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AIGUISEMENT, subst. masc.
Action d'aiguiser.
A.− Arch., littér. Action d'aiguiser un outil tranchant. Synon. plus usuel aiguisage :
1. J'ai respiré l'air vivifiant et je me suis imprégné de la poésie du village. Ruisselets et fontaines, massifs ombreux, sentiers furtifs, lavandières à l'ouvrage, battements en grange, voix lointaines, aiguisement des faux, pinsons, moineaux et fauvettes, vergers et cultures, le ciel et le lac, les rivages et les coteaux, les jardins fleuris auprès et au loin, tout était souriant et champêtre, tout était à la fois charmant comme détail et grandiose comme ensemble. H.-F. Amiel, Journal intime,12 juill. 1866, pp. 362-363.
2. L'aiguisement se parfait au moyen de l'affilage. Chabat t. 1 1875.
3. Comme la faucheuse mécanique ne peut couper l'herbe sous les arbres à fruits, je reconnais ce bruit d'autrefois : l'aiguisement d'une faux. F. Mauriac, Journal 1,1934, p. 18.
Rem. Sur l'oppos. des suff. -age et -(e)ment, cf. -age.
B.− Au fig. Action de rendre plus aigu.
1. [En parlant d'un son] rare :
4. ... toutes [les agrégations nouvelles] dont nous avons à montrer l'usage proviennent d'accords diatoniques par voie d'aiguisement ou d'alanguissement des intervalles. Gevaert, Traité d'harmonie,1885, p. 172.
2. [En parlant d'un sentiment] :
5. (C'est la thèse qui oppose catholicisme à christianisme.) Rappellerai-je que les plus nationalitaires de ces docteurs se sont bornés à tenir les particularismes nationaux pour une condition inéluctable, et qu'on doit respecter comme toute volonté de Dieu, d'un monde terrestre et inférieur? Qu'ils n'ont jamais exhorté les hommes à en aiguiser le sentiment dans leur cœur, et moins encore songé à leur présenter cet aiguisement comme un exercice de perfectionnement moral? J. Benda, La Trahison des clercs,1927, p. 107.
Prononc. ET ORTH. − Forme phon. : [egizmɑ ̃] ou [-gɥi-]. Warn. 1968 signale également, pour la 1resyllabe, une prononc. avec [ε] ouvert, dans le lang. soutenu. − Rem. Fér. 1768 fait observer que ,,Richelet écrit avec un E tous les mots depuis aigu; mais l'usage le plus constant des bons auteurs le condamne.``
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1172-74 fig. « excitation, incitation » (G. de Pont-Ste-Maxence, Vie de St Thomas, Richel. 13513, fo54 rods Gdf. : Ke dirriez se li reis cui li regnes apent E cui ad desuz lui et les clers et la gent Se part del apostoille par vostre aguisement, E ne voldrat mes estre a sun comandement?); d'où xives. « ce qui excite l'appétit » (N. de la Chesnaye, Condamn. de Bancquet, Jacob, ibid. : Et pour bailler aguisement, Belles orenges largement), emploi rare; xvies. « excitation (d'un sentiment) » (Montaigne, II, 12 − II, 225 − ds Hug. : Ce mesme chatouillement et aiguisement qui se rencontre en certains plaisirs), emploi isolé; 2. a) xiiies. « caractère de ce qui est aiguisé » (Grand. Chron. de France, Fais et Gest. Charlem., VI, 2, P. Paris ds Gdf. : O tres benereuse espee, en tranchant et en aguisement tres isnelle); b) 1530 « action d'aiguiser » (Palsgr., 780 ds Gdf. Compl. : J'ayme mieulx l'aguysement des cousteaulx avant que d'aller a ung bon disner que je ne fais l'aguysement des espees et voulges); Trév. 1771 note ,,on ne le dit guère``; le mot tend à être remplacé par aiguisage (cf. Besch. 1845, Lar. 19eet 20e, Rob. 1958). Dér. du rad. de aiguiser* au sens propre et fig.; suff. -ment1*.
BBG. − Bél. 1957. − Chabat t. 1 1875 (s.v. aiguiser). − Fