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ANTI(-)POÉTIQUE,(ANTI POÉTIQUE, ANTI-POÉTIQUE) adj.
[En parlant de la réception ou de la création du message littér.] Contraire ou opposé à la poésie, à toute poésie :
1. ... c'est malgré moi, vous le comprenez bien, que j'entre dans ces explications arithmétiques, avec une artiste comme vous, qui craint d'entrer dans le cabinet d'un banquier pour y percevoir, les philosophes disent aussi cela, je crois, pour y percevoir des impressions ou des sensations désagréables et antipoétiques. A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 498.
2. Il serait facile de dresser une table des « critères » de l'esprit antipoétique. Elle serait la liste des manières de traiter un poème, de le juger et d'en parler, qui constituent des manœuvres directement opposées aux efforts du poète. Transportées dans l'enseignement où elles sont de règle, ces opérations vaines et barbares tendent à ruiner dès l'enfance le sens poétique... Valéry, Variété 3,1936, p. 50.
3. Toutes les préoccupations plus haut énumérées puent l'homme invraisemblablement, l'homme provisoire et matériel, je dirai même l'homme-charogne. Ces préoccupations en ce qui me concerne me dégoûtent, me dégoûtent au plus haut degré comme à peu près tout le théâtre contemporain aussi humain qu'il est anti-poétique, et qui, trois ou quatre pièces exceptées, me paraît puer la décadence et la sanie. Le théâtre contemporain est en décadence (...). Parce qu'il a rompu avec l'esprit d'anarchie profonde qui est à la base de toute poésie. Artaud, Le Théâtre et son double,1939, p. 51.
4. Tout cri de détresse trouve écho dans les âmes pieuses; tout besoin reconnu d'une assistance surnaturelle. Tout appel analogue au : « Seigneur! Sauve-nous; nous périssons. » Ce qui nous sépare de ces âmes, c'est cette prétention, qu'ils jugent impie, de nous passer d'un secours divin. Denoël y prévoit un tarissement du lyrisme. Lui paraît antipoétique cette sorte de suffisance de l'âme. Et sans doute, parmi les « ténèbres de la Foi », le lyrisme étend-il aisément ses ailes... Gide, Journal,1944, p. 263.
PRONONC. : [ɑ ̃tipɔetik].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1766 « qui est opposé à la poésie » (Roques, Nouv. Rec. II, 201 ds Gohin, p. 287); 1771 (Voltaire, Corr., 15, 408 ds Quem. : Je ne suis pas des barbares antipoétiques). Dér. de poétique*; préf. anti-*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 13.