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ARÉTIN, INE, subst. masc. et adj.
I.− Subst. masc.
A.− Habitant d'Arezzo.
B.− Nom propre d'écrivain italien, connu pour sa manière satirique et licencieuse; p. méton. recueil des œuvres de cet écrivain :
1. Ainsi donc, quand j'aurai lu l'Arétin, pour me donner une première expérience, j'aurai à lire, pour en acquérir une seconde, le livre secret de vos pensées? Musset, Lorenzaccio,1834, IV, 4, p. 223.
− P. anal. Homme qui, par ses écrits, par ses idées, par son comportement, rappelle la manière de l'écrivain italien Arétin :
2. Qui ignore que les faveurs dont on comble ces intrigants, ont presque toujours leur source dans les petites passions d'un ministre sans pudeur, toujours prêt à les satisfaire aux dépens du Trésor public. Nouveaux Arétins, on enchaîne quelquefois leur plume, ou on fait mouvoir leur langue, je le sais : mais combien doivent leur fortune au petit manège de leurs chastes moitiés? Marat, Les Pamphlets,Les Charlatans modernes, 1791, p. 265.
II.− Emploi adj.
A.− Originaire d'Arezzo.
B.− [En parlant d'une pose, d'une posture, ...] Qui serait digne de figurer dans l'œuvre d'Arétin ou dans l'Arétin :
3. Une sorte de chapelle basse au phallus, tout ornée de trophées de vits ailés et de guirlandes de parties génitales moulées. Ce sont des godemichets, des dessins libres, des poses arétines, des porcelaines, des services à thé ithyphalliques, des aquarelles, des gouaches, des empreintes d'hermaphrodites, des cartes à jouer, des adresses de bordel, des légions de photographies de nudités, 74 règles au mur, pareilles à des tailles de boulanger, 74 culimètres, mesurant la bouche et le cul des femmes nommées, collectionnées par Sauvageot; ... E. et J. de Goncourt, Journal,1864, p. 25.
ÉTYMOL. ET HIST. I.− Adj. xvies. « (d'une pers.) qui suit les principes de l'Arétin » (Vauquelin de La Fresnaye, Sat., V ds Gdf. Compl. : Legeres raisons, les perverses redites Des athees aretins, des machiavelistes); xvies. « (d'une chose) qui a rapport à l'Arétin » (Id., ibid., V, ibid. : La secte aretine). II.− Subst. 1845 (Besch. : Arétin [...] Qui habite Arezzo, qui est originaire d'Arezzo). I du nom de l'Arétin (Pietro Aretino) écrivain ital. né à Arezzo en 1492 (d'où son nom); II empr. au lat. Arretini « habitants d'Aretium, aujourd'hui Arezzo », Cicéron, Caec., 97 ds TLL s.v., 635, 74.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 11.