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ASTRAGALE1, subst. masc.
I.− ANAT. (hum. et animale). ,,Os supérieur de la rangée postérieure des os du tarse`` (Méd. Biol. t. 1 1970) :
1. Parmi les édentés, le tarse du paresseux à trois doigts est très-remarquable par son articulation et par sa forme. Il n'est composé que de quatre os : l'astragal, le calcanéum et les deux cunéiformes. L'astragal s'articule avec le péroné, le calcanéum et le grand cunéiforme. Son articulation avec le péroné a lieu au moyen d'une fossette conique dont est creusée sa face supérieure, et dans laquelle est reçue l'extrémité de l'os dont la figure correspond en relief à celle en creux de l'astragal. Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 1, 1805, p. 379.
2. L'astragale est un os court, de forme cuboïde, articulé en haut avec la mortaise tibio-péronière, en bas avec le calcanéum, en avant avec le scaphoïde. G. Gérard, Manuel d'anat. hum.,1912, p. 203.
Rem. La forme astragal (sans e), cf. supra, ex. 1, est exceptionnelle.
P. anal.
1. HIST. ,,Osselet que l'on introduisait dans les cordelettes servant de menottes pour les prisonniers`` (Mots rares 1965).
Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Lar. 19e-Nouv. Lar. ill.
2. JEUX ROMAINS. Jeu des osselets :
3. Les astragales ne roulent que sur 4 côtés marqués de points, les dés sur 6 côtés. Le jet des astragales est de 4 à la fois, le jet des dés de 3 à la fois. (...) Le 2 et le 5 ne sont pas marqués aux astragales (...) le jet de 4 faces différentes porte gain du jeu. P. Monet (Gay 1967).
3. DIVINATION :
4. Si étrange que la chose puisse nous paraître, le jeu de dés se rattache souvent à des préoccupations sérieuses. Aux Indes, on jetait les dés pour prédire l'avenir et c'est surtout dans ce but que les nègres d'Afrique les utilisent. Les Thonga, par exemple, ont des séries compliquées d'astragales ainsi que d'autres objets et ont élaboré une véritable science de la divination; toutes les circonstances imaginables de leur existence sont liées d'une façon ou d'une autre aux combinaisons d'osselets, lesquels sont considérés comme trop sacrés pour être vendus. R.-H. Lowie, Manuel d'anthropol. culturelle,1936, p. 192.
Rem. Cf. astragalisme.
II.− Dans différents domaines.Sorte de moulure.
A.− ARCHIT. ,,Moulure placée à la base des chapiteaux des ordres antiques et dont le profil est une demi-circonférence...`` (J. Adeline, Lex. des termes d'art, 1884) :
5. On (...) voit des chapiteaux byzantins qui n'offrent d'autre forme que celle d'une pyramide tronquée dont la base occupe la partie supérieure; une légère courbure les relie à l'astragale de la colonne. A. Lenoir, Archit. monastique,t. 1, 1852, p. 364.
6. C'est toujours la plus belle place du monde [celle de l'Hôtel-de-ville, à Bruxelles] (...) d'autant plus belle aujourd'hui qu'elle a conservé ses pignons ouvragés, découpés, festonnés d'astragales... Nerval, Les Fêtes de Hollande,1852, pp. 271-272.
Cordon ornemental en cuivre ou en fer, au haut des barreaux d'une grille, d'une rampe, d'un balcon.
Rem. Attesté ds Littré, Guérin 1892, Lar. 19e-Lar. encyclop.
,,Moulure fixée horizontalement à quelques dizaines de centimètres d'un plafond pour limiter la hauteur d'un revêtement mural`` (Bonnel-Tassan 1966). ,,Petite moulure dont la succession offre une certaine ressemblance avec un chapelet d'osselets`` (Lavedan 1964) :
7. Après avoir compté à la lueur de ma veilleuse les astragales du plafond, regardé les gravures de la Jeune Milanaise, de la Belle Suisse, de la Jeune Française, de la Jeune Russe, du feu roi de Bavière, de la jeune reine de Bavière qui ressemble à une femme que j'ai connue et dont il m'est impossible de rappeler le nom, j'attrapai quelques minutes de sommeil. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 201.
B.− ART MILIT. ,,Sorte de moulure, de bourrelet, que l'on ménage autour d'une pièce d'artillerie`` (Nouv. Lar. ill.).
Rem. Attesté ds Besch. 1845, Littré, Lar. 19e-Lar. encyclop.
C.− Au fig. Faux brillants, fioritures d'un style pompeux, surchargé d'images :
8. Stendhal (...) resta dans les traditions de style du xviiiesiècle, très choqué de la langue nouvelle, plein de railleries pour ce flot d'épithètes qu'il jugeait inutiles, pour ces festons et ces astragales sous lesquels la vieille phrase française perdait sa netteté et sa vivacité. Zola, Les Romanciers naturalistes,Stendhal, 1881, p. 69.
9. Les astragales de langage, dont je me servis pour ne pas l'accepter, [l'offre d'une dédicace de Jean Lorrain], ne faisaient qu'augmenter l'affront qui cingle vif... R. de Montesquiou, Mémoires,Les Pas effacés, t. 3, 1921, p. 80.
Rem. On rencontre dans la docum. le dér. astragalien, ienne, adj. (1866, Lar. 19e; suff. -ien*). Qui appartient, qui se rapporte à l'astragale (cf. supra I). Articulation, luxation astragalienne.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1545 archit. astragalus (S. Serlio, Reigles generales de l'Archit. [...] selon la doctrine de Vitruve, trad. fr. Pieter Coekke, Anvers, 4 v, d'apr. M. Cagnon et M. Smith ds Cah. Lexicol., t. 18, 1971, p. 99); 1547 id. astragale (Id., Quinto Libro d'Archiettura [...], trad. fr. Jean Martin, Paris 10 r, ibid. : l'une desquelles se sera l'astragale avec son petit quarré); 2. 1546 anat. (Ch. Estienne, Dissect. des Parties du corps, 31, 23 ds Quem. : Astragal). Empr. au lat. astragalus sens 1 (Vitruve passim ds TLL, II, 957, 25), lui-même empr. au gr. α ̓ σ τ ρ α ́ γ α λ ο ς d'abord attesté au sens de « vertèbre » (Iliade, 14, 446 ds Bailly) d'où « talon » et sens 1 (Vitruve, 3, 3, ibid.).