Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ARBITRE2, subst. masc.
PHILOS., vx. ,,Volonté au sens le plus général du mot (...). Liberté morale, en tant que bonne volonté.`` (Lal. 1968).
Libre arbitre ou, vx, franc arbitre. Pouvoir de choisir ou de ne pas choisir un acte, de choisir entre le bien et le mal; p. ext., absence de contrainte. Anton. serf arbitre.Avoir son livre arbitre, user de son libre arbitre :
1. ... l'homme est libre, il a en lui une puissance d'agir et de déterminer, de commencer une série de mouvements opposés à ceux des sensations et des passions. Le fatalisme des sensations est incompatible avec la croyance au libre arbitre. Maine de Biran, Journal,1815, p. 85.
2. La volonté est le siège du libre-arbitre en même temps que de l'amour; nous aimons par le même organe qui nous donne l'empire de nos actes, et qui nous impose avec cet empire la responsabilité de nous-mêmes. Lacordaire, Conf. de Notre-Dame,1848, p. 168.
3. Il ne serait pas impossible de montrer ce que sa [de Descartes] doctrine de la liberté doit aux spéculations médiévales sur les rapports de la grâce et du libre arbitre, problème chrétien par excellence. Gilson, L'Esprit de la philos. médiév.,t. 1, 1931, p. 14.
4. Nature équivoque et d'autant plus déroutante qu'il est à la fois notre « nature » et ce par quoi nous transcendons cette nature en la voulant, le libre-arbitre ne se laisse définir que par des couples de caractères contradictoires. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 238.
Rem. 1. Libre arbitre ,,tend de plus en plus à s'opposer à liberté, par la prédominance du caractère arbitral ou même arbitraire d'une décision qui, comme le dit Descartes, ferait paraître un défaut dans la connaissance plutôt qu'une perfection dans la volonté.`` (M. Blondel ds Lal. 1968). 2. Puissance d'agir et de déterminer (ex. 1), attribut essentiel de toute nature intelligente, le libre arbitre requiert l'indépendance de la volonté où il a son siège (ex. 2), soustrait l'homme à l'emprise des sens ou d'une volonté étrangère, entretient une relation essentielle avec l'amour (ex. 1). Pour le théologien il prend tout son relief en posant le problème de ses relations avec la grâce divine (ex. 3). Au regard de la philos., la nature du libre arbitre demeure équivoque et se laisse définir par des couples de caractères antinomiques (ex. 4).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1265 franc arbitre « libre volonté de choisir » (Ph. de Novare, Quatre Ages de l'homme, 6 éd. M. de Freville, ds T.-L. : il ont franc arbitre de faire bien ou mal); 1267-68 « id. » (Brunet Latin, Trésor, 275, éd. Chabaille, ibid. : les œvres que li hom fait par sa propre volenté sont quant uns hom esmuet ses membres et son corage par son arbitre a aquerre les vertuz ou les vices); 1649 libre arbitre (Descartes, Passions de l'âme, part. III, art. 152 ds Dict. hist. Ac. fr. t. 3 : Je ne remarque en nous qu'une seule chose qui nous puisse donner juste raison de nous estimer, à savoir l'usage de notre libre arbitre et l'empire que nous avons sur nos volontés). Empr. du lat. arbitrium (attesté dep. Térence, Haut., 25 ds TLL s.v., 410, 80; au sens de « décision, jugement », cont. non jur.); (au sens de « pouvoir de choisir entre le bien et le mal », dep. Cicéron, Phil., 6, 4, ibid., 412, 69).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 717. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 345, b) 698; xxes. : a) 630, b) 1 131.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bouillet 1859. − Foi t. 1 1968. − Foulq.-St-Jean 1962. − Franck 1875. − Goblot 1920. − Lafon 1969. − Lal. 1968. − Littré-Robin 1865. − Marcel 1938. − Miq. 1967.