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ALPAGA, ALPACA, ALPAGUE, subst. masc.
A.− ZOOL. Mammifère ruminant de la famille des camélidés, intermédiaire entre le lama et la vigogne, vivant dans la Cordillère des Andes et dont la toison est formée de poils laineux très longs et très fins :
1. À neuf mille pieds, sur la limite des neiges perpétuelles, vivaient encore, et par troupes, des ruminants d'une incomparable beauté, l'alpaga au pelage long et soyeux, puis cette sorte de chèvre sans cornes, élégante et fière, dont la laine est fine, et que les naturalistes ont nommée vigogne. J. Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 1, 1868, p. 105.
B.− P. méton. Étoffe faite avec la laine de l'alpaga :
2. Puis, pour supporter plus facilement la chaleur, il se résolut à acquérir un léger vêtement d'alpaga que la célèbre maison Raminau livrait en première qualité, suivant ses annonces, pour la modique somme de six francs cinquante centimes. G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Les Dimanches d'un bourgeois de Paris, 1880, p. 287.
3. Les jeunesses s'examinaient du coin de l'œil. Plusieurs étrennaient soit une matinée soit une jupe, quelques-unes une robe complète en alpaca ou en mérinos de couleur. G. Guèvremont, Le Survenant,1945, p. 117.
Rem. Dans la lang. arg., alpague (var. alpègue, alpingue) désigne, p. méton., tous vêtements, comme veste, pardessus, etc. (cf. H. Brissac, Souvenirs de prison et de bagne, 1880, p. 44 et J. Lacassagne, P. Devaux, L'Argot du « milieu », 1948, p. 5); d'où alpaguer, verbe trans. ,,Colleter; arrêter.`` (Esn. 1966; cf. également A. Simonin, Le Petit Simonin illustré, 1957, p. 116).
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [alpaga]. 2. Forme graph. − Ac. t. 1 1932 : alpaga (cf. aussi Lar. encyclop.). Rob., s.v. alpaca distingue : a) alpaca, terme de zool. sous lequel il précise : ,,appelé aussi alpaga``; b) alpaga, le tissu. Quillet 1965 écrit : alpaca ou alpaga. 3. Hist. − Ac. 1835 : alpaga; Ac. Compl. 1842, s.v. alpagne renvoie à la vedette alpaga du dict. Besch. 1845 emploie comme vedette : alpaca ou alpaga (cf. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. qui signale qu'on dit aussi alpagne ou alpague, et DG). Littré fait la même distinction que Rob. (cf. supra 2) mais il réserve 2 entrées distinctes à alpaca et à alpaga (cf. aussi Guérin 1892 qui, en plus des 2 vedettes alpaca et alpaga, consacre une 3eentrée à la forme alpagne qu'il ne rattache pas aux 2 précédentes). Ac. 1878 donne alpaca comme vedette unique.
Étymol. ET HIST. − 1716 alpaque « sorte de lama du Pérou » (Frézier, Rel. du voy. de la Mer du Sud, p. 139 d'apr. König 1939, p. 14); 1739 alpaca ou alpague « id. » (Giraudeau, Banque rendue facile, p. 388 d'apr. DG). La forme pace (1579), donnée comme 1reattest. de alpaga par Dauzat 1968 et König 1939, est un autre mot empr. directement au quichua. La forme alpagne est prob. une erreur de graphie pour alpague (cf. FEW t. 20, p. 74, s.v. paco). Empr. à l'esp. alpaca, attesté dep. 1740 env. sous la forme alpaco (Juan y Ulloa, Relación Historica del Viage a la America Meridional, II, 199 ds Fried. 1960, s.v. paco : Vicuñas, Alpacos ó Tarugas, y Llamas), prob. de l'aymara allpaca (Cor., I; FEW, loc. cit.). Malgré l'antériorité du mot fr., l'intermédiaire esp. est certain en raison de l'ancienneté de la colonisation esp. au Pérou (1532). Alpaguer, 1935 d'apr. Esn. 1966.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 60.
BBG. − Bél. 1957. − Bouillet 1859. − Chesn. 1857. − Colin 1971. − Comm. t. 1 1837. − Duval 1959. − Esn. 1966 (et s.v. alpaguer).France 1907. − Lar. comm. 1930. − Lar. mén. 1926. − Larch. 1880. − Larch. Suppl. 1880. − Le Breton 1960 (et s.v. alpaguer).Leloir 1961. − Littré-Robin 1865. − Privat-Foc. 1870. − Sandry-Carr. 1963 (et s.v. alpaguer).Sardou 1877. − Thomas 1956.