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ALENTIR, verbe trans.
Vieilli, littér.
I.− Emploi trans.
A.− [L'obj. est une chose concr. en mouvement ou un animé] Rendre plus lent, ralentir :
1. La nuit était noire, pleine d'astres, parcourue par une haleine embrasée, par un souffle pesant, chargé d'ardeurs, de fermentations, de germes vifs qui, mêlés à la brise, l'alentissaient. G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, La Femme de Paul, 1881, p. 1225.
2. Sa vie ne l'avait pas épaissi, alenti, comme M. de Charlus, tout au contraire, mais opérant en lui un changement inverse, lui avait donné l'aspect désinvolte d'un officier de cavalerie. M. Proust, À la recherche du temps perdu,Le Temps retrouvé, 1922, p. 698.
3. Pour que la vie ait pu arriver à donner à la valseuse ce corps énorme, pour qu'elle eût pu alentir comme au métronome ses mouvements embarrassés, pour qu'avec peut-être comme seule parcelle commune, les joues, plus larges certes, mais qui dès la jeunesse étaient couperosées, elle eût pu substituer à la légère blonde ce vieux maréchal ventripotent, il lui avait fallu accomplir plus de dévastations et de reconstitutions que pour mettre un dôme à la place d'une flèche... M. Proust, À la recherche du temps perdu,Le Temps retrouvé, 1922p. 939.
B.− Au fig. [L'obj. est une chose abstr.] Rendre moins vif :
4. ... Schneider essaie d'alentir son intelligence comme s'il voulait acclimater en lui un certain genre de pensée patiente et tenace dont il croit sans doute qu'elle est le lot des paysans et des soldats. J.-P. Sartre, La Mort dans l'âme,1949, p. 264.
Rem. Synon. amoindrir, amortir, atténuer, diminuer, modérer, mollir, réduire, tempérer.
II.− Emploi pronom.
A.− [Le suj. est une chose concr. en mouvement ou un animé] Devenir plus lent, se ralentir :
5. ... le Rhône, irrité par le vent, faisait, comme un troupeau de vaches, courir ses vagues troublées à la mer; mais ici, entre les cépées d'osier qui faisaient abri et ombrage, une mare d'eau azurée, loin des ondes, mollement venait s'alentir. A. de Lamartine, Cours familier de littérature,40eentretien, 1859, p. 291.
6. ... la glorieuse ruche des beaux jours de juillet, graduellement s'endort, et son haleine chaude, accablée de parfums, s'alentit et se glace. M. Maeterlinck, La Vie des abeilles,1901, p. 253.
7. Ceci se rattachant au passage capital et dont j'aurai tant à tirer du journal d'Édouard : « ce n'est que dans la solitude que parfois le substrat m'apparaît et que j'atteins à une certaine continuité foncière; mais alors il me semble que ma vie s'alentit, s'arrête et que je vais proprement cesser d'être ». Ch. Du Bos, Journal,mai 1927, p. 260.
B.− Au fig. [Le suj. est une chose abstr.] Devenir moins vif :
8. Je sors dès le matin; je me promène; je ne regarde rien et vois tout; une symphonie merveilleuse se forme et s'organise en moi des sensations inécoutées. L'heure passe; mon émoi s'alentit, comme la marche du soleil moins verticale se fait plus lente. A. Gide, Les Nourritures terrestres,1897, p. 231.
Rem. 1. Synon. s'affaiblir, s'amoindrir, s'amollir, s'amortir, s'atténuer, se modérer, se tempérer. 2. Alentir est noté comme appartenant au ,,vx lang.`` ds Ac. Compl. 1842, comme ,,vx mot`` ds Besch. 1845, comme ,,vieilli`` ds Lar. 19eet Rob. Pas de notat. styl. ds les autres dict.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. − Dernière transcription ds DG : à-lan-tīr. − Rem. Fér. Crit. t. 1 1787 : ,,Il a vieilli. On dit ralentir. L'Acad. les disait d'abord tous deux indifféremment. Dans la dernière édit. elle n'a pas mis alentir.`` 2. Dér. et composés : alentissement. Cf. lent.
Étymol. ET HIST. − xiies. « rendre plus lent » (Loh., ms. Montp., fo82 a ds Gdf. Compl. : Mais tuit si chien estoient alenti); 1209 « id. » (Renclus de Moiliens, Li Romans de Miserere, 117, 2 ds T.-L. : N'est pas legiere a alentir Langue puis k'ele est escapee); Trév. 1704 le qualifie de pas si usité que ralentir; Trév. 1771, de suranné. Composé de lent*; préf. a-1*, dés. -ir.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 19.
BBG. − Alentir. Fr. mod. 1940, t. 8, no1, p. 70. − Bél. 1957. − Fér. 1768. − Rheims 1969.