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AMÈNE, adj.
I.− Littér. [En parlant d'un lieu, de l'atmosphère qui y règne] Agréable, charmant. Paysage, climat amène :
1. Ce n'est plus même la cité que je traversai lorsque j'allais visiter les rivages témoins de sa gloire; mais, grâce à ses brises voluptueuses et ses flots amènes, elle garde un charme; c'est surtout aux pays en décadence qu'un beau climat est nécessaire. F.-R. de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 335.
2. Vous n'aurez pas de cesse que vous ne nous ayez fait tous expulser jusqu'au dernier de cette belle, amène et douce terre de Pingouinie. A. France, L'Île des pingouins,1908, p. 247.
3. Vers cette époque Amédée prit son premier rhume; rhume qui malgré l'amène climat de Pau ne céda point de tout l'hiver, et laissa derrière lui une fâcheuse délicatesse du côté des bronches. A. Gide, Les Caves du Vatican,1914, p. 761.
II.− P. ext. [En parlant d'une pers. ou de son caractère, de son attitude ou de ses propos] Avenant, d'une douceur empreinte de courtoisie. Sourire amène, paroles amènes :
4. Vous avez une conversation si douce, si amène, si largement instructive, que je sais qu'il est difficile que vous ne plaisiez pas aux personnes de goût. H. de Balzac, Correspondance,1833, p. 295.
5. Parfois, il s'arrête un instant comme pour inviter l'interlocuteur à entrer dans le jeu, mais si en réalité c'est un faux arrêt, et que l'on réponde, cet homme toujours si doux, si courtois, si amène, articule un : « et alors... et alors... et alors... » pour lui strident et qui a pour objet non seulement de couvrir ce que vous avez dit, mais plus encore de ne pas l'avoir entendu. Ch. Du Bos, Journal,févr. 1922, p. 62.
6. Toujours est-il qu'il est devenu là, de but en blanc, extrêmement aimable, accueillant, amène au possible ... L.-F. Céline, Mort à crédit,1936, p. 427.
Par antiphrase. Désagréable, blessant :
7. M. Willy laissa tomber sur X... le sourire des bons despotes, et un chapelet d'injures amènes. Colette, Mes apprentissages,1936, p. 134.
DÉR.
Aménomanie, subst. fém.,méd., vx, inusité. ,,Délire caractérisé par des hallucinations agréables.`` (Méd. Biol. t. 1 1970); (cf. aussi Littré-Robin 1865).
Prononc. − 1. Forme phon. : [amεn]. DG. est le seul dict. à transcrire le mot avec [ε:] ouvert long. 2. Homon. : amen (prononc. avec [a] ant. − Homon. et homogr. : amène (j', il, verbe amener)).
Étymol. ET HIST. − [xiiies. région de Lyon tenebres amenes, cité par Duraffour ds Mél. Roques, 1946, p. 185, extrait de Légendes en Prose, M, 7, 1. 24, recueil qu'il n'a pas été possible d'identifier]. Fin xves. « (d'un inanimé) agréable » (Oct. de Sainct-Gelays, VIeLiv. de L'Eneïde ds R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 110 : champs verdoyans, amenes et fecundes); 1509 « id. » (Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule, I, 21 ds Hug. : En icelle planure estoit assis le chef de tout le Royaume, le noble Ilion... en lieu amene et fertile, autant qu'on sauroit souhaiter) mot disparu de la lang. au xviies., réapparaît au xixes., où Littré le qualifie de latinisme néologique. Empr. au lat. amœnus « agréable » attesté dep. Ennius, Ann., 39 Vahl. ds TLL s.v., 1962-54 : per amoena salicta et ripas ... locosque novos. Aménomanie, 1814-20 méd. (Nysten).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 26.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Duch. Beauté 1960, p. 175. − Littré-Robin 1865 (s.v. aménomanie).Nysten 1814-20 (s.v. aménomanie).