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APPRENTI, IE, subst.
A.− Celui, celle qui apprend un métier, une technique, sous la direction d'un maître, d'un contremaître, d'un instructeur en vertu d'un contrat ou dans un centre d'apprentissage. ,,Un apprenti est celui qui ayant reçu pendant trois ans un enseignement technique dans un établissement scolaire ou dans l'industrie, peut se présenter aux examens du certificat d'aptitudes professionnelles.`` (P. Quef, L'Apprenti cet incorporé,Paris, Lamarre,1957, p. 3) :
1. Le père, et la mère après le décès du mari, sont responsables du dommage causé par leurs enfans mineurs habitant avec eux; les maîtres et les commettans, du dommage causé par leurs domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés; les instituteurs et les artisans, du dommage causé par leurs élèves et apprentis pendant le temps qu'ils sont sous leur surveillance. Code civil,1804, p. 251.
2. ... les deux ouvrières et l'apprentie, debout, se penchaient toutes à leur besogne, les épaules arrondies, les bras promenés dans un va-et-vient continu. Zola, L'Assommoir,1877, p. 511.
3. Pour devenir maître [imprimeur, vers l'ancien régime] il fallait avoir été Compagnon, et avant d'être Compagnon, il fallait avoir été Apprenti. L. Radiguer, Maîtres imprimeurs et ouvriers typographes,1903.
4. Menuisiers, charrons, mécaniciens trouveront dans l'électricité l'aide puissante impossible désormais à embaucher. L'apprenti n'existe plus. Un vieux menuisier me confiait : « C'est que personne, monsieur, ne veut plus croire » : entendre, apprendre, obéir, écouter, respecter gens et choses. Pesquidoux, Le Livre de raison,t. 1, 1925, p. 201.
Franc-maçonnerie. ,,Premier grade de l'initiation maçonnique.`` (Lar. 19e) :
5. Tout rite maçonnique comprend obligatoirement, au départ, les trois grades corporatifs : Apprenti, Compagnon, Maître. C'est l'assise sur laquelle repose tout l'édifice : une société initiatique où ne figurent pas ces trois grades préliminaires n'est pas une branche de la Maçonnerie. S. Hutin, Les Francs-Maçons,Paris, éd. du Seuil, 1960, p. 135.
Proverbe. Apprenti n'est pas maître. Un débutant ne peut pas prétendre à l'expérience d'un ouvrier maître.
SYNT. 1. Nom. a) Le nom d'agent de la spécialité est constr. en appos. : apprenti boulanger, horloger, menuisier, etc. b) La spécialité est exprimée par un adj. : apprenti agricole. 2. Verbaux : (se) placer comme apprenti chez qqn; prendre (qqn) comme apprenti; renvoyer un apprenti.
B.− P. anal.
1. Dans le domaine de la création artistique, de la pensée, de l'action pol.
a) Constr. apprenti + nom en appos. :
6. L'apprenti diplomate ne manque pas de faire le galant et l'empressé auprès de l'inconnue qui toujours sur la réserve finit par lui donner une lettre à lire par laquelle il apprend quel est le rôle que doit jouer la dame et sa mère, qui est aussi dans l'île. Delécluze, Journal,1825, p. 152.
7. M. Buffet est un orateur excellent (...). C'est lui mieux qu'aucun autre qui doit être proposé comme modèle aux apprentis orateurs. A. France, La Vie littér.,t. 2, 1890, p. 328.
8. Dans chaque quartier de lycée se trouve une petite bibliothèque composée d'après l'âge des élèves. L'apprenti philosophe y connaît à travers de faibles contradicteurs les grands esprits libres. Barrès, Les Déracinés,1897, p. 19.
9. En moyenne, les apprentis musiciens commencent leurs études préparatoires entre leur cinquième et dixième année. Arts et litt. dans la société contemp.,1936, p. 8005.
b) Apprenti + adj. substantivé en appos. :
10. ... ces apprentis républicains avaient hâte de dépenser leur fièvre révolutionnaire. Mais pour les rentiers de la ville neuve, ce beau feu eut l'éclat et la durée d'un feu de paille. Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 74.
11. C'est pour l'apprenti mystique que M. Bataille écrit ... Sartre, Situations I,1947, p. 151.
2. [En parlant de l'homme qui découvre progressivement la vie] :
12. La nuit, au front, quand je n'étais pas de patrouille, l'univers venait s'inscrire dans mon créneau de luxe, (...) un judas, par lequel je pouvais jeter un coup d'œil sur le monde d'en face ou lâcher un coup de fusil (...) ce qui n'était pas aussi paradoxal que cela en a l'air pour un contemplatif qui s'ignorait (...) un enthousiaste dont l'amour métaphysique s'était cristallisé autour du pessimisme de Schopenhauer, un apprenti de la vie qui venait de découvrir l'homme et les hommes ... Cendrars, Le Lotissement du ciel,1949, p. 219.
3. Péj. Homme sans expérience ni compétence :
13. − Va, va, mon bonhomme, lui dit Rastignac [à Raoul], démanche sur la quatrième corde de la prière de Moïse, comme Paganini. Raoul resta muet, les yeux fixes hébétés − Ce vil apprenti ministre ne me comprend pas, dit-il après un moment de silence. Balzac, Une Fille d'Ève,1839, p. 10.
