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ASSOCIER, verbe trans.
I.− Emploi trans.
A.− [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Former avec quelqu'un une communauté d'intérêts, de sentiments, de travail.
1. Associer une pers. à/avec une autre.La prendre pour allié ou collaborateur.
[La pers. à laquelle on associe qqn est celle que désigne le suj.] S'associer qqn :
1. Un négociant avisé s'associa un commis nommé Hartman, pour user de son nom sur des bouteilles achetées un franc cinquante aux fabricants d'Épernay qui habillaient leurs produits à toutes marques. Hamp, Marée fraîche,1908, p. 181.
2. Associer qqn à qqc. (domaine matériel et moral).Le faire participer à. Associer qqn à son crime, à ses dangers, à son triomphe. (Ac. 1835-1932) :
2. Ce que souhaitent les Noirs américains et les Israélites bourgeois, c'est une égalité de droits qui n'implique nullement un changement de structures dans le régime de la propriété, ils veulent simplement être associés aux privilèges de leurs oppresseurs... Sartre, Situations III,1949, p. 178.
3. Associer deux ou plusieurs personnes :
3. Que seroit-il, je le demande, sans la liberté d'enseignement, lui qui n'est autre chose que l'enseignement universel : docete omnes gentes? Sans la liberté de la presse, qui elle-même n'est qu'un des moyens et le plus actif de l'enseignement? Sans la liberté d'association, lui qui n'agit qu'en associant les hommes; et qui, par sa nature, tend à les unir comme les membres d'une seule famille? Lamennais, L'Avenir,1830-31, p. 369.
Fig. Associer des vies, des destinées (cf. Rob., Dub., Lar. Lang. fr.).
B.− [Le compl. d'obj. désigne un inanimé] Joindre, unir à.
1. Associer une chose à/avec une autre (domaine matériel ou intellectuel) :
4. L'appui que nous donne l'auteur n'est pas moins considérable, puisqu'il a séparé la logique et la raison de l'intelligence proprement dite, qu'il associe l'entendement à l'imagination. Bremond, La Poésie pure,1926, p. 155.
Spéc., PSYCHOL. :
5. C'est sur la même pente que nous conduisent les expériences d'association de l'école jungienne. On demande au sujet d'associer automatiquement des mots à des listes de mots donnés. L'interprétation, au lieu de porter sur la matérialité abstraite des associations, porte sur les attitudes du réacteur. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 22.
Rem. Littré remarque : ,,Associer avec, associer à; associer avec, c'est former société; associer à, c'est joindre. Il associait le courage à la prudence, cela veut dire qu'il avait l'une et l'autre de ces qualités; il associait le courage avec la prudence, cela veut dire qu'il formait une union de ces deux qualités.``
2. Associer deux ou plusieurs choses (domaine matériel ou moral) :
6. ... Palladio, dit Goethe, est un génie créateur, car il sut vaincre la contradiction qu'il y aura toujours à associer des colonnes et des murs. Barrès, Le Voyage de Sparte,1906, p. 150.
II.− Emploi pronom. S'associer.
A.− [Le suj. désigne gén. une pers.]
1. S'associer à/avec qqn.Former une société avec quelqu'un :
7. − La mère, dit-il, tu vois que je suis une pratique finie, et que je pourrais te refroidir et emporter ton magot. D'ici à demain, personne n'en saurait rien. Mais tu n'as peut-être pas vingt francs dans ton comptoir, et je préfère m'associer avec toi. Et comme la vieille, toute tremblante encore, regardait avec stupeur cet effronté, il poursuivit avec un grand calme : ... Ponson du Terrail, Rocambole,t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 539.
Spéc. Hanter, fréquenter :
8. Il ne faut pas qu'un jeune homme s'associe avec toute espèce de gens. Ac.1835-1932.
Rem. La constr. s'associer de qqn, au sens de s'adjoindre est notée comme vieille par Lar. 19e. Littré par ailleurs observe : ,,S'associer avec quelqu'un ou s'associer à quelqu'un offrent la même nuance, bien que moins distincte; mais elle redevient très manifeste dans le sens figuré : nous associons quelqu'un à nos desseins, nous nous associons aux desseins de quelqu'un, et non avec. Avec fait entendre que les êtres associés sont de même ordre; on s'associe avec quelqu'un, parce que ce sont des personnes; on s'associe à des desseins, parce que ces desseins sont une chose, et que à permet une généralité que avec ne permet pas.``
Absolument :
9. ... partout où il existe soit des intérêts, soit des opinions, soit des croyances communes, il est dans la nature humaine de se rapprocher et de s'associer; ... Lamennais, L'Avenir,1830-31, p. 202.
