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ARGUMENTATION, subst. fém.
Action d'argumenter; ensemble des raisonnements par lesquels on déduit les conséquences logiques d'un principe, d'une cause ou d'un fait, en vue de prouver le bien-fondé d'une affirmation, et de convaincre :
1. Quand on admet pour fondement, au lieu d'un fait bien observé, un principe qui n'est fondé lui-même que sur une argumentation, on risque d'imiter les scolastiques du Moyen-Âge, qui discutaient sur des mots, au lieu de discuter sur des choses, et qui prouvaient tout, hors la vérité. Il est impossible de se dissimuler que Ricardo a fondé un principe sur une argumentation, lorsqu'il a dit que le revenu des propriétaires fonciers ne fait pas partie du prix des choses. De ce principe il tire plusieurs conséquences; de ces conséquences il en tire d'autres, comme si elles étaient des faits constans; ... Say, Traité d'écon. pol.,1832, p. 16.
2. Mais j'ai annoncé que je ne réfuterais pas, que je ferais sortir au contraire de toutes les hypothèses imaginées en faveur de la propriété le principe d'égalité qui la tue. J'ai dit qu'en cela seul consisterait toute mon argumentation : montrer au fond de tous les raisonnements cette inévitable majeure, l'égalité, ... Proudhon, Qu'est-ce que la propriété?1840, p. 175.
3. M. Proudhon n'est pas encore assez dégagé de la scolastique du séminaire; il raisonne beaucoup; il ne semble pas avoir compris suffisamment que, dans les sciences de l'humanité, l'argumentation logique n'est rien, et que la finesse d'esprit est tout. L'argumentation n'est possible que dans une science comme la géométrie, où les principes sont simples et absolument vrais, sans aucune restriction. Mais il n'en est pas ainsi dans les sciences morales, où les principes ne sont que des à-peu-près, des expressions imparfaites, posant plus ou moins, mais jamais à plein sur la vérité. Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 152.
SYNT. a) Argumentation juridique, théologique; argumentation empiriste, logique, spéculative; argumentation fragile, irréfutable, lumineuse, réaliste, rigoureuse, serrée, simpliste, subtile, superficielle, spécieuse; adroite, belle, admirable, difficile, vaine argumentation. b) Le nerf, la faille, la ténacité d'une argumentation; force, âpreté, paresse, sécheresse de l'argumentation; art, talent, ressources d'une argumentation; sous forme, en forme d'argumentation. c) Appuyer, fortifier, détruire, dégager une argumentation; répondre à une argumentation; exceller dans l'argumentation; ébranler, vaincre qqn par une argumentation; se rendre à l'argumentation de qqn.
PRONONC. : [aʀgymɑ ̃tasjɔ ̃].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1291-1328 argumentacion « action d'argumenter » (Ovide moralisé, XI, 193, IGLF : Mes cil Jesus, plain de devin savoir, Par lor argumentacion Menoit a redargucion Les gloutons qui li opposoient Et pour traïtor le tenoient). Empr. au lat. argumentatio, -onis « id. » (dep. Cicéron, De inventione, 2, 155 ds TLL s.v., 539, 34-35), dér. d'argumentari (argumenter*).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 237. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 219, b) 238; xxes. : a) 388, b) 459.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Foi t. 1 1968. − Foulq.-St-Jean 1962. − Franck 1875. − Lal. 1968. − Rat (M.). Les Deux verbes arguer. Déf. Lang. fr. 1968, no42, p. 11.