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ASTROLOGIE, subst. fém.
Science de certains astres (le Soleil et la Lune, appelés luminaires, et les planètes Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton) considérés dans leurs relations entre eux, dans leurs positions dans les signes du zodiaque; art d'interpréter ces configurations particulières à une certaine date, établies dans une carte du ciel, en vue de déterminer le caractère de quelqu'un, de prédire l'avenir :
1. Dante croyait à cette maxime, répandue parmi les sages de tous les temps, et surtout chère aux poètes, qu'il existe une harmonie préétablie entre les œuvres de Dieu et les conceptions humaines, et que l'homme est un abrégé de l'univers. Il ne refusait pas toute confiance aux spéculations de l'astrologie, qui cherchait à développer cette idée en constatant de nombreuses correspondances entre les phases des révolutions célestes et celles de la vie terrestre. Ozanam, Essai sur la philos. de Dante,1838, p. 91.
2. ... on ne saurait croire combien la croyance à l'astrologie a été utile à l'humanité. Si Képler et Tycho-Brahé ont pu vivre, c'est parce qu'ils vendaient à des rois naïfs des prédictions fondées sur les conjonctions des astres. Si ces princes n'avaient pas été si crédules, nous continuerions peut-être à croire que la nature obéit au caprice, et nous croupirions encore dans l'ignorance. H. Poincaré, La Valeur de la sc.,1905, p. 169.
3. Une relation d'universelle sympathie régit toutes les manifestations de la vie et explique la croyance de tous les penseurs de la renaissance à la magie : aucun geste, aucun acte n'est isolé, ses répercussions efficaces s'étendent à la création entière, et l'opération magique atteint tout naturellement les choses ou les êtres les plus lointains. L'astrologie, de même, est nécessairement inscrite dans le système de tous ces philosophes : l'analogie essentielle qui existe entre la nature et l'homme permet d'admettre, sans étonnement, que chaque destinée soit liée au cours des astres et des constellations. L'homme est au centre de la création, où il occupe une place privilégiée dans la chaîne des êtres, grâce à sa dignité de créature pensante et consciente, de miroir où l'univers se reflète et se connaît. Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 50.
4. ... Pythagore. Seule cette conception mystique de la géométrie a pu fournir le degré d'attention nécessaire aux débuts de cette science. N'est-il pas reconnu d'ailleurs que l'astronomie sort de l'astrologie, la chimie de l'alchimie? Mais on interprète cette filiation comme un progrès alors qu'il y a dégradation de l'attention. L'astrologie et l'alchimie transcendante sont la contemplation des vérités éternelles dans les symboles fournis par les astres et les combinaisons de substances. L'astronomie et la chimie en sont des dégradations. L'astrologie et l'alchimie comme magies en sont des dégradations encore plus basses. S. Weil, La Pesanteur et la grâce,1943, p. 134.
5. Nous savons encore peu de chose des mille courants qui nous relient à ce plus vaste corps et charrient ses influences jusqu'à notre corps domestiqué. Il est remarquable que la science de Kepler et la foi de saint Thomas n'aient pas cru devoir rejeter au principe les affirmations de l'astrologie. Ils croyaient à l'influence des astres, et quelques savants commencent aujourd'hui à dresser des tables statistiques, afin de voir si des corrélations psycho-cosmiques s'en dégageront. C'est le seul moyen scientifique d'aborder le problème. La solidarité qu'affirme partout l'univers laisserait plutôt supposer que les résultats seront positifs, et permettront, comme déjà la chirologie, la graphologie et la physiognomonie, d'écarter de l'astrologie le bavardage des charlatans. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 121.
SYNT. Astrologie chaldéenne, égyptienne, orientale; astrologie collective, divinatoire, individuelle, judiciaire; figure, thème, manuel, traité d'astrologie; les principes, les spéculations de l'astrologie; étudier l'astrologie; s'initier, s'adonner, se livrer à l'astrologie.
Vx. Astrologie judiciaire (ou elliptique) ou astrologie proprement dite, divinatoire (p. oppos. à astrologie au sens ancien de « astronomie », science des astres ») :
6. Dès qu'on admet la fatalité, c'est-à-dire l'enchaînement des causes l'astrologie judiciaire existe et devient ce qu'elle était jadis, une science immense, car elle comprend la faculté de déduction (...). L'astrologie judiciaire, la divination, a régné pendant sept siècles, non pas, comme aujourd'hui, sur les gens du peuple, mais sur les plus grandes intelligences, sur les souverains, sur les reines et sur les gens riches. Balzac, Le Cousin Pons,1847, p. 123.
Rem. Dans l'ex. suiv., a le sens de « science du cosmos » :
7. ... l'imagination des anciens avait rêvé une sorte d'astrologie judiciaire ou de science cosmologique, s'étendant à l'œuvre de Dieu tout entière, ciel et terre. L'idée de périodicité, de rétablissement, de retour, de résurrection de toutes choses, était l'idée principale et caractéristique de cette astrologie. (...) ce que l'on appelle la fin du monde, ou la consommation finale, suivie de résurrection, ou, comme disaient les apôtres de Jésus, d'une palingénésie générale, d'un rafraîchissement universel, sous les auspices d'un roi ou d'un messie, d'un prophète ou d'un type envoyé par Dieu à cet effet, est une dérivation de l'antique cosmologie dont nous parlons. P. Leroux, De l'Humanité,t. 2, 1840, p. 689.
Astrologie naturelle. Étude de l'action des astres sur les éléments telluriques. Astrologie statique. Celle qui considère exclusivement la carte du ciel à la date de naissance. Astrologie dynamique. Celle qui, étudiant les transits et les directions des astres, considère le tracé de l'individu dans son mouvement à travers le temps (d'apr. Divin. 1964, p. 245).
PRONONC. : [astʀ ɔlɔ ʒi].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1250 « étude des astres, spécialement de leur influence sur la destinée des hommes » (Ph. Mousket, Chronique rimée, éd. Reiffenberg, 1836, vers 9772 : Astrologie sietme di Ki des estoiles, tout de fi, Nos moustre le cours et l'afaire, Et la cose couvierte esclaire, Et si fait bien detierminer Comment on peut adevener Des aventures les regars, Quant uns afaires est espars); 1549 astrologie judiciaire (Calvin, Advertissement contre l'astrologie qu'on appelle judiciaire, Genève); 2. 1370 « étude des astres, synon. de astronomie » (Oresme, Ethiques, 33 ds Gdf. Compl. : Aussi est il de plusieurs sciences comme de astrologie) − xvies. ds Hug. Empr. au lat. astrologia « étude des astres, astronomie » (Cicéron, De orat., 1, 187 ds TLL s.v., 965, 73); synon. de astrologie, en b. lat. (Tertullien, Idol., 9, ibid., 966, 44). Le lat. est empr. au gr. α ̓ σ τ ρ ο λ ο γ ι ́ α « astronomie » (Xénophon, Memorables, 4, 7, 4 ds Liddell-Scott) « astrologie » (Sextus Empiricus, Adversus Mathematicos, 5, 1, ibid.). Pour les rapports entre astronomia et astrologia et les deux accept. de astrologia, cf. Isidore, Orig., 3, 26 ds TLL s.v., 965, 59.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 92.
BBG. − Archéol. chrét. t. 1 1924. − Barb. Misc. 8 1928-32, p. 416. − Bouillet 1859. − Divin. 1964. − DLF M. Â. − Foi t. 1 1968. − Lavedan 1964. − Littré-Robin 1865. − Marcel 1938. − Masson 1970. − Muller 1966. − Nelli 1968. − Nysten 1814. − St-Edme t. 2 1825.