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AUBAIN1, AINE, subst. masc. et adj.
I.− Subst. masc., DR. ANC. ,,Aubains. − Étrangers, soumis comme tels à un ensemble de déchéances et particulièrement au point de vue successoral (...)`` (Lep. 1948) :
1. L'abominable législation sur les épaves, et les deux espèces d'aubains, les mescrus et les méconnus, consistoit à s'emparer des choses égarées, de la dépouille et de la succession des étrangers. Chateaubriand, Ét. hist.,1831, p. 390.
Rem. ,,Les aubains sont placés sous la protection du seigneur qui, en échange, perçoit sur eux divers droits et taxes. Après avoir désigné les étrangers à la seigneurie, l'expression désigna les étrangers au royaume. Tous les étrangers ne subissaient d'ailleurs pas cette diminution de capacité (exception : étudiants, commerçants, etc.)`` Lep. 1948.
P. ext., littér. Étranger :
2. Notre droit irait ainsi jusqu'au terme de l'évolution qui a fait de l'« aubain » toléré un « touriste » bienvenu, parfois mieux traité que les nationaux eux-mêmes. Au cours des âges, les conceptions juridiques n'ont cessé de s'adoucir et de donner des droits à celui qui séjourne sur un sol étranger. L'époque contemporaine, plus utilitaire, à certains égards, l'y attire, moins pour son enrichissement spirituel que pour le plus grand profit du pays d'accueil. L.-M. Jocard, Le Tourisme et l'action de l'État,1966, p. 278.
II.− En emploi adj., rare. Qui est étranger.
Rem. Attesté comme adj. ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19eavec l'anc. orth. aubin.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [obε ̃], fém. [-εn]. 2. Homon. : aubin. Nouv. Lar. ill. signale qu'en terme de manège on met qqf. aubain pour aubin*.
ÉTYMOL. ET HIST. − Mil. xiies. adj. fém. aubaine « étranger » (Lambert Le Tort, A. de Bernay, Alexandre, fo29c ds Gdf. Compl. : Puis s'en vait les galos, apres le gent aubaine); ca 1200 subst. masc. aubaine (Renaut de Montauban, éd. H. Michelant, 111, 10 ds T.-L. : Jo ving ici aubaines, jo et tote ma gent); 1305 adj. masc. cont. jur. albin « étranger qui est soumis au droit d'aubaine » (A.N. JJ 39, fo67 vods Gdf Compl.); 1335 subst. aubaing (A.N. JJ 69, fo119 vo, ibid.), qualifié de ,,terme de palais`` dep. Rich. 1680 et de ,,peu usité`` par Ac. 1835. Peut-être empr. au frq. *alibanni « homme qui appartient à un autre ban, à une autre juridiction », d'où aubaine adj. des deux genres, par maintien d'une voyelle finale correspondant à -i; de aubaine, interprété comme adj. fém., est issu le masc. aubain, latinisé en albanus (Gam., Rom.2, I, p. 259, 381). Le lat. médiév. est attesté comme subst. au xes. [ex. présenté comme douteux] (Diplome Lothaire, no56 ds Nierm. : De liberis hominibus albanisque ac colonibus in supradicta terra commanentibus) et au xies. (Duvivier, Rech. Hainaut, p. 440, ibid.). L'hyp. d'un étymon lat. *alibanus « qui est d'ailleurs », dér. du lat. alibi « ailleurs » (FEW t. 1, p. 66a, REW3, no315b, M. Pfister ds Z. rom. Philol., t. 88, 1972, pp. 185-186), vraisemblable du point de vue morphol. [cf. lat. *propeanus dér. de l'adv. lat. propre (proche*) et *longitanus dér. de l'adv. longiter (lointain*)] est cependant moins satisfaisante étant donnée l'aire géogr. du lat médiév. albanus (Hainaut, Flandre, Soissonnais ds Nierm.) et son caractère jur.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Barr. Suppl. 1967. − Dupin-Lab. 1846. − Fén. 1970. − Foi t. 1 1968. − Goug. Mots t. 2 1966, pp. 74-75. − Lep. 1948. − Mots rares 1965. − Pfister (M.). Die Sprachlichen Berührungen zwischen Franken und Galloromanen. Z. rom. Philol. 1972, t. 88, p. 185. − Pol. 1868. − Spr. 1967.