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ALIMENTER, verbe trans.
A.− Emploi trans.
1. Procurer à un être vivant les éléments nécessaires à sa croissance, à sa conservation :
1. Alimentez-le, Madame, ce malade-là (...) De braves petits plats, œufs frais, bonne viande. Il aime les nouilles? Oui? Donnez-lui en. J. Malègue, Augustin ou le Maître est là,t. 2, 1933, p. 384.
− Dans le domaine relig. :
2. Et lorsqu'il [le moine] descendit les marches et communia deux femmes, Durtal frémit, jaillit en un élan vers le ciboire. Il lui parut que s'il était alimenté avec ce pain, tout serait fini, ses sécheresses et ses peurs ... J.-K. Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 258.
2. P. anal.
a) Fournir à une chose concrète, ayant quelque analogie avec un être vivant, les éléments nécessaires à son existence, à son fonctionnement :
3. ... les vainqueurs [de la fête de l'arc, à Loisy] avaient été conviés à un repas qui se donnait dans une île ombragée de peupliers et de tilleuls, au milieu de l'un des étangs alimentés par la Nonette et la Thève. G. de Nerval, Les Filles du feu,Sylvie, 1854, pp. 599-600.
4. Ces nouvelles ressources en uranium vont servir à alimenter trois usines, les plus coûteuses du monde, qui vont être construites à partir de 1951, par l'industrie privée. B. Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 92.
b) Alimenter qqn en qqc.Lui procurer une chose considérée comme nécessaire :
5. Comme il était bon, il les nourrit et les alimenta en étoffes, en sucre et en thé. A. de Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 549.
3. Fig. [L'obj. désigne un état d'âme, un sentiment, une activité] En favoriser la vitalité, le développement :
6. ... et je crains que les moyens dont la société use envers les malades, la captivité et l'oisiveté, ne fassent qu'alimenter une mélancolie dont le seul remède, ce me semble, serait le mouvement et la distraction. V. Hugo, Correspondance,1823, p. 371.
7. Un bon malheur bien cuisant, alimenté, renouvelé chaque heure, un enfer, quoi! Colette, L'Ingénue libertine,1909, p. 286.
8. Dégoût d'habiter une âme que nulle source n'alimente. J. Bousquet, Traduit du silence,1935-1936, p. 111.
Alimenter la (ou les) conversation(s) :
9. M. de Norpois rompit enfin le silence pour prononcer ces mots qui devaient pendant vingt ans alimenter la conversation des chancelleries ... M. Proust, À la recherche du temps perdu,La Fugitive, 1922, p. 635.
B.− Emploi pronom.
1. S'alimenter de qqc.Absol. S'alimenter.Absorber des aliments :
10. M. Thibault qui ne s'alimentait plus, était très faible, et ne cessait pas de souffrir. R. Martin du Gard, Les Thibault,La Sorellina, 1928, p. 1196.
P. ext.
a) [Le suj. désigne une chose concr. qui a qq. anal. avec un être vivant] Se procurer les éléments nécessaires à l'existence ou au fonctionnement :
11. Cette industrie s'est alimentée des capitaux qu'elle-même a su accumuler. Dès-lors plus de clientelles : le plus pauvre citoyen a pu se passer de patron, et se mettre, pour subsister, sous la protection de son talent. J.-B. Say, Traité d'économie politique,1832, p. 382.
b) [Le suj. désigne une pers. ou une collectivité] S'alimenter en qqc.Se procurer une chose considérée comme nécessaire :
12. ... ils préféraient voir les pays européens s'alimenter en uranium 235 aux États-Unis plutôt que de s'engager dans un coûteux projet qui aurait donné un produit d'origine européenne beaucoup plus cher que le produit importé ... B. Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 132.
2. Fig. S'alimenter de + nom d'inanimé abstr. :
a) [Le suj. désigne une pers.] Tirer sa subsistance de quelque chose :
13. ... elle acceptait. Elle vivrait en ne s'alimentant que d'orgueil. H. de Montherlant, Le Songe,1922, p. 100.
b) [Le suj. désigne un sentiment, une forme du comportement hum.] Tirer sa vitalité de quelque chose :
14. ... les objections si multiples et si complexes dont s'alimente le scepticisme moderne ... O. Feuillet, Histoire de Sibylle,1863, p. 339.
Prononc. : [alimɑ ̃te], j'alimente [ʒalimɑ ̃:t]. Enq. : /alimãt/. Conjug. parler.
Étymol. ET HIST. − 1. xives. « nourrir, fournir d'aliments » (Reg. journ. des prévôts et jurés, A. Tournai, 27 mai 1460 ds Gdf. Compl. : Laquelle Pieronne, ainsy cheue es dicts fosses, eust prestement esté porsievie et reprise en iceux fosses, ... et defroissie et ramenee en la dite prison, ou elle a esté alimentee jusques à huy); 2. xives. « fournir ce qui est nécessaire », emploi fig. (L'Alchim. a Nat., 736, ibid. : Toute chose elementee Est d'elemens alimentee). Cet emploi paraît plus rare et les dict. ne le signalent pas avant le xixes. (cf. Ac. 1762 : Nourrir, fournir les alimens nécessaires. Il n'a guère d'usage qu'en terme de Pratique). Empr. au lat. alimentare, attesté dep. le ives. au sens 1 (Chiron, Claudii Hermeri mulomedicina, 277 : exiguo cibo eum [mulum] alimentato); attesté en lat. médiév. dans l'emploi 2 (Testam. Guill. de Pratocomit., ann. 1360 ds Du Cange : Volo quod ... idem Poncius Alimentetur in victu et vestitu per haeredes meos subscriptos).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 768. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 780, b) 649; xxes. : a) 791, b) 1 773.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Baulig 1956. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bonnaire 1835. − Caput 1969. − Dup. 1961. − Esn. 1966. − Guizot 1864. − Laf. 1878. − Nysten 1814-20. − Sardou 1877. − Siz. 1968. − Sommer 1882. − Synon. 1818.