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AUBE3, subst. fém.
TECHNOL. ,,Planches fixées à la circonférence de la roue d'un moulin à eau, et sur lesquelles vient s'exercer immédiatement l'impulsion du fluide qui les chasse l'une après l'autre, ce qui produit la rotation de cette roue`` (Chesn. 1857). Roues à aubes. Cf. aubage :
Comme un torrent gonflé qui pèse sur une aube, La grâce allait peser sur le monde romain. Et l'enfant endormi dans son jour et son aube, Comme un prêtre vêtu de l'étole et de l'aube, Allait appareiller pour quel nouveau chemin. La grâce allait peser sur l'appareil humain. Et l'enfant qui dormait aux prémisses de l'aube, Comme un prêtre vêtu de l'étole et de l'aube, Allait inaugurer quel appareil romain. Péguy, Ève,1913, p. 833.
Rem. 1. Dans l'ex. cité, les sens des mots aube1, aube2et aube3se trouvent empl. conjointement, par un rapprochement qui tient du jeu. 2. Lar. 19eenregistre un subst. masc. aube au sens de ,,peuplier blanc (populus alba), dans le midi de la France``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1100 alve « chacune des deux planchettes qui relient les arçons d'une selle » (Roland, éd. Bédier, 3881 : Les alves turnent, les seles cheent a tere); apr. 1190 auve « id. » (Beroul, Tristan, éd. E. Muret, 3804 ds T.-L.) − 1611 (Cotgr., aube); 2. 1283 aube « planche fixée à la circonférence d'une roue de moulin à eau » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, XXXVIII, 16 ds Gdf. Compl. : Cil qui le tient a louage le moulin, doit livrer quevilles, fusiax, aubes et teles cozes menues). Prob. empr. au lat. pop. alapa « gifle » (dep. iers., Phèdre, Fabulae Aesopiae, 5, 3, 2 ds TLL s.v., 1479, 60-63) qui dut avoir primitivement le sens de « paume de la main », d'où le sens « palette » qu'on trouve dans les lang. romanes (Schuchardt ds Z. rom. Philol., t. 31, pp. 721-725; cf. à l'appui de cette évolution sém. le lat. médiév. ixes. alapa « couverture de livre » : Agnellus, Liber pontificalis ecclesiae Ravennatis, 27 ds Mittellat. W. s.v., 422, 4, 5). Alapa est d'orig. obsc. (Ern.-Meillet, Walde.-Hofm.). À l'hyp. d'un déverbal de alapare « lever la main » (REW3s.v. alapa, EWFS2) s'oppose le fait que, tandis qu'alapa est bien attesté, alapare l'est seulement dans les gloses tardives (Du Cange, t. 1, p. 158 c) et le déponent alapari l'est une seule fois dans Plaute, très rarement en b. lat. (TLL s.v.); alapari (alapare) est plus vraisemblablement dér. de alapa. L'hyp. d'une orig. étrusque (Schuchardt, loc. cit.) n'est ratifiée ni par Walde.-Hofm., ni par Ern.-Meillet. Bien qu'alapa n'explique pas la forme de l'esp. álabe, on ne peut voir à l'orig. des mots romans le lat. alipes « ailé », qui par une sorte de méton. aurait pris le sens d'« aile » (Cor. t. 1, s.v. álabe), car c'est un mot poétique très rare. Quant à l'étymon lat. adeps « graisse » auquel remonteraient les formes romanes par l'intermédiaire du lat. vulg. aleps, -ipis attesté dans l'Appendix Probi (H. Sperber ds Z. rom. Philol., t. 38, pp. 537-543), il présente des difficultés sém. insurmontables.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 2 634. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 260, b) 4 270; xxes. : a) 4 671, b) 5 028.
BBG. − Baist (G.). Aube. Rom. Forsch. 1900, t. 12, p. 652. − Bouillet 1859. − Chabat 1881. − Chesn. 1857. − Ernault (É.). Étymol. bret. Mém. de la Sté de ling. de Paris. 1898, t. 10, p. 325. − Gruss 1952. − Jossier 1881. − Le Clère 1960. − Meyer-Lübke (W.). Zur romanischen Sprachgeschichte. Z. rom. Philol. 1907, t. 31, pp. 582-586. − Poignon 1967. − Privat-Foc. 1870. − Rommel (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 168.