| ![]() ![]() ![]() ![]() ALTÉRATION2, subst. fém. Rare. Soif insatiable souvent causée par la fièvre : 1. ... je me couche et lirai plutôt dans mon lit. Je suis las et d'une altération brûlante. Aurais-je un peu de fièvre par hasard?
J. Barbey d'Aurevilly, Premier Memorandum,1838, p. 197. 2. − Le temps est à la pluie et aux éclairs plus que tantôt encore. − Bu de l'eau, − les mains brûlantes, les nerfs abattus et l'altération insatiable. − Dans l'impossibilité de travailler.
J. Barbey d'Aurevilly, Deuxième Memorandum,1838, p. 316. Prononc. : [alteʀasjɔ
̃]. Harrap's 1963 : altεrasjɔ
̃. Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1265 philos. « changement dans la nature d'une chose » (Brunetto Latini, Li Livres dou tresor, éd. Chabaille, 1863, p. 149 : Alteracion est cele euvre de nature qui mue une chose en une autre); cf. 1690 id. (Fur. : [...] Aristote admet un mouvement d'alteration qui est cause des generations & corruptions); connaît des applications dans différents domaines a) 1580 méd. (Montaigne, Essais, I, XIX ds Dict. hist. Ac. fr. t. 3 1888, p. 23a : Et puis, n'est-ce rien d'aller au moins jusque-là [la pensée de la mort] sans altération et sans fiebvre?); b) 1718 phys. chim. « corruption d'une substance » (Ac. : [...] Les élemens purs ne sont pas susceptibles d'altération, l'alteration des qualitez dans les corps Physiques); c) 1718 fin. (ibid. : Alteration. En parlant des Monnoyes, sign. La falsification des monnoyes); 2. 2emoitié xvies. au fig. « trouble, agitation, émotion » (Ph. de Marnix, Correspond. et Meslanges, p. 416 ds Hug. : Trouver inventions ... à soulager les mescontentemens du peuple, à appaiser leurs alterations); 3. 1532 « soif » (Rabelais, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, chap. II, p. 17 : c'estoit pitoyable cas de veoir le travail des humains pour se guarentir de ceste horrificque altération).
Empr. au b. lat. alteratio « changement » (Boèce, in Porph. comm., 4, p. 118Bds TLL s.v., 1749, 38 : alteratio ...continens est, aliud vero intra alterationis spatium continetur); spéc. en lat. médiév., terme de philos. (1248-1256, Albert Le Grand, Phys., 7, 1, 5, p. 496a, 32 ds Mittellat. W. s.v., 509, 36 : alteratio non est nisi quando sub eodem subiecto manente in omnibus suis substantialibus mutatio fit); de méd. (1256-1260, Id., Animal., 19, 2, ibid., 509, 55 : quaedam sunt alterationes animalium secundum accidentia); de chim. (xiie-xiiies., Geberus, alchimista, Summ., 1, 13, ibid., 509, 66 : quae [proiectio] est ad intentionem alterationis metallorum); de fin. (1154, Chart. Basil., A I 210, p. 323, 20, ibid., 509, 71 : super monete alteratione, que sui viluit levitate). STAT. − Fréq. abs. litt. : 617. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 1 739, b) 603; xxes. : a) 310, b) 629. BBG. − Ac. Can.-Fr. 1968. − Bach.-Dez. 1882. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Baulig 1956. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Candé 1961. − Cap. 1936. − Cros-Gardin 1964. − Darm. Vie 1932, p. 103. − Dup. 1961. − Éd. 1913. − Fromh.-King 1968. − Goblot 1920. − Lacr. 1963. − Lal. 1968. − Lapl.-Pont. 1967. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1814-20. − Piéron 1963. − Plais.-Caill. 1958. − Rougnon 1935. − St-Edme t. 1 1824. − Springh. 1962. |