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APPOSITION, subst. fém.
A.− Action d'apposer (cf. ce verbe sous A et B) :
1. Cet abominable Busch, sans doute abusant de ce qu'il ne trouvait là qu'une femme, déclarait qu'ils allaient tout saisir, si elle ne le payait pas sur-le-champ. Et elle avait eu beau se débattre, n'ayant eu connaissance d'aucune des formalités légales : il affirmait la signification du jugement, l'apposition de l'affiche, avec une telle carrure, qu'elle en était restée éperdue, finissant par croire à la possibilité de ces choses, sans qu'on les sache. Zola, L'Argent,1891, p. 291.
B.− Emplois spéc.
1. [L'idée dominante est celle de « placer sur »]
a) DR. Apposition des scellés :
2. Villemot alla causer avec le greffier et le juge de paix, et assista, avec le sang-froid des praticiens, à l'apposition des scellés, qui, lorsque aucun héritier n'est là, ne va pas sans quelques lazzis, et sans observations sur les choses qu'on enferme ainsi, jusqu'au jour du partage. Balzac, Le Cousin Pons,1848, p. 307.
b) MÉD. Application interne ou externe de substances médicamenteuses sur telle ou telle partie du corps :
3. Sa prétention de traiter les gastralgies par des appositions de poudre de rose rouge, de corail et de mastic, d'absinthe et de menthe, de noix muscade et d'anis est pour le moins controuvée; ... Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 160.
P. anal., BIOL. Accroissement par apposition. ,,Mode d'accroissement dans lequel les parties nouvelles se développent sur et contre les parties déjà formées.`` (Méd. Biol. t. 1 1970).
2. [L'idée dominante est celle de « placer à côté »]
a) MINÉR. Jonction d'un corps à un autre corps de même espèce. Les minéraux croissent par apposition (Ac.1835-1932).
[Chez les Protozoaires] Juxtaposition de deux individus :
4. Les deux individus conjugués se juxtaposent par leur extrémité de même nom ... chez tous les Monocystidés observés jusqu'ici, par leur extrémité de nom contraire chez les Polycystidés. Ils sont dits en apposition dans le premier cas, en opposition dans le second. E. Perrier, Traité de zool.,t. 1, 1893, p. 464.
b) GRAMMAIRE
,,Terme simple ou complexe, mis sur le même plan qu'un autre par rapport auquel il joue le rôle de déterminant, sans que la détermination soit exprimée par un procédé grammatical.`` (Mar. Lex. 1951).
5. M. Victor Hugo laisse voir dans tous ses tableaux, lyriques et dramatiques, un système d'alignement et de contrastes uniformes. L'excentricité elle-même prend chez lui des formes symétriques. Il possède à fond et emploie froidement tous les tons de la rime, toutes les ressources de l'antithèse, toutes les tricheries de l'apposition. C'est un compositeur de décadence ou de transition, qui se sert de ses outils avec une dextérité véritablement admirable et curieuse. Baudelaire, Salon,1846, p. 116.
Rem. La déf. de l'apposition, particulièrement délicate en raison de la variété de constructions qu'elle recouvre, est loin d'être la même chez tous les grammairiens ou linguistes.
Procédé de construction syntaxique par lequel un terme est transposé de la fonction d'attribut en fonction de déterminant immédiat (ou quasi immédiat) d'un autre mot avec lequel il a en commun de désigner le même référent : Paris, capitale de la France (transposant Paris est la capitale : cas de déterminant immédiat), la ville de Paris (avec interposition de la prép. de : cas de déterminant quasi immédiat).
PRONONC. : [apozisjɔ ̃]. Demi-longueur pour [o] ds Passy 1914.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1213 « action de mettre sur, d'appliquer (spéc. dr. en parlant de sceau) » (Cart. de l'abbaye de N.-D. de la Roche, 436 − Delb. ds Quem. : J'ay supplié monseigneur Regnault evesque de Chartres, de confirmer de l'apposition de son sceau la teneur des dictes presentes); 2. a) 1487 gén. « action d'ajouter » (Vocab. lat.-fr., Genève, Loys Garbin : Apposition ou adjoustance); b) 1606 gramm. (Masset, Acheminements de la lang. fr., p. 4 : Ne veulent point aussi d'articles nominatifs, les appellatifs appropriez par quelque apposition de nom, ou de pronom possessif, comme, maistre Pierre, mon Prince); 1690 minér. (Fur. : Apposition se dit [...] des corps qui prennent leur accroissement par la jonction des parties voisines). Empr. au lat. appositio; 1 « action de mettre » dep. Martianus Capella, 6, 693 ds TLL s.v., 305, 12; 2 a « action d'ajouter » dep. Asconius Pedianus Patavinus, Scaur., p. 23B, ibid., 305, 26; 2 b gramm. lat. médiév., 1284, Bibl. Orléans M. 252 ds Thurot, Extraits de divers mss lat. pour servir à l'hist. des doctrines gramm., P., 1869, 255 : Appositio est minus specificativi sive minus communis ad magis commune specificativa adjunctio; déjà l'adj. appositivus employé par Priscien dans un cont. gramm., v. appositif; méd. ou biol. av. 1161 Matthaeus Platearius, Gloss., p. 368Bds Mittellat. W. s.v., 807, 35.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 21.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Baulig 1956. − Bouillet 1859. − Cap. 1936. − Chesn. 1857. − Colin 1971. − Dagn. 1965. − Dem. 1802. − Gramm. t. 1 1789. − Littré-Robin 1865. − Mar. Lex. 1933. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Nysten 1814. − Rolland-Coul. 1969. − Séguy 1967. − Springh. 1962. − Vachek 1960.