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ANGOISSER, verbe trans.
A.− [Le suj. est un subst. désignant un état (le plus souvent affectif), une sensation, un événement, ou leur perception intellectuelle ou visuelle] Causer de l'angoisse, une inquiétude extrêmement vive à quelqu'un, à une faculté de l'âme, etc. :
1. Cette pitié qui lui angoissait le cœur le faisait vivre encore avec Fanny, malgré la rupture. A. Daudet, Sapho,1884, p. 297.
2. Quand la société traverse des circonstances qui l'attristent, l'angoissent ou l'irritent, elle exerce sur ses membres une pression pour qu'ils témoignent, par des actes significatifs, de leur tristesse, de leur angoisse, ou de leur colère. Durkheim, Les Formes élémentaires de la vie relig., Le Syst. totémique en Australie, 1912, p. 389.
3. Dans l'andante reparaît le génie formidable qui a saisi, angoissé notre âme dans l'Allegro [de la VeSymphonie]. J.-G. Prod'Homme, Les Symphonies de Beethoven,1921, p. 208.
4. La lune m'angoisse. La crainte que j'en ai vient de mon enfance et d'une illustration de Jules Verne qui préfigurait celles de Max Ernst (...) Est-ce le mot docteur, la falaise, la silhouette sombre des deux personnages, toujours est-il que cette petite phrase me jetait dans les transes. Il n'en reste pas moins vrai que je ne puis voir la lune que les poètes décrivent, mais une boule, effrayante, une épave, une ruine éclairée au néon. Cocteau, Poésie crit.,1959-60, p. 239.
Absolument :
5. D'ailleurs, la mort, parfois, tue d'un coup, sans souffrance, tandis que la faim vous talonne une armée pendant des jours. Elle ne terrorise ni n'anéantit. Elle angoisse, elle affole; et quand elle tient ses hommes et qu'elle en fait des loques ou des fauves, il n'y a plus d'obus qui comptent et l'ennemi n'est qu'un petit péril. Benjamin, Gaspard,1915, p. 35.
B.− Emploi pronom. [Le suj. désigne une pers., son cœur, son âme ...] Éprouver de l'angoisse, un tourment douloureux, une inquiétude vive. S'angoisser de qqc. :
6. La peur naît de la perception d'un danger que nous connaissons présentement ou que du moins nous pouvons identifier. Nous nous angoissons au contraire d'un danger que nous pressentons plutôt que nous ne le connaissons. Même, nous inventons des raisons de nous angoisser et nous créons des images qui nous effraient. J. Vuillemin, Essai sur la signification de la mort,1949, p. 188.
Absolument :
7. Il y a, pour les hommes, bien d'autres occasions [que la mort] de s'attrister ou de s'angoisser... Durkheim, Les Formes élémentaires de la vie relig., Le Syst. totémique en Australie, 1912, p. 576.
PRONONC. : [ɑ ̃gwase], j'angoisse [ʒ ɑ ̃gwas]. Demi-longueur pour [ɑ ̃] ds Passy 1914. Enq. : /ãgwas/.
ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1100 angoissier « presser, faire souffrir l'angoisse » (Rol., éd. Müller, 2010 ds Gdf. : Oliviers sent que la mort mult l'anguisset). Du lat. chrét. angustiare, d'abord « mettre dans l'embarras, dans les difficultés » (Itala, II Cor., 4, 8 ds TLL s.v., 61, 56); puis « (d'une chose) oppresser, gêner qqn dans ses fonctions respiratoires » (Vulg., Judith, 13, 29, ibid., 61, 46).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 49.