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ALLOUER, verbe trans.
A.− [Le suj. désigne un groupe ou une pers. détenant une autorité réelle; l'obj. du verbe désigne une somme d'argent] L'inscrire en bonne et due forme dans un compte pour l'accorder, l'attribuer (à quelqu'un) en vue d'un usage déterminé.
1. [Le paiement est périod.] Allouer à qqn un traitement :
1. Le duc de Berri, s'inclinant ensuite devant le roi, déclara en son nom et au nom des autres princes et seigneurs, que leurs personnes et leurs biens étaient au service du roi pour la défense du royaume contre les Anglais; qu'ils renonçaient aux gages et pensions qu'on leur allouait pour siéger au conseil et s'occuper des affaires de l'État; qu'ils offraient même la moitié des aides et subsides imposés sur leurs apanages et seigneuries. P. de Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 3, 1821-1824, pp. 159-160.
2. Puis il [Graslin] composa, de clerc à maître, avec sa femme pour ses dépenses en lui allouant cent francs par mois, et vanta cet accord comme une magnificence royale. H. de Balzac, Le Curé de village,1839, p. 44.
2. Plus gén. [Le paiement est unique ou échelonné] Allouer une gratification, une indemnité :
3. L'assemblée générale du clergé, de 1635, non contente d'approuver les écrits, alloua une somme au premier imprimeur Morel, et députa deux membres vers Filesac, doyen de la faculté de théologie, pour s'enquérir du véritable auteur. Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 326.
4. − Vous m'avez tout vendu. En échange de l'œuvre que voici, je vous ai alloué une somme de trois cents francs, payable jusqu'à due concurrence, à raison de trente centimes par exemplaire vendu de l'édition originale. R. Rolland, Jean-Christophe,Les Amies, 1910, pp. 1192-1193.
DR., vx. Allouer à une partie ses frais. ,,Condamner une partie à payer à l'autre le montant des frais.`` (Ac. Compl. 1842).
B.− P. anal. Attribuer une chose à titre de fourniture ou de rétribution :
5. L'opération serait aléatoire en présence d'un ennemi qui occupait dans la vallée les ouvrages de la ligne Siegfried et qui, plus en arrière, était retranché dans des positions dominantes. D'autant plus que le commandement allié n'allouerait aux forces françaises qu'un minimum de munitions. Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre,Le Salut, 1959, p. 153.
Stylistique − Emploi iron. ou burl. fréq., avec une idée de condescendance, ou de non-convenance entre les formes de l'attribution et le don ou l'attributaire etc. : 6. ... puisque Zeus dans sa clémence t'alloue cette demeure pour participer à son vase lustral, entre beaucoup d'esclaves, tenant ta place auprès de l'autel domestique. Descends donc de ce char et ne fais pas l'orgueilleuse. P. Claudel, Agamemnon, trad. d'Eschyle, 1896, p. 892. 7. ... la messe, ces matins d'hiver dans la chapelle humide! sept heures et demie : le déjeuner au réfectoire, où flottait l'odeur de l'huile de foie de morue brune qu'on faisait prendre à toutes les élèves sans distinction (une pastille de menthe était allouée à chacune, pour effacer un peu le goût affreux). Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire? 1934, p. 64. Avec un pron. indéf. réfl. : 8. Ce discours ne laissa pas que de faire impression sur les auditeurs. L'esprit du pieux Agaric en fut particulièrement frappé. Mais chacun songeait surtout à s'allouer des honneurs et des bénéfices. A. France, L'Île des pingouins, 1908, p. 215.
Prononc. − 1. Forme phon. : [alwe], j'alloue [ʒalu]. Enq. : /alu/. Conjug. parler. 2. Dér. : allouable, alloué. Cf. louer.
Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1040 aloer « placer dans un endroit » (Alexis, éd. Paris et Pannier, 109 e ds T.-L. : E l'aneme en est enz el paradis deu; Bien pot liez estre qui si est aloez). − xvies. Forcadel ds Hug.; 2. 1305 alower « louer, considérer comme légitime » (Year books of the reign of Edward the first ds Gdf., s.v. aloable : E s'il ne volent vos chalenges alower, vous nous dirrez, e nous les alowerons si eles seynt alowables). − xves. Littleton, ibid.; 3. 1491 « attribuer, accorder » (Exéc. test. de Thomas de Turby, A. Tournai ds Gdf. Compl. : Il a livré les parties au luminaire aloué aux services, sonnes et messes dudit feu); 1536 spéc. « mettre en ligne de compte, d'où approuver [une dépense] » (Calvin, Instit., IV, v, 18 ds Hug. : [...] Il ne profitera donc rien de mettre sur les contes de Jesus Christ ce qui aura esté despendu outre son mandement : car il ne l'aloera point); 1585 « concéder » (Cholières, 2eMatinée, p. 60, ibid. : [...] si faudroit il que l'on m'allouast qu'il y a disjunction entre les sciences). 1 et 3 empr. au lat. médiév. allocare attesté une seule fois au sens de « placer en location » prob. sous l'influence de locare, « id. » (839 Codex diplomaticus Cajetan., I, p. 11 ds Nierm. t. 1 1954-58 : Adlocamus bobis portione agnurii), attesté également au sens de « placer » (Mittellat. W. s.v., 481, 48); à noter que dans le domaine angl., prob. par contamination avec adlaudare « adresser des éloges », allocare est attesté au xiies. au sens de « admettre comme valable, agréer (un titre, un document) » ce qui explique le sens part. de alower dans la même aire géogr. (cf. supra sens 2); voir aussi allouable.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 56.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Boiss.8. − Caput 1969. − Dubuc (R.). Pour savoir sur quel pied danser. Vie Lang. 1969, no212, p. 603. − Dup. 1961. − Dupin-Lab. 1846. − Éd. 1913. − Fér. 1768. − Kuhn 1931, p. 172. − Noter-Léc. 1912. − Pope 1961, § 217. − Prév. 1755.