| ![]() ![]() ![]() ![]() ATROPHIÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. I.− Part. passé de atrophier*. II.− En constr. d'adj., pour marquer un état résultant de l'action de s'atrophier; BOT., MÉD. et MÉD. VÉTÉR. [En parlant d'une pers., d'un animal, d'une plante ou d'une partie de leur être] Touché par l'atrophie : 1. Et pendant qu'elle racontait ses chagrins, Wallner allait d'une extrémité à l'autre de sa vaste chambre, où il paraissait atrophié, comme une noisette dans une coque trop grande.
Reider, Mlle Vallantin,1862, p. 41. − P. ext. [En parlant d'un inanimé concr. autre qu'un organe, un tissu, etc.] Qui a des dimensions anormalement réduites : 2. Autour d'eux [des pitons dans le Massif Central] d'innombrables orifices, atrophiés maintenant et méconnaissables, ont épanché des coulées fluides de basalte.
Vidal de La Blache, Tabl. de la géogr. de la France,1908, p. 288. − Au fig. [En parlant d'un inanimé abstr., en partic. d'une faculté] Affaibli, dégradé, détruit : 3. J'ai passé à Vichy quatre semaines stupides où je n'ai fait que dormir. J'en avais besoin probablement; cela m'a rafraîchi, mais mon intellect en est demeuré atrophié.
Flaubert, Correspondance,1862, p. 46. III.− Emploi subst., péj. Personne dégradée, dépravée : 4. Chez ces lugubres atrophiés-là [les boches], des hérédités de despotisme sans frein ont tellement détruit tout sentiment de fraternité humaine, qu'ils n'hésitent plus devant un ou deux millions de morts...
Loti, Quelques aspects du vertige mondial,1917, p. 31. ÉTYMOL. ET HIST.
A.− Adj. a) 1545-90 méd. « amaigri, qui dépérit » (Paré, VII, 12 ds Gdf. Compl. : Lorsque la partie affligee de paralysie demeure atrophiee) − 1611, Cotgr.; repris dep. 1800, Boiste; b) 1862 « affaibli, dégradé, détruit », supra ex. 3.
B.− Subst. 1588 « celui qui est amaigri, atteint d'atrophie » (Bauderon, La Pharmacopée, p. 3 ds IGLF Techn. : Les asthmatiques, phthisiques, et Atrophiés, en pourront aussi user de même le matin).
Dér. de atrophie*; suff. -é*. Cf. le m. fr. atrophe, subst. « celui qui est atteint d'atrophie » (Rab., Cinq. l., ch. 20 ds Gdf. Compl. : Un autre guarissoit toutes les trois manieres d'hetiques, atrophes, tabides, emacies, sans bains, sans laict) − 1611, Cotgr.; empr. au gr. α
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ς « qui dépérit, épuisé » (Plutarque, M., 912 ds Bailly), attesté aussi en lat. atrofus (Dioscoride, 1, 119 ds TLL s.v., 1107, 20). STAT. − Fréq. abs. littér. : 51. BBG. − Baulig 1956. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Nysten 1824. |