Au fig. S'associer aux desseins, à l'existence, aux rêves de quelqu'un. Y prendre part de manière intime :
10. Une des grandes séductions de MmeRécamier, c'est de s'associer à votre existence, d'entrer dans vos idées, de s'intéresser à ce qui vous touche. Nous avons donc parlé de ces temps, toujours pénibles et toujours regrettés, où les passions font le bonheur et le martyre de la jeunesse : ... Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 147.
2. S'associer à qqc. :
11. Mais que les derniers rayons étaient beaux, ce soir, dorant la hêtraie! ... Hélas! pour la première fois, je ne m'associe pas au printemps. Et maintenant, ces chants pathétiques d'oiseaux dans la nuit... Gide, Journal,1937, p. 1263.
3. Absol. [En parlant d'un groupe politique, d'une collectivité nationale, d'un ensemble d'animaux] :
12. ... mais dans l'ordre de la raison et de la vérité, les peuples sont de grandes sociétés d'hommes libres qui, réglant avec une puissance souveraine et leurs intérêts et leurs actions, ne s'associent, ne s'allient, ne s'identifient que par des conventions réciproques, par un consentement mutuel. Robespierre, Discours,Sur la pétition du peuple avignonois, t. 6, 1790, p. 589.
B.− [Le suj. désigne une chose abstr. ou concr.] S'associer à/avec.Former un ensemble généralement harmonieux :
13. Ces tons [qu'emploie Renoir dans les Petites filles au piano], dont chacun isolément est écœurant, s'associent autour des fillettes avec une mièvrerie appropriée à leur babil, à leurs moues, (...) à leur âme. Mauclair, Les Maîtres de l'impressionnisme,1904, p. 134.
Absolument :
14. Parfois, les événements se compénètrent, s'associent. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, p. 51.
Rem. 1. Associer et agréger. ,,Nous employons souvent le mot associer, lorsque celui d'agréger serait beaucoup plus convenable, en suivant l'idée primitive, propre, et bien marquée de l'un à l'autre. Associer exprime littéralement l'incorporation dans une vraie société à une communauté réglée, soit qu'elle se forme, soit qu'elle soit déjà formée. Agréger exprime une adjonction à une troupe, à une bande quelconque qui est déjà rassemblée, et qui peut l'être fortuitement sans règle : ce dernier ne renferme pas, comme le premier, les idées d'ordre et d'union intime. Associer convient particulièrement aux personnes; agréger convient à toute multitude.`` (Guizot 1864). 2. On rencontre dans la docum. le néol. associant, ante, part. prés. et adj. (Renouvier, Essais de crit. gén., 3eessai, 1864, p. 33). Qui associe.
PRONONC. : [asɔsje], j'associe [ʒasɔsi]. Enq. : /asosi/ (il) associe.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1238 assoicher « mettre ensemble, arranger » (Charte octr. aux habit. de Marquion, Tailliar ds Gdf. : Tous les fourniers avant qu'ils entrent au four pour servir jurreront que justement les fournees assoicheront); 1263 associer (Charta in Chartul. sign. Decanus ex Tabul. S Petri Insul., fo112 vods Du Cange s.v. associare, 442a), attest. isolées dans ce sens; 2. 1413 s'associer avec qqn « former une association avec qqn » (Lit. remiss. in Reg. 168 Chartoph. reg. ch. 203 ds Du Cange, s.v. associatio, 442b : Comme le suppliant se feust associé avec Estiennot Bremont); 3. 1remoitié xviies. p. ext. associer qqn à qqc. « faire participer qqn à qqc. » (D'Ablancourt, Tacite ds Rich. 1680 : Il associa Tibère à cet honneur). Empr. au lat. associare « joindre, unir » formé sur socius « compagnon » (Iers. Stace, Theb., 3, 454 ds TLL s.v., 904, 34) rare avant le ivesiècle.
STAT. − Associer. Fréq. abs. littér. : 1 165. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 858, b) 1 373; xxes. : a) 1 505, b) 1 727. Associant. Fréq. abs. littér. : 115.
BBG. − Gramm. t. 1 1789. − Kuhn 1931, p. 161. − Le Breton Suppl. 1960. − Masset 1970. − Noter-Léc. 1912. − Pierreh. Suppl. 1926.