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ARDRE, verbe.
Archaïsme
A.− Brûler, être en feu :
1. J'ai trop pensé ce matin et de trop hautes pensées. J'ai la parole embarrassée comme Moïse après qu'il avait vu le buisson qui ardait et ne se consumait pas. Gide, Valéry, Correspondance,1891, p. 118.
P. métaph. :
2. Il y aurait bien mauvaise grâce à ne point reconnaître que Rome est splendide; plus glorieuse, sans aucun doute, qu'hier; on ne peut plus exaltante. Mais elle a du même coup perdu beaucoup de cet attrait secret qui me charmait. Hier, il y fallait presque tout découvrir. Les tisons ardaient sous des cendres. À présent tout s'étale et tout se pavane au grand jour. Gide, Journal,1934, p. 1193.
B.− Au fig. Brûler, être passionné pour :
3. ... Durtal s'irrita, car il se passait en lui un phénomène vraiment incompréhensible. Il ardait pour cette inconnue, était positivement hanté par elle. Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 149.
Ardre de + inf.Brûler de... :
4. À fréquenter mes modèles, ceux que l'on désignera comme l'élite de mon temps, je sondais cet abîme d'isolement où notre être est rejeté − où Barrès se consumait. Il ardait de faire de nouvelles connaissances, toujours espérant, en sa naïveté, trouver l'oiseau rare. Blanche, Mes modèles,1928, p. 49.
Rem. 1. Vx mot repris par arch. et seulement à certaines formes personnelles (3epers. du sing. ou du plur., du subj. prés. ou de l'imp. de l'ind. très rarement à l'inf. prés.). Ac. 1798 p. ex. signale que ce verbe n'est plus en usage que dans l'imprécation ,,Le feu Saint Antoine vous arde``. Arder, accepté par l'Ac. à partir de 1762, est une forme artificielle refaite d'apr. les qq. formes personnelles encore en usage, sans corresp. en anc. fr. en dehors de certains dial., comme l'agn. où -eir > -er. Dans l'ex. suivant il s'agit peut-être d'un italianisme :
5. Pour avoir un peu de chaleur, j'avais acheté quatre ou cinq scaldini et deux douzaines d'éventails en paille, et je payais les enfants un franc l'heure pour faire arder la braise toute la journée. Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 210.
Rem. 2. On rencontre ds la docum. le néol. arde, adj. (J. Cocteau, Clair-obscur, 1954, p. 21; formé sur le rad. du lat. ardere). Brûlant.
PRONONC. − Dernière transcription de arder, ardoir et ardre ds Littré : ar-dé, ar-doir, ar-dr'.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 881 « brûler » (Cantilène de Sainte Eulalie ds A. Henry, Chrestomathie de la litt. en a. fr., 19 : Enz enl fou la getterent com [afin que elle] arde tost); ca 1100 ardeir (Roland, éd. Bédier, 3670); 1762 arder (Ac.); 2. début xiiies. « donner une sensation de brûlure » (Reclus de Molliens, Miserere, éd. van Hamel, 42, 11 ds T.-L. : A cui la langue frit et art). Considéré comme vieilli dep. le xviies. (Malherbe, Œuvres, éd. Lalanne, Paris, 1862, IV, 275 ds Brunot t. 3, p. 105 : Tout ce verbe est hors d'usage. Il n'y a que le participe ardant qui vaille rien). Du lat. ardēre attesté au sens 1 dep. Plaute (Amphitrion, 1067 ds Oxford Latin Dict., I, 164) et au sens 2 dep. Sénèque (Dial. 5, 1, 1.7, 27, 6 ds TLL s.v., 487, 29). La forme ardoir est conforme à l'étymon; ardre suppose un lat. pop. ardĕre; arder est artificiellement refait par les dict.; l'emploi par V. Larbaud (supra ex. 5) est à rapprocher de l'ital. ardere « brûler » attesté dep. le xiiies. (Giacomo da Lentini, II, 97 ds Batt.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 31.
BBG. − Dupin-Lab. 1846. − Gottsch. Redens. 1930, p. 368. − Körting (G.). Neugriechisch und Romanisch. Berlin. 1896, p. 121 [Risop (A.). Z. rom. Philol. 1897, t. 21, p. 554]. − Le Roux 1752. − Marshall (F. W.). Les Poésies de Blondel de Nesle. Une ét. du lex. d'apr. l'examen des mss, p. 32 (Thèse Univ. Paris. 1958). − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 178. − Plowert 1968 [1888]. − Pope 1961 [1952], passim.Rheims 1969. − Timm. 1892.