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ANTHUME, adj.
Néol., p. iron. Qui a lieu, qui se produit du vivant de quelqu'un. Anton. posthume :
1. Il n'hésita pas : après avoir acheté la feuille en question, il se fit conduire dans un café du boulevard et, assis à la terrasse, bien en vue, il se mit à lire son article nécrologique, en buvant un bock et en riant sous ses lunettes où brillaient des yeux malicieux. Et pourtant, cette mort anthume, s'il m'est permis de forger ce barbarisme, joua plus d'un tour au musicien : ce ne fut que vingt-huit ans après l'apparition de la Fille de Madame Angot que Lecocq fut nommé Chevalier de la Légion d'Honneur; le ruban rouge ne lui fut conféré qu'en 1900. Le ministre de l'instruction publique croyait que Lecocq ne faisait plus depuis longtemps partie du nombre des vivants. L. Schneider, Les Maîtres de l'opérette française, Lecocq, 1924, p. 243.
− P. plaisant. [En parlant d'une création artistique] Qui voit le jour, grâce à une publicité tapageuse, avant sa parution ou sa création :
2. Il faut qu'une pièce de théâtre naisse au plus tard, le jour de sa naissance. Cela est si vrai que nos modernes, qui savent y faire, les font naître généralement avant. C'est plus sûr. Sensiblement avant. Sensiblement anthumes ... Péguy, Clio,1914, p. 93.
ÉTYMOL. ET HIST. − Av. 1905 (A. Allais, d'apr. Nouv. Lar. ill. Suppl). Dér., par substitution de la prép. lat. ante à la prép. post qui semble entrer dans la composition du mot, du rad. hypothétique de posthume* issu du lat. postumus, analysé dès l'époque latine par étymol. pop., en post-humus (postérieur à la mise en terre), et orthographié comme tel.