Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
APPRÊT, subst. masc.
A.− [En parlant d'un événement] Action d'apprêter, préparation d'une chose imminente (cf. apprêter I) :
1. Ce qui précède n'est que l'apprêt et le prélude de la cérémonie. L'acte sacré va commencer dans la maison. Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 48.
2. ... Bouleversant du pied l'apprêt du sacrifice. Le profane aussitôt s'enfuit épouvanté; ... Leconte de Lisle, Poèmes antiques,La Mort de Penthée, 1874, p. 180.
Le plus souvent au plur. Préparatifs méticuleux :
3. Il annonça une autre fête. On crut que c'était pour prendre sa revanche et que la fête serait superbe. On accourt. Grande affluence. Point d'apprêts. Chamfort, Caractères et anecdotes,1794, p. 130.
P. ext. Soins attentifs prodigués à une personne, recherche de toilette :
4. On va pouvoir En laisser voir Un peu plus haut que la bottine. Ah! Que d'apprêts, De soins coquets, Quel tracas pour la chambrière! Meilhac, Halévy, La Vie parisienne,1867, III, 9, p. 73.
B.− [En parlant d'une chose concr.] Opération devant rendre utilisable un produit.
1. En gén. :
5. Elle y a pourvu aux besoins simples de ses habitants par des productions végétales, qui demandent peu d'apprêt et d'industrie. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 295.
P. méton. Local où s'effectue une préparation (cf. A.-F. Pouriau, La Laiterie, 1895, p. 661; P. Araud, Ch. Thomas, La Fabrication du drap, 1921, p. 10).
En partic., CUIS. Façon de préparer un plat :
6. Réduits d'ordinaire (...) aux produits de la chasse et de la pêche que les indigènes nous faisaient cuire le plus souvent simplement grillés ou bouillis, sans autre apprêt... Ali-Bab, Gastronomie pratique,1907, p. 1.
2. TECHNOL. Opérations (manipulations, adjonction d'une substance, etc.) ayant pour but de donner à un produit un certain aspect ou certaines propriétés :
7. [Le glycol] donne, en effet, comme ce tri-alcool ou triol, des solutions aqueuses incongelables et se substitue même à lui dans l'apprêt des cuirs et la préparation des explosifs : ... E. Schneider, Le Charbon,1945, p. 328.
8. On donne le nom d'apprêts aux divers traitements que l'on fait subir aux tissus avant de les livrer au commerce. Blanquet, Technol. des mét. de l'habill.,1948, p. 116.
a) PAPET. Apprêt du papier. ,,Opération complémentaire à laquelle est soumise la feuille de papier, au moment de la fabrication, pour lui donner une surface unie plus favorable à l'impression.`` (Éd. 1913); cf. A.-M. Villon, Dessinateur et imprimeur lithographe, 1932, p. 371 [encyclop. Roret]).
b) PEINT. Préparation de la surface que l'on veut peindre, tapisser ou dorer :
9. ... les réchampissages de tons sur tons des corniches, plafonds, parquets sont compris dans les travaux de peinture et leurs apprêts. E. Robinot, Vérification, métré et pratique,t. 6, 1930, p. 58.
P. méton. Substance que l'on étend sur la surface à peindre :
10. ... les enduits pour carrosserie : (...) sont également désignés sous le nom d'apprêts. Ils sont gras ou maigres : ... Ch. Coffignier, Couleurs et peintures,1924, p. 722.
c) TEXT. et TISS. ,,Ensemble des opérations que subissent les textiles en fin de fabrication et qui ont pour but de leur donner du lustre, de la tenue, un aspect favorable pour la vente, ou certaines propriétés particulières, par exemple, pour les draps, celle d'être intachables à l'eau. Apprêts textiles commerciaux, apprêts de blanchissage, apprêts de modes.`` (Lar. mén. 1926).
P. méton. Matière ou substance qui sert à apprêter :
11. ... Madame d'Hocquincourt, qui s'approchait rapidement, frôla la table avec sa robe de toile anglaise toute raide d'apprêt, et ce fut par ce bruit seulement que Madame de Chasteller s'aperçut de sa présence. Stendhal, Lucien Leuwen,t. 2, 1836, p. 140.
12. ... après dégraissage de la fleur à l'aide d'une solution détersive, on applique à la main ou au pistolet pneumatique un apprêt contenant des pigments pour égaliser la teinture précédemment réalisée, des « flanches » pour permettre le brillantage ultérieur, et du formol pour fixer l'apprêt en l'insolubilisant. J. Bérard, J. Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 111.
C.− Au fig. Manque de naturel et de simplicité.
1. [En parlant de choses] :
13. ... le ciel et la terre sont ainsi de deux couleurs si fortement tranchées, que cette nature elle-même a l'air d'être arrangée avec une sorte d'apprêt; et l'on n'y trouve point le vague mystérieux qui fait aimer le midi de l'Italie. Mmede Staël, Corinne,t. 3, 1807, p. 66.
2. [En parlant de pers.] Sans apprêt. Qui est très simple :
14. Oui, il y a un apprêt, une attitude prise, mais cette attitude est de tout accueillir, d'étendre le plus possible les bras pour étreindre le plus possible. J. Rivière, Correspondance[avec Alain-Fournier], 1906, p. 250.
15. ... ce qui était fait pour imposer, cérémonial et phrases, le mettait hors de lui. Les gens vrais, sans apprêt, il ne supportait plus que ceux-là. Et la vie bien crue, bien verte, qu'assaisonnent le travail et l'amitié d'hommes. Pourrat, Gaspard des montagnes,Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 39.
PRONONC. ET ORTH. : [apʀ ε]. Les dict. de la fin du xviiies. et du xixes. notent la 2esyllabe longue, excepté DG. Littré précise que ,,le t se lie`` et DG signale qu'il ,,peut se lier``. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. aprêt.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1306 aprest « action d'apprêter, préparatif » (G. Guiart, Royaux Lignages, éd. Buchon, II, 3585 ds T.-L. : D'autre partie a l'arme court Li preuz Jehan de Harecourt Si tost comme cest aprest oit); 1534 spéc. « assaisonnement des mets » (Rabelais, Gargantua, 23, éd. A. Lefranc, p. 219); 2. technol. a) 1622 peint. (René François, Merveilles de nature, 4eéd. 1622, 321 : Un bel Aprest, c'est une Peinture faite sur le verre, cuite et recuite au feu avec des couleurs qui puissent souffrir le feu, comme sont les minerales); b) 1680 text. (Rich.); 3. 1726 « manière d'agir étudiée » (Rollin, Traité des Études, L. VI, IIIepart., chap. 1, 5 ds Dict. hist. Ac. fr. : C'est dans le particulier, dans l'intérieur, dans le cabinet, dans le domestique, que les grands hommes, les personnages célèbres se montrent tels qu'ils sont, sans déguisement, sans apprêt). Déverbal de apprêter*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 250. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 593, b) 277; xxes. : a) 268, b) 246.
BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Bach.-Dez. 1882. − Barb.-Cad. 1963. − Chabat t. 1 1875. − Chesn. 1857. − Duval 1959. − Éd. 1913. − Encyclop. méthod. mécan. t. 1 1782; t. 3 1784; t. 6 1789. − Fromh.-King 1968. − Jal 1848. − Jossier 1881. − Lar. comm. 1930. − Lar. mén. 1926. − Lasnet 1970. − Mont. 1967. − Mots rares 1965.