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ASSOMMEUR, subst. masc.
A.− Celui dont le métier est d'assommer.
1. Garçon boucher qui assomme les bœufs :
1. ... mais les garçons bouchers ne parurent pas s'inquiéter de l'ordre du comte. Habitués au sang, à son odeur enivrante, devenus rudes et grossiers par leur état d'assommeurs, vivant moins dans le milieu des villes, les garçons bouchers semblent avoir emprunté du caractère du taureau. Champfleury, Les Bourgeois de Molinchart,1855, p. 14.
2. Mauvais garçon faisant métier d'assommer les gens :
2. Un cocasse affamé de réclame que l'éditeur Havard. Toudouze racontait aujourd'hui qu'au moment de la publication d'un de ses livres, il lui avait insinué qu'il serait bon qu'il se laissât assommer par un assommeur qu'il lui trouverait, mais qu'une petite blessure était de toute nécessité, pour qu'il pût faire annoncer que l'auteur du livre avait été l'objet d'une vengeance particulière de la part d'un quidam qui s'était reconnu dans le livre. E. et J. de Goncourt, Journal,1890, p. 1112.
Spéc. ,,Bande de malfaiteurs qui infesta Paris en mars 1752... (et qui) étaient armés d'un gros bâton fendu par le bout, dans la fente duquel était adaptée une pierre tranchante`` (Guérin 1892) :
3. Mais jusqu'à l'ère de 1830, (...) et c'est seulement depuis quelques années que le mot Assommeurs rappelle des faits et exprime une idée, comme à d'autres titres et pour d'autres époques ceux de piqueurs, chauffeurs, etc. C'est le 14 juillet 1831 qu'a été signalé pour la première fois l'emploi des Assommeurs par la police contre les manifestations populaires. Pol.1868.
B.− Au fig. Celui qui ennui, qui agace, qui importune :
4. Le lendemain [de la première de Tannhaüser, à l'Opéra], il [Wagner] se voit traité par la critique de « fou », de « voleur », d'« assommeur »; il apprend (...) que sa partition est tantôt un « chaos », tantôt un « vacarme discordant », tantôt une « capucinade ». A. Bruneau, Musiques de Russie et musiciens de France,1903, p. 120.
PRONONC. : [asɔmœ:ʀ].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1468 « celui qui assomme » (Chastellain, Chron. liv. I, ch. LXXVIII, B. ds Gdf. Compl. : Un assommeur, un meurtrier a journée) − 1611, Cotgr.; repris à la Révolution 1797 (Semaines critiques ou Gestes de l'an V, t. 2. no15, pp. 268-274 ds Brunot t. 9, p. 835 : [liste des qualifications données aux groupes] : ... les assommeurs); devenu terme gén. (Boiste 1803 : Assommeur, qui assomme); d'où 1824 subst. « garçon boucher qui assomme les bœufs ». Dér. de assommer*; suff. -eur2*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 9.
BBG. − Dub. Pol. 1962, p. 94. − Pol. 1868.