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AUSTÈRE, adj.
A.− Vx. [En parlant d'un goût, d'une saveur, d'un aliment] Qui n'a pas la douceur habituelle, désagréable par son âpreté. Le coing a une saveur austère (Ac. 1835-1932). Vin austère (Ac. 1798-1932).
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
B.− Au fig., cour.
1. [En parlant d'un inanimé]
a) [Concr.] Qui se caractérise par l'absence de fantaisie, de gaieté extérieure, ayant un aspect sévère, triste :
1. ... De la Chine, je cinglai vers les Amériques. J'y voyageai plusieurs années (...) des grands bois austères du Canada aux riantes forêts du Brésil... O. Feuillet, Scènes et comédies,1854, p. 17.
2. ... aux instants de silence, que Marino ne cherchait guère à rompre, les visages des convives devenaient de pierre, retrouvaient un instant le profil dur et le masque austère des vieux portraits de l'âge héroïque pendus aux palais d'Orsenna. Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 24.
b) [Abstr.] Qui exclut toute facilité, toute fantaisie, présentant une grande rigueur. Religion, vertu austère; mœurs austères :
3. Il est certaines âmes d'une nature fort délicate qu'il sera à jamais impossible de plier à ce sévère régime et à cette austère discipline. Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 51.
SYNT. Devoir austère (Ac. 1835-1932). Mener une vie austère (Ac. 1798-1932).
c) Spéc., dans le domaine artistique B.-A., LITT., MUS. Qui se distingue par l'absence de toute fantaisie, qui présente un aspect dépouillé. Genre, style austère (Ac. 1932) :
4. ... la plus austère littérature, comme la plus libre, acceptait ces pimpantes fioritures [de l'art du xviiiesiècle]. L. Hourticq, Hist. gén. de l'Art, La France,1914, p. 266.
2. [En parlant d'une pers. ou d'une collectivité] Qui se distingue par le rejet du superflu (luxe, plaisirs, fantaisies), en se limitant au strict nécessaire. Austères érudits :
5. César (...) après mon temps d'école, abordant une profession sérieuse, je résolus d'adopter des habitudes et des goûts sérieux... Aujourd'hui l'habitué du Quartier Latin a fait place à l'austère docteur... E. Labiche, Deux papas très bien,1845, 12, p. 414.
[Avec une nuance péj.; en parlant d'une pers. ou d'un inanimé, attribut de la pers.] Qui manque d'affabilité, présente une réserve excessive :
6. Après Madame Canning (...), une des doyennes était Madame Monique Maria Monica, personne très-austère, très-grave, que je n'ai jamais vue sourire et avec laquelle nulle ne se familiarisa jamais. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 140.
Emploi subst. Personne rejetant tout superflu pour se contenter du strict nécessaire :
7. Ainsi, je fus toujours ému d'une sorte de générosité naturelle, je hais l'hypocrisie des austères, l'étroitesse des fanatiques et toutes les banalités de la majorité. Barrès, Un Homme libre,1889, p. 185.
PRONONC. − 1. Forme phon. : [ɔstε:ʀ] ou [o-]. Passy 1914, Dub. et Pt Lar. 1968 transcrivent l'initiale avec [o] fermé (cf. aussi les dict. hist.). Passy note une durée mi-longue sur cette syllabe. Harrap's 1963 donne uniquement [ɔ] ouvert. Pt Rob. et Warn. 1968 donnent les deux possibilités de prononc. avec [o] fermé ou avec [ɔ] ouvert. À ce sujet, cf. augmenter. Enq. : /osteʀ/. 2. Homon. : auster (vent du sud).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1220 « (en parlant de qqc.) sévère, grave, triste » (G. de Coincy, Mir., ms Brux., fo75c ds Gdf. Compl. : Et menoit vie si austere); fin xiiie-début xives. « (en parlant de qqn) sévère, rigoureux, cruel » (Dialogue de Placide et Timéo ds Dict. hist. Ac. fr. t. 4, p. 482a); 2. xves. « qui a une saveur âpre » (Jard. de santé, I, 118 ds Gdf. Compl. : Pommes aspres et austeres), ,,vieilli`` d'apr. DG. Empr. au lat. austerus 1 (d'une pers.) (Cicéron, Pis. frg. 17 ds TLL s.v., 1559, 61); (d'une chose) cf. St Jérôme, Epist., 121, 1, ibid., 1560, 26; 2 (Caton, Agr., 126, ibid., 1558, 64), lui-même empr. au gr. α υ ̓ σ τ η ρ ο ́ ς au sens 2 (Hippocrate, 360, 3 ds Bailly) au sens 1 (Platon, Rsp., 398a, ibid.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 184. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 953, b) 2 611; xxes. : a) 1 371, b) 1 144.
BBG. − Gramm. t. 1 1789. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1814.