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AUTOCHTONIE, subst. fém.
A.− Qualité d'autochtone, état d'une personne originaire du pays qu'elle habite.
P. ext. État d'une personne dont l'âme, la pensée sont celles de l'autochtone :
1. Ce qui semble indubitable, c'est qu'il se passera des siècles avant que l'Américain (...) ait acquis cette autochthonie sans laquelle l'homme, étranger à son propre milieu, est comme l'âme d'un Platon à qui Dieu aurait ordonné (...) d'habiter le corps d'un tyran du Soudan ou du Dahomey. P.-J. Proudhon, La Guerre et la paix,1861, p. 49.
Spéc., GÉOL. Formation sur place d'une roche ou d'un minéral :
2. ... la grande forêt de l'âge carbonifère était, le plus souvent marécageuse. La terre humide, chaude et peu aérée, se couvrait de mousses « sur les restes humifiés » d'une génération antérieure, où s'accumulait lentement un humus acide, une tourbe. C'est un processus d'autochtonie terrestre, le tourbage, avec enrichissement ultérieur en carbone ou houillification, qui a donné naissance aux houilles brillantes, essentiellement ligneuses. E. Schneider, Le Charbon,1945, p. 274.
B.− Rare. Croyance selon laquelle l'homme serait né de la terre :
3. En mythologie, il est fréquent que les hommes, nés de la terre, soient représentés, au moment de l'émergence, comme encore incapables de marcher, ou marchant avec gaucherie. Ainsi, chez les Pueblo, les êtres chthoniens, tels Shumaikoli, ou encore Muyingwo, qui participe à l'émergence, sont boîteux (« Pied-Ensanglanté », « Pied-Blessé », « Pied-Mou », les appelle-t-on dans les textes). Même observation pour les Koskimo de la mythologie kwakiutl : après que le monstre chthonien Tsiakish les ait engloutis, ils remontent à la surface terrestre, « trébuchant en avant ou de côté. » Le trait commun de la quatrième colonne pourrait donc être la persistance de l'autochtonie humaine. C. Lévi-Strauss, Anthropol. struct.,1958, p. 239.
Rem. 1. Attesté ds Littré et Guérin 1892. Ces deux dict. donnent le mot comme néologisme. Selon Guérin 1892, il est synon. de autochnéïté, mot attesté avec le même sens ds Lar. 19eet Nouv. Lar. ill. Ces deux derniers dict. donnent aussi comme synon. autocht(h)onisme. Lar. encyclop. enregistre autochtonisme, avec la déf. suiv. : ,,Qualité des espèces végétales ou des races humaines dont l'habitat n'a pas varié, à notre connaissance, depuis les temps les plus éloignés.``
Rem. 2. Dans l'ex. suiv., le mot signifie « fait d'être né d'un seul être » :
4. Le problème posé par Freud en termes « œdipiens » n'est sans doute plus celui de l'alternative entre autochtonie et reproduction bi-sexuée. Mais il s'agit toujours de comprendre comment un peut naître de deux : comment se fait-il que nous n'ayons pas un seul géniteur mais une mère, et un père en plus? C. Lévi-Strauss, Anthropol. struct.,1958, p. 240.
Rem. 3. 1reattest. av. 1857 (Bér., Rev. d'anthrop., t. 4, p. 58 ds Littré); dér. de autochtone*, suff. -ie*.
PRONONC. ET ORTH. − Seule transcr. ds Littré : ô-to-kto-nie. Cf. autochtone.