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AMBULANCE, subst. fém.
A.− MÉD. MILIT., vx
1. Ensemble des établissements de caractère temporaire, établis auprès des troupes en campagne pour le relèvement, les soins et l'évacuation des blessés et des malades.
2. Service d'hôpital militaire temporaire qui suivait en temps de guerre les déplacements du corps d'armée et assurait les premiers soins aux blessés :
1. L'ambulance peut être établie dans un bâtiment près du champ de bataille ou sous une tente, ou même en pleine campagne derrière les rangs de l'armée. Ac.1835.
Ambulance chirurgicale. Service de chirurgie établi à proximité du front :
2. « Et on les empilait dans des hôpitaux bondés, où l'on manquait de tout! d'antiseptiques, de compresses, et bien entendu, de gants de caoutchouc! » − « J'ai vu, à quatre ou cinq kilomètres des lignes », dit Antoine, avec effort, « des ambulances chirurgicales... où l'on faisait bouillir les pinces... dans de vieilles casseroles... sur un feu de bois... » R. Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 894.
Ambulance divisionnaire. Section de l'ambulance du quartier général, établie à proximité des réserves de la division :
3. − Pas ici, dit l'un; ils ne doivent pas évacuer. L'ambulance divisionnaire se trouvait de l'autre côté de la place. C'était une grande maison déserte et noire sans un meuble, sans un grabat. En corps de chemise, son front brillant de sueur, le major examinait rapidement les blessés, dont un infirmier éclairait les plaies avec sa lanterne. À terre traînaient des pansements souillés, des tampons d'ouate. Sur un escabeau, une grande cuvette débordait d'eau rougie. R. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 293.
Ambulance volante. Détachement de l'ambulance principale qui se rendait sur les lieux du combat pour dispenser les premiers soins et évacuer les blessés :
4. Maurice, qui s'intéressait maintenant aux brancardiers, suivait leurs recherches, dans les plis de terrain. Il devait y avoir, au bout du chemin creux, derrière un talus, une ambulance volante de premiers secours, dont le personnel s'était mis à explorer le plateau. Rapidement, on dressait une tente, tandis qu'on déballait du fourgon le matériel nécessaire, les quelques outils, les appareils, le linge, de quoi procéder à des pansements hâtifs, avant de diriger les blessés sur Sedan, au fur et à mesure qu'on pouvait se procurer des voitures de transport... É. Zola, La Débâcle,1892, p. 299.
3. En partic. Voiture transportant un service d'ambulance :
5. Depuis le mois de février jusqu'à la fin de mai, tous les jours nous ne vîmes passer que des régiments et des régiments : des dragons, des cuirassiers, des carabiniers, des hussards, des lanciers de toutes les couleurs, de l'artillerie, des caissons, des ambulances, des voitures, des vivres, toujours et toujours, comme une rivière qui coule et dont on ne voit jamais la fin. Erckmann-Chatrian, Le Conscrit de 1813,1864, pp. 6-7.
B.− P. ext.
1. Établissement hospitalier civil improvisé dans différents bâtiments d'une ville (mairie, théâtre, etc.) en cas de guerre ou d'épidémie et destiné à renforcer l'action des services de santé pour les soins d'urgence :
6. ... le docteur, dans la pensée qu'on enverrait peut-être des blessés de Metz et de Verdun, si l'on se battait par là, s'occupait depuis quinze jours à installer une ambulance dans la grande salle de la mairie. Du monde arrivait, qui disait qu'on pourrait bien se servir tout de suite de cette ambulance; et, en effet, dès midi, on avait entendu le canon. É. Zola, La Débâcle,1892, p. 166.
Rem. Cf. pour la guerre de 1870 : l'ambulance du chemin de fer (E. et J. de Goncourt, Journal, sept. 1870, p. 621), l'ambulance des affaires étrangères (E. et J. de Goncourt, Journal, janv. 1871, p. 721).
