. et subst.
A.− Avare; qui dénote l'avarice.
1. [En parlant de pers.] :
1. Des militaires arrivent au cantonnement chez un paysan autant avaricieux que naïf. Pas à compter sur lui pour repaître l'escouade. Claudel, Le Soulier de satin,1944, épilogue, 1, p. 1085.
Emploi subst. :
2. Il n'y avait dans Saumur personne qui ne fût persuadé que Monsieur Grandet n'eût un trésor particulier, une cachette pleine de louis, et ne se donnât nuitamment les ineffables jouissances que procure la vue d'une grande masse d'or. Les avaricieux en avaient une sorte de certitude en voyant les yeux du bonhomme, auxquels le métal jaune semblait avoir communiqué ses teintes. Balzac, Eugénie Grandet,1834, p. 14.
3. Mais il n'y a plus d'argent en enfer. Si, je veux dire qu'il y en a encore, mais seulement pour donner aux avaricieux le supplice de la tentation. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Notaire du Havre, 1933, p. 130.
Rem. ,,Dans le langage familier, on emploie avaricieux comme synonyme d'Avare; cependant ils n'emportent pas exactement la même idée. Avare signifie qui a l'habitude de l'avarice, et avaricieux, qui n'a de l'avarice qu'en passant. L'avare se refuse tout; l'avaricieux s'accorde les choses à demi. Avaricieux s'emploie plutôt adjectivement que substantivement; ne se dit point des choses, et ne se prend qu'en mauvaise part et dans le sens figuré. Il n'en est pas ainsi du mot avare`` (Besch. 1845, s.v. avare).
2. [En parlant d'une attitude ou d'une action] :
4. Dans un petit hangar, à l'abri des yeux, c'étaient de continuels lavages, pour réduire la note de la blanchisseuse, de pauvres nippes usées par le savon, rapiécées fil à fil; c'étaient quatre légumes épluchés pour le repas du soir, du pain qu'on faisait rassir sur une planche, afin d'en manger moins; c'étaient toutes sortes de pratiques avaricieuses, infimes et touchantes, le vieux cocher recousant les bottines trouées de Mademoiselle, la cuisinière noircissant à l'encre les bouts de gants trop défraîchis de Madame; ... Zola, L'Argent,1891, p. 70.
5. Lu en wagon Le grand écart de Jean Cocteau, avec un grand effort d'approbation et de louange; durant le premier quart du livre, suis arrivé, par bon vouloir, à me donner le change, amusé d'autre part par l'extrême ingéniosité des images et la brusquerie clownesque de certaines présentations. Mais bientôt l'irritation domine, devant un si constant et si avaricieux souci de ne rien perdre, un si précautionneux faire valoir. Gide, Journal,1923, p. 758.
B.− Avaricieux de qqc.Qui n'est pas prodigue de :
6. Les paysans, avaricieux d'argent, ne le sont pas de provisions qu'ils ont en leur huche et qui ne leur coûtent rien, suppéditées par la bonne mère nature. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 161.
PRONONC. : [avaʀisjø], fém. [-sjø:z].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1283 adj. « qui se montre avare, parcimonieux à l'excès » (Ph. de Beaumanoir, Coutume Beauvaisis, I, 7, p. 21 ds Gdf. Compl. : Li cuers avariscieus); 1370 subst. « id. » (Oresme, Eth., 19, ibid. : L'avaricieux). Dér. de avarice*; suff. -ieux (-eux*).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 24.
BBG. − Bonnaire 1835. − Duch. 1967, § 15.