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AUGUSTE1, adj.
I.− HIST. ANC. Titre honorifique indiquant le caractère sacré reconnu à Octave par le Sénat romain, et porté ensuite par ses successeurs et leurs épouses :
1. Victoria, mère de Victorin, qui se donnoit le titre d'auguste et de mère des armées, fut la Zénobie des Gaules... Chateaubriand, Études historiques,1831, p. 167.
[En parlant d'une terre] Sacré :
2. Cette voix a l'accent farouche du prodige. Si c'est le cri d'un peuple, il est pour nous, te dis-je; Si c'est un cri des dieux, il est contre ceux-là Par qui le sol sacré de l'Olympe trembla. Xercès souille la Grèce auguste. Il faut qu'il parte! Hugo, La Légende des siècles,Les Bannis, t. 3, 1877, p. 210.
Mois Auguste. Nom donné par les Romains au mois sextilis lorsqu'Auguste fut nommé grand pontife.
Rem. Voltaire tenta en vain de remplacer le mot août (mois d'août) par auguste (d'apr. Littré).
TECHNOL. Papier auguste. Papier à lettres de première qualité fait de papyrus et employé dans l'antiquité romaine.
II.− P. ext.
A.− Relatif aux princes, aux rois et à leurs épouses :
3. Lettre à Marie-Louise, écrite du Cap de Bonne-Espérance et expédiée d'Europe. « Madame, à peine hors de Sainte-Hélène, je crois de mon devoir de déposer avec empressement aux pieds de Votre Majesté des nouvelles de votre auguste époux. (...) » Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 2, 1823, p. 546.
B.− Qui a quelque chose d'imposant, de solennel, de grave; qui est digne de vénération ou de respect.
1. Vieilli. [En parlant de ce qui a trait à l'Antiquité et aux temps anc. : demeures, ruines, sanctuaires, temples, trophées, victimes, hymnes, etc.] :
4. ... c'est un temple auguste qui a ses colonnes, ses portiques, ses sanctuaires et ses lampes; mais les fondements de son architecture sont encore plus admirables que son élévation et que ses décorations. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 240.
5. La Lydienne au front orné de cheveux roux Abaissa sur Hercule un œil plein de courroux, Et lui cria, superbe et de rage enflammée, En touchant la dépouille auguste de Némée : « Esclave, donne-moi cette peau de lion. » Banville, Les Exilés,La Reine Omphale, 1874, p. 30.
2. [En parlant d'une pers. et, p. méton., de son maintien, de son port (gestes, regard, voix, etc.) ou encore d'une partie de son corps (visage, tête, front, etc.)] Cette tête auguste, vieillard auguste (Ac. 1932); air, visage auguste :
6. Lorsque Newton et Bossuet découvroient avec simplicité leurs têtes augustes, en prononçant le nom de Dieu, ils étoient peut-être plus admirables dans ce moment, que lorsque le premier pesoit ces mondes, dont l'autre enseignoit à mépriser la poussière. Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 2, 1803, p. 53.
7. La citoyenne veuve Gamelin, sa cocarde désormais mieux ajustée à sa coiffe, avait pris, du jour au lendemain, une gravité bourgeoise, une fierté républicaine et le digne maintien qui sied à la mère d'un citoyen juré. Le respect de la justice, dans lequel elle avait été nourrie, l'admiration que, depuis l'enfance, lui inspiraient la robe et la simarre, la sainte terreur qu'elle avait toujours éprouvée à la vue de ces hommes à qui Dieu lui-même cède sur la terre son droit de vie et de mort, ces sentiments lui rendaient auguste, vénérable et saint ce fils que naguère elle croyait encore presque un enfant. A. France, Les Dieux ont soif,1912, p. 118.
3. [En parlant de certaines qualités ou sentiments] :
8. Ma mère, qui estimait Mélanie, eut la générosité de n'être pas jalouse de l'amour que je donnais à ma vieille bonne et, si cet amour n'était pas aussi grand, aussi auguste que celui que je gardais à ma mère, il était plus tendre peut-être, et certes plus intime. A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 195.
9. « Je ne possède plus rien », pensait-elle avec une joie encore naïve et pourtant grave, auguste, qu'elle aurait voulu serrer farouchement sur sa poitrine, ainsi que le fruit sublime de son extraordinaire union... Bernanos, La Joie,1929, p. 682.
4. [En parlant d'une assemblée, d'un groupe, d'une troupe; ou bien d'une cérémonie, d'une réunion, etc.] Dans cette auguste assemblée, cette auguste cérémonie (Ac. 1932) :
10. ... la salle était occupée par une partie de la foule immense qui avait suivi Corinne. La chaise destinée pour elle était sur un gradin inférieur à celui du sénateur. Corinne, avant de s'y placer, devait, selon l'usage, en présence de cette auguste assemblée, mettre un genou en terre sur le premier degré. Mmede Staël, Corinne,t. 1, 1807, p. 60.
PARAD. S'emploie en assoc. avec des adj. tels que grand, grave, imposant, magnifique, noble, sacré, saint, solennel, vénérable.
Rem. S'emploie parfois ironiquement; cf. l'expr. prendre un air auguste :
11. À sa famille 3 janvier 1839. Voici donc mon auguste griffe qui veut en quelques lignes renfermer ce qu'il y a de plus étendu, les sentiments d'un cœur qui vous aime et tous les vœux qui s'y forment pour vous au commencement de cette année. M. de Guérin, Correspondance,1839, p. 371.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Lavedan 1964. − Perraud 1963. − Pol. 1868.