P. méton. Ensemble du personnel et du matériel composant l'ambulance :
7. ... en moins d'une demi-heure, la première division autrichienne du centre fut battue et mise en déroute; il était dix heures et demie. La division autrichienne de la gauche, composée de trois mille hommes d'infanterie, de cinq à six mille hommes de cavalerie, de toute l'ambulance et le gros bagage de l'armée, qui était au fond de la vallée, entendant la fusillade près du plateau, et s'étant aperçue que Joubert, qui était à une lieue en avant, n'avait plus personne à la chapelle Saint-Marco, fit monter quelques bataillons de troupes légères pour l'occuper, et prendre Joubert à dos. E.-D. de Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 563.
2. Sens mod. Voiture d'ambulance, − automobile, puis absol. ambulance. Véhicule destiné au transport des malades ou des blessés dans les hôpitaux ou à leur domicile et possédant le matériel nécessaire aux soins urgents :
8. Sur la grande table, Bouroche venait de faire placer un matelas, qu'il garnissait d'une toile cirée, lorsqu'un piétinement de chevaux se fit entendre sous le porche. C'était une première voiture d'ambulance, qui entra dans la cour. Mais elle ne contenait que dix petits blessés, assis face à face, la plupart ayant un bras en écharpe, quelques-uns atteints à la tête, le front bandé. Ils descendirent, simplement soutenus; et la visite commença. É. Zola, La Débâcle,1892, p. 267.
9. Le colonel ayant appris ce matin qu'une ambulance automobile allait à Ypres, m'y a emmené. A. Maurois, Les Silences du colonel Bramble,1918, p. 148.
10. Mon travail était fort avancé lorsque, dans la soirée du 1erjanvier 1931, près du Tertre, nous avons été victimes, ma femme et moi, d'un grave accident d'auto. Une ambulance nous a transportés dans une clinique du Mans, où nous sommes restés en traitement jusqu'au milieu de mars. R. Martin du Gard, Souvenirs autobiographiques et littéraires,1955, p. XCVI.
Rem. Autres syntagmes chauffeur d'ambulance (L.-F. Céline, Mort à crédit, 1936, p. 675), poste d'ambulance (R. Martin du Gard, Les Thibault, La Belle saison, 1923, p. 869).
C.− Emplois techn. vieillis
1. ADMIN. et CONTRIBUTIONS INDIR. Charge d'un commis que le travail oblige à se déplacer constamment. ,,Obtenir une ambulance dans les domaines.`` (Ac. 1835).
2. TECHNOL. Sorte de cage de bois utilisée dans l'élevage des huîtres :
11. Les six mois écoulés, on ouvre les « ruches », − c'est le nom donné à ces cages de bois, que les gros temps n'épargnent guère, bien entendu; − on enlève, en grattant l'enduit avec un couteau, les huîtres qui ont victorieusement subi cette première épreuve, et on les dépose, par deux, ou trois cents, dans des cages plus compliquées qu'on appelle les « ambulances ». Là, protégée par un treillage contre tous ses adversaires, la jeune huître grandit et prospère. C'est l'adolescence après l'enfance, le pensionnat après la nursery. Jusqu'au fil de fer de « l'ambulance » qui rappelle la grille du couvent. F. Coppée, Prose,Le Critique en vacances, 1892, p. 349.
Prononc. : [ɑ ̃bylɑ ̃:s]. Passy 1914 note la 1resyllabe avec une durée mi-longue : [ɑ ̃ ˑ].
Étymol. ET HIST. − 1. 1752 admin. (Trév. : Ambulance. Terme usité dans les Aides, dans les Domaines, etc... − C'est l'emploi d'un commis ambulant); 2. 1792, 11 janv. admin. milit. « hôpital ambulant suivant les troupes » (Narbonne à l'Assemblée ds Iung, Dub.-Crancé, I, 241 cité par Brunot t. 9 1927, p. 954, note : Il est pourvu d'une manière aussi satisfaisante aux « ambulances »); 1795 (L. Snetlage, Dict. nouv. fr. contenant les expr. de nouv. création du peuple fr. : Ambulance. Hôpital ambulant logé dans de vastes voitures près les armées pour y recevoir et soigner incessamment les malades et les blessés). Dér. du rad. de ambulant*; suff. -ance*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 384. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 54, b) 627; xxes. : a) 791, b) 774.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Blanche 1857. − Boiss.8. − Bouillet 1859. − Dup. 1961. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Noter-Léc. 1912. − Nysten 1814-20. − Privat-Foc. 1870.