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AUVENT, subst. masc.
A.− Petit toit en saillie aménagé au-dessus d'une fenêtre ou d'une porte pour garantir de la pluie. Faire un auvent à une boutique; se mettre à couvert de la pluie sous un auvent; toit en auvent :
1. Plus loin, sous le toit du hangar, qui s'avançait en auvent jusqu'à douze pieds du sol, étaient entassés pêle-mêle les herses, les charrues, le hache-paille, les scies et les échelles. Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz,1864, p. 44.
2. Lorsqu'on renonça aux chaises à porteurs pour ne plus se servir que des carrosses, ceux-ci ne pouvant pénétrer dans les vestibules, il fallut modifier le programme des entrées d'honneur; établir des auvents formant saillie en dehors de ces vestibules, afin de préserver les arrivants de la pluie et des bourrasques; ce qui fut fait. On donna à ces auvents le nom de marquises. Viollet-Le-Duc, Entretiens sur l'archit.,t. 2, 1872, p. 260.
3. Sous l'auvent vitré d'un restaurant, des hommes et des femmes déjeunaient. A. France, Le Lys rouge,1879, p. 322.
4. L'auvent de toile bat de l'aile au-dessus de nous, éventant d'ombre et de lumière la terrasse du restaurant où nous venons de déjeuner sur le port. Colette, La Vagabonde,1910, p. 263-264.
BÂTIMENTS
1. ,,Saillie très importante, mais plate formant entablement de façade`` (Barb.-Cad. 1963).
2. ,,Partie de toiture faisant saillie au-delà des murs gouttereaux (synon. queue de vache)`` (Barb.-Cad. 1963).
Spéc. Synon. de persienne, abat-jour :
5. ... il entra dans la cuisine, mais n'aperçut point d'abord Emma; les auvents étaient fermés. Par les fentes du bois, le soleil allongeait sur les pavés de grandes raies minces, qui se brisaient à l'angle des meubles et tremblaient au plafond. Flaubert, Madame Bovary,t. 1, 1857, p. 23.
Rem. ,,Plusieurs emploient à tort ce mot à la place d'abat-jour ou de persiennes`` (Littré).
B.− P. ext.
1. AGRIC. Abri en paillassons ou en bois placé sur un mur d'espalier pour le protéger contre les intempéries.
2. AUTOMOB. ,,Partie de la carrosserie prolongeant la forme extérieure du capot du moteur pour la raccorder à la caisse de la carrosserie`` (Lar. encyclop.). Auvent de capot; volet d'auvent :
6. ... Grégoire nous présente un châssis entièrement en alpax coulé, dont les longerons et l'auvent nervurés, déjà d'une extrême raideur, réalisent avec le reste de la carrosserie un ensemble particulièrement robuste. H. Tinard, L'Automob.,1951, p. 327.
3. MAR. Sorte de faux sabord volant, qui empêche la pluie d'entrer par le sabord dans un bâtiment à l'ancre.
4. SP. (« camping »). Petit toit de toile destinée à protéger l'entrée de la tente. (Attesté ds Lar. encyclop.).
C.− Au fig. [En parlant surtout des yeux (cils, paupières) ou de détails vestimentaires] Abri, protection :
7. Les yeux, eux, regardent plus droit, portent, sans faiblir à tout instant, l'auvent soyeux des cils. Colette, Claudine s'en va,1903, p. 244.
En auvent. En saillie :
8. Le père Soupe était un petit vieux à lunettes, de qui l'édentement peu à peu avait avalé les minces lèvres. Sur sa face luisante, comme vernie, ses sourcils broussailleux débordaient en auvents, ... Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir,1893, 2etabl., I, p. 55.
PRONONC. : [ovɑ ̃]. Durée mi-longue sur la 1resyll. ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930.
ÉTYMOL. ET HIST. − [1160 lat. médiév. auventus « auvent » (Charta Henr. comit. Trec. ann. 1160 in Chartul. Arremar, ch. 241 [Troyes?] ds Du Cange : Domus Mastelinae cum Avento, quod ante est, quae est in foro Trecensi, etc. Rectius infra semel et iterum legitur, Auventum)]; fin xiiedébut xiiies. (Mort Aymeri, 319 ds Gdf. Compl. : Je vi chooir lo clochier Saint Vincent, Et alumer ceste sale vaillant, Et de ces murs fondoient li auvant). Orig. obsc. À rapprocher de l'a. prov. amban, anvan « entour, retranchement », ca 1210-14 (Guillaume de Tudela ds Rayn. : Que mais aiatz la vila, la tor ni los ambans. Mas no i a tor, ni sala, ni ambans, ni soler), ayant à sa base le lat. médiév. antevanna « id. » (Charta Berengarii, Abbatis S. Tiberii [= St. Tibéry, Agde?] ann. 1209 ds Jud ds Romania, t. 49, p. 390). L'étymon proposé par Du Cange, Diez3, DG, Thomas, Mél. d'étymol. fr., p. 24 : lat. vulg. *antevannum, formé de an(te) « devant » + van(num) « van », parce que l'auvent est suspendu à l'instar d'un van élevé, n'est satisfaisant, ni du point de vue morphol. (les composés à l'aide de ante + subst. font défaut en a. fr.), ni du point de vue sém., selon Jud (Romania, t. 49, p. 391) qui réfute de même, pour des raisons sém., l'hyp. de Horning (Z. rom. Philol., t. 29, p. 534) proposant de reconnaître dans l'a. prov. emban le lat. ambitus + -anum avec influence du germ. bann « ban »; plus probable semble l'orig. gauloise pressentie par Jud, loc. cit., retenue par BL.-W.5et avec réserve par EWFS2: gaul. *ande + banno, composé de la particule intensive an(de) (Dottin 1920, p. 227) et ban(no) « corne » (Ibid., p. 231), parce que, selon Jud, les parties saillantes des maisons celtiques portaient des cornes, peut-être en signe d'adoration du dieu cornu, le taureau, en usage comme totem dans la population gallo-romaine; la consonne finale -t de auvant, supra, auvent, qui n'est pas primitive, pourrait en cette hyp. s'expliquer par l'influence de vent; l'initiale de andebanno aurait été assimilée en prov. à en- (lat. in-), en fr. à au-.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 186.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Barber. 1969. − Barb.-Cad. 1963. − Burn. 1970. − Chabat t. 1 1875. − Chesn. 1857. − Jossier 1881. − Jud (J.). Mots d'or. gaul.? Romania. 1923, t. 49, pp. 389-395. − Lar. mén. 1926. − Viollet 1875. − Will. 1831.