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AUMÔNIER, ÈRE2, subst.
I.− Subst. masc. Aumônier.
A.− RELIG. et HIST.
1. Vx. Ecclésiastique attaché à la maison d'un grand personnage, chargé de distribuer les aumônes de celui-ci et d'assurer le service religieux de sa chapelle. Aumônier d'un évêque; aumônier ordinaire du roi :
1. On a conservé même un ordre de lui [le duc de Bourgogne] à son trésorier, de donner à l'aumônier une somme suffisante, afin que tous les pauvres qui chaque jour se présentaient à la porte de son hôtel, pour manger les restes de sa table, reçussent quelque argent lorsque ces restes étaient insuffisans. Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 1, 1821-24, p. 123.
Grand aumônier de France. Prélat le plus important de la maison du roi ou de l'empereur, généralement de haute naissance, ayant de nombreux pouvoirs et privilèges.
Rem. Attesté ds tous les dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
2. Auj. Ministre des cultes catholique, protestant ou israélite, attaché à un groupe plus ou moins important de personnes, chargé de dispenser un enseignement religieux et d'assurer le service divin ou le culte. Aumônier d'un collège, d'un hôpital, d'un régiment :
2. Une poignée de main et une tape sur l'épaule du Directeur me rendirent un peu, néanmoins, de courage, − et, une heure ou deux après cette scène, ne voilà-t-il pas que je me pris à dire à mon « sergent » de prier monsieur l'Aumônier de courir me parler. Verlaine, Mes prisons,1893, p. 400.
Aumônier du travail. Membre d'une congrégation belge qui dirige des écoles techniques et s'occupe de nombreuses œuvres sociales (cf. Lar. encyclop.).
B.− Arg. Sorte de voleur pratiquant son art chez les bijoutiers :
3. Les aumôniers [détournant un bijou, le font tomber, et un faux mendiant le ramasse en même temps que l'aumône que lui jette le détourneur.] Dict. de l'arg. ou la lang. des voleurs dévoilée,1847, p. 37.
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixesiècle.
II.− Rare., subst. fém. Aumônière.
A.− Femme qui fait des œuvres de charité ou qui est chargée de récolter des aumônes :
4. Hélas! Les monumens fondés par la royale aumônière ont tous péri; le peuple l'a oubliée en même temps que la foi de ses pères; ... Montalembert, Hist. de ste Élisabeth de Hongrie,1836, p. 110.
B.− HIST. RELIG. Religieuse ou chanoinesse qui avait pour tâche de distribuer les aumônes que son couvent ou son chapitre destinait aux pauvres.
PRONONC. ET ORTH. : [omonje] ou [ɔ-], fém. [-jε:ʀ]. Pour la prononc. [omɔ-], cf. infra la rem. de Gramm. Dub. transcrit uniquement [o] fermé; Pt Rob. donne les deux possibilités de prononc. (à ce sujet cf. aumône et augmenter). Passy 1914 note [oˑ] fermé mi-long à la 1resyll. et [ɔ] ouvert à la 2e; Barbeau-Rodhe 1930 transcrit également [o] fermé à la 1re(sans durée), mais admet [oˑ] fermé mi-long ou [ɔ] ouvert à la 2e. Pour l'hésitation à la 2esyll. entre [o] et [ɔ], cf. aumône. Gramm. Prononc. 1958, p. 23, écrit que ,,le dérivé aumônier reproduit toutes les prononciations du simple [c.-à-d. aumône], si ce n'est que ses deux o sont toujours brefs; mais [que] la prononciation la plus fréquente est ómònyé, avec le premier o fermé et le second ouvert``. Fér. Crit. t. 1 1787 note la 2esyll. longue (cf. Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844 et Littré). À comparer avec Fér. 1768 qui signale que la 2esyll. est brève et qui écrit aumonier sans accent circonflexe. Les dict. hist. notent tous [o] fermé à la 1resyll.; celle-ci est marquée d'une durée ds Land. 1834, Nod. 1844, Fél. 1851 et Littré.
ÉTYMOL. ET HIST. A.− Adj. masc. 1155 « qui fait souvent l'aumône » (Wace, S. Nicholay, 200 ds Gdf. Compl. : Chastes esteit, almonerz); 1160 adj. fém. « id. » (Benoit, Troie, Ars. 3314, fo34c, ibid. : Saige dame et almoniere). Aux deux genres, qualifié de ,,vieilli`` dep. Ac. 1835. B.− Subst. 1. xies. « celui qui reçoit l'aumône » (Alexis, st 25b, G. Paris ds Gdf. : Danz Alexis en lodet Deu del ciel D'icez sons sers cui il est almosniers. Il fut lor sire, or est lor provendiers) 2. 1174 « ecclésiastique chargé de distribuer les aumônes des pers. auxquelles il est attaché » (G. de Pont-Ste-Maxence, Vie de st Thomas Becket, éd. E. Walberg 2226 : Apela li reis frere Franc l'aumosnier); 3. 1606 (Nicot : Aumosnier. Signifie cet officier des Princes et grands Seigneurs, seculiers ou Ecclesiastiques, lequel anciennement estoit seulement destiné à distribuer leurs aumosnes, mais depuis leur sert-il aussi de chappelain). Du lat. chrét. eleemosynarius, elemosynarius adj. « qui fait l'aumône » (Ps. Aug., Serm., 10, 4 ds TLL s.v., 351, 80); subst. vies. « celui qui fait l'aumône » (St Cesaire d'Arles, Serm., p. 341, 9 ds Blaise); « dignitaire dans une abbaye, chargé de la distribution des aumônes » (ann. 1067, Bertrand, Cart. d'Angers, I, no7, p. 16, ds Nierm) et « pauvre qui reçoit l'aumône » (Actes Phil. Ierno126, p. 329, ibid.) sur a- initial v. aumônière.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 387. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 553, b) 269; xxes. : a) 480, b) 740.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Blanche 1857. − Bouillet 1859. − Esn. 1966. − Foi t. 1 1968. − Gottsch. Redens. 1930, p. 390. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 63. − Larch. 1880. − La Rue 1954. − Lep. 1948. − Marcel 1938. − Mét. 1955. − Pissot 1803. − St-Edme t. 2 1825. − Will. 1831.