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ANÉMIER, verbe trans.
A.− Emploi trans. Rendre anémique :
1. Ainsi, malgré bien des travaux, on n'en est pas arrivé à juger définitivement si l'opium anémie ou congestionne le cerveau. Ch. Richet, R. des 2 Mondes,1ermars 1877 (Littré Suppl.).
Rem. L'ex. donne la 1reattest. du mot.
2. Élodie, qui allait sur ses quinze ans, leva sa face de vierge bouffie et chlorotique, aux cheveux rares, de sang si pauvre, que le grand air de la campagne semblait l'anémier encore. É. Zola, La Terre,1887, p. 185.
3. La peur de verser le sang n'est pas le respect de la vie d'autrui. Cette horreur du sang répandu est aujourd'hui généralisée chez les hommes qui ne craignent ni d'anémier le sang vivant, ni de l'intoxiquer ni de l'injecter à longueur de journées et de nuits. C'est même là une des hypocrisies marquantes de notre époque. E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 136.
P. anal. :
4. Le pays, couvert de forêts de chênes noirs opulents; d'où lui vint son nom d'Armagnac noir ou le nègre; de futaies de hêtres dont l'ombre froide anémiait à leurs pieds toute végétation inférieure et, mêlés à eux, d'aulnes au bois sanglant et de saules aux feuilles pâles; ... J. de Pesquidoux, Le Livre de raison,t. 2, 1928, p. 119.
B.− Emploi pronom. Devenir anémique et, p. ext., s'affaiblir, perdre de sa vigueur :
5. Il savait combien peu comptent les jours d'épreuves, dans la longue histoire de l'église. − Seulement, à se replier dans sa résignation muette, il s'anémiait lentement, il prenait une timidité, une peur de parler, qui lui rendait pénible la moindre démarche, et peu à peu l'enveloppait d'une torpeur de silence. R. Rolland, Jean-Christophe,Dans la maison, 1909, p. 1034.
6. Vers la fin de 1917, Félicie Laubigier tomba malade. Les privations, la faim, le froid terrible de cet hiver, le souci de cette guerre qui n'en finissait pas, l'inquiétude de voir la petite Jacqueline s'anémier lentement, et Camille, son plus jeune, courir les rues faute d'école et polissonner avec les gamins du quartier, tout cela usait Félicie. M. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 321.
7. Le jour, j'avais des vertiges; je m'anémiais. Maman et le médecin disaient : « C'est la formation! » Je détestais ce mot, et le sourd travail qui se faisait dans mon corps. S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 102.
Au fig. :
8. Ces idées libérales avaient pu s'anémier en eux, ils avaient pu douter de leur prestige, n'osant plus les confesser, quand soudain de Mllede Guermantes elle-même, c'est-à-dire d'une jeune fille si indiscutablement précieuse et autorisée, portant les cheveux à plat sur le front (ce que jamais une Courvoisier n'eût consenti à faire) leur venait un tel secours. M. Proust, Le Côté de Guermantes 2,1921, p. 448.
Prononc. : [anemje]. Enq. : /anemi/. Conjug. parler.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 21.