14. M. Hercule Gonzalve (...) me paraissait rétrospectivement un apprenti, un novice, un cafouilleur mangeur de bouillie. A. Arnoux, Zulma l'infidèle,1960, p. 95.
En partic. [P. allus. à la ballade de Goethe der Zauberlehrling (1797)] Apprenti sorcier. Celui qui se livre imprudemment à des expériences dangereuses dont il ne sait pas maîtriser le cours ni éviter l'issue catastrophique :
15. Ses épigones se sont chargés de démontrer le danger de s'approprier des méthodes et des formules qu'ils ont prises pour des talismans grâce auxquels il était possible de refaire ce que Wagner avait réussi. Moins heureux que l'apprenti sorcier de Gœthe, ils ont été vite noyés sous un déluge sonore dont ils ne savaient se rendre maîtres. R. Dumesnil, Hist. illustrée du théâtre lyrique,1953, p. 143.
16. Une ère nouvelle s'est ouverte depuis que l'homme a su réaliser la fission de l'atome et asservir l'énergie nucléaire. Le pouvoir d'améliorer le sort de ses semblables ou de les détruire tient également dans ses mains. Qu'il sache en user avec sagesse et que, dans la mesure où il s'en sert dans un but bénéfique, il ne déchaîne pas involontairement les méfaits de l'apprenti sorcier : c'est là un des vœux les plus ardents que puisse formuler le médecin d'aujourd'hui. M. Bariéty, Ch. Coury, Hist. de la méd.,1963, p. 652.
Rem. On relève chez certains aut. du xixes. la forme arch. apprentif, ive, subst. (cf. infra phon. et étymol.) :
17. C'est devant eux que se font ces engagements, connus sous le nom d'indentures, et que sont décidées les contestations qui surviennent entre les maîtres et les apprentifs. Tout est prévu et réglé par ces actes, l'instruction, la nourriture, le nombre d'années, le temps du repos, la prime et l'habillement que les maîtres sont obligés de donner aux apprentifs à l'expiration de l'apprentissage, ainsi que les heures qui leur sont accordées, pendant les six mois d'automne et d'hiver, pour aller aux écoles apprendre à lire, à écrire et à compter. Crèvecœur, Voyage dans la Haute Pensylvanie,t. 3, 1801, p. 171.
Argot :
18. Apprentif, s. m. Jeune garçon qui apprend un métier, − dans l'argot du peuple, fidèle (...) à la tradition. A. Delvau, Dict. de la lang. verte,1867, p. 15.
PRONONC. ET ORTH. : [apʀ ɑ ̃ti]. Demi-longueur pour [ɑ ̃] ds Passy 1914. Fér. Crit. t. 1 1787 admet une var. graph. aprenti. DG cite des formes ,,vieillies`` : apprentif, ive et apprenti, isse (apprenti, ice ds Fér. Crit. t. 1 1787). Cf. aussi supra rem. finale.
ÉTYMOL. ET HIST. A. Ca 1175 adj. aprentis (cas sujet de aprentif) « qui est en train de s'initier à qqc. » (Chr. de Troyes, Perceval, éd. Roach, 2444-7 : Come hardis et fors et fiers Les encontre trestoz ensamble; Cui il ataint, pas ne li samble Que il soit d'armes aprentis) − fin xviiies., M. J. Chenier ds Littré. B. 1. 1268 subst. aprentis et aprentif « celui qui apprend un métier » (E. Boileau, Métiers, éd. G. B. Depping, 67 ds T.-L. : se il avenoit que li aprentiz s'en fouist d'entour son mestre, li mestre l'atendroit un an sanz aprentif prendre, et alors il porroit autre aprentif prendre); 1268 fém. aprentice, [-isse] (Id., 81, ibid.); 1538 apprenti (R. Estienne, Dict. latino gallicum, s.v. tyro); 2. ca 1515 p. ext. fig. apprentif « personne peu habile en qqc., novice » (Marot, Temple de Cupido ds Hug. : Car d'amourettes les services Sont faictz en termes si tresclairs, Que les apprentifs et novices En sçaivent plus que les grans clercs); 1668 fém. apprentie (La Font., Fabl. X, 1 ds Littré). La forme apprentis n'est plus attestée après le xvies. (Hug.); apprentif, apprentive, apprentisse sortent de l'usage au cours du xviiies. (Trév. 1771, Ac. 1798) mais subsistent dans certaines régions (Moisy 1885, Jaub., Verr.-On.). Apprentis, du lat. vulg. *apprenditicius (EWFS2, Nyrop t. 3), dér. du part. pass. *apprenditus, de apprehendere, pour apprensus (même processus pour appentis); apprentif par substitution de suff.; apprenti par altération.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 422. Fréq. rél. littér. : xixes. : a) 438, b) 547; xxes. : a) 473, b) 833.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Blanche 1857. − Bouillet 1859. − Bruant 1901. − Cap. 1936. − Comm. t. 1 1837. − Éd. 1913. − Éd. 1967. − France 1907. − Goug. Lang. pop. 1929, pp. 101-102. − Gruss 1952. − Jossier 1881. − Kuhn 1931, p. 42. − Lafon 1969. − Le Clère 1960. − Lep. 1948. − Mét. 1955. − Noël 1968. − Pierreh. 1926. − Pierreh. Suppl. 1926. − Pope 1961 [1952], § 795, 816. − Remig. 1963. − Will. 1831.