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AMPUTATION, subst. fém.
A.− CHIR. Opération qui consiste à séparer du corps une partie ou la totalité d'un membre.
1. [Suivi d'un compl. prép. de, indiquant le membre sur lequel porte l'opération] :
1. Oscar était si grièvement blessé que l'amputation du bras gauche fut jugée nécessaire... H. de Balzac, Un Début dans la vie,1842, p. 477.
2. Avez-vous vu dans un hôpital faire à un homme l'amputation d'un membre? On étend le malade sur une haute table recouverte d'un drap blanc. Tout autour se rangent le chirurgien et les élèves, qui, en les tirant de la trousse, font cliqueter l'arsenal des instruments de chirurgie. À ce bruit sinistre le sujet détourne la tête, épouvanté comme un cerf qui entend l'aboi des chiens prêts à le déchirer. − Sur le seuil de la salle, les autres malades de l'hôpital viennent voir comme cela se joue. Le chirurgien retrousse le parement de son habit, choisit un joli instrument à manche d'ivoire ou de nacre, et, s'il est habile, fend d'un seul coup l'épiderme. H. Murger, Scènes de la vie de jeunesse,1851, p. 170.
Emploi abs. :
3. Que l'on se résolve à se séparer d'un membre grangrené quand l'amputation est indispensable, rien de mieux, mais tant que le membre tient au corps, aussi malade que vous le supposiez, il en fait partie; et, tant qu'il se rattache au tout, il réclame des soins, ne fût-ce que pour préserver le reste du corps du mal qui affecte la partie. É.-J. Delécluze, Journal,1827, p. 412.
4. Il est très gravement atteint aux deux jambes. On va probablement lui faire l'amputation double cet après-midi. J. Romains, Les Hommes de bonne volonté,Verdun, 1938, p. 263.
2. [Avec un adj. possessif désignant la pers. amputée] :
5. ... et autres signes particuliers (des verrues, des grains de beauté) ou distinctifs (des tatouages) ou défectueux (bossu, pied-bot) ou accidentels (par exemple : mon amputation du bras droit) ou phénoménaux (nain, géant, femme à barbe, hermaphrodisme), etc., etc., tout ce fatras pseudo-scientifique mais avant tout policier grâce auquel on croit pouvoir numéroter un individu pour le ranger dans une classification, afin de lui mettre plus facilement la main dessus. B. Cendrars, Bourlinguer,1958, p. 192.
P. ext.
a) ,,Ablation chirurgicale d'un organe, d'un viscère ou d'un tissu.`` (Méd. Biol. t. 1 1970) :
6. ... entre l'état d'un noyé qui revient à la vie, et l'état de celui dont la mort est irrévocable, la différence sera difficile à bien établir; (...) les signes et l'instant de la mort ne peuvent être déterminés avec précision; (...) la ligature, ou l'amputation des nerfs qui portent la sensibilité dans un organe, le rendent non seulement insensible, mais encore paralytique; c'est-à-dire, qu'elles enlèvent à la fois à ses épanouissements nerveux, la faculté de sentir, et à ses muscles, celle de se mouvoir. P. Cabanis, Rapports du physique et du moral de l'homme,t. 1, 1808, p. 74.
b) Malformation consistant dans le manque ou la disparition d'un organe utile. Amputation congénitale, − spontanée.
P. anal. :
7. Des arbres dont on a coupé tous les membres. Il n'en reste que le tronc mutilé. Chaque amputation a laissé une tache ronde de cicatrice sèche. Au pied, quelques branches encore; avec les autres, on a fait des fagots. J. Renard, Journal,1898, p. 478.
B.− Par métaph. ou au fig. :
8. Un livre est un organisme compliqué. Or toute amputation, tout changement pratiqué par un tiers le dénature. Il pourra être moins mauvais, n'importe, ce ne sera pas lui! G. Flaubert, Correspondance,1864, p. 155.
9. Hélas! qui a mordu à l'intimité ne peut plus guère supporter la solitude. L'amputation du cœur ne se cicatrise jamais. H.-F. Amiel, Journal intime,1866, p. 238.
10. Les Allemands victorieux s'apprêtent à prendre l'Alsace et la Lorraine, s'apprêtent par cette amputation à annihiler la France... E. et J. de Goncourt, Journal,janv. 1871, p. 710.
Prononc. : [ɑ ̃pytasjɔ ̃]. Passy 1914 note la 1resyllabe mi-longue. Pour une durée longue, cf. Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787.
Étymol. ET HIST. − 1. 1478 chir. « action d'amputer » (N. Panis, éd. de Gde Chirurgie de Guy de Chauliac d'apr. G. Sigurs, Fr. mod. 1965, p. 201); 1503 (Le Guidon en françoys, 187b, éd. 1534 d'apr. Vaganay, Rom. Forsch. t. 32, p. 8 : Le membre en peult mourir par la emputation des voyes par où vient la vie); 2. 1521 fig. (Viol. des hist. romaines, 128, Bibl. elz. ds Delboulle, R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 111 : l'amputation de peché occis par bonnes et decentes operations). Empr. au lat. amputatio « action de couper » (dep. Cicéron, Cato 53 ds TLL s.v., 2019, 42 : sarmentorum ea, quam dixi, aliorum amputatio, aliorum inmissio [me delectat]); au sens méd. (Caelius Aurelianus, Acut. 3, 4, 32, ibid., 2019, 55 : dehinc tumens uva laxatione indiget, non amputatione).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 97.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bénac 1956. − Bouillet 1859. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1814-20. − Privat-Foc. 1870. − St-Edme t. 1 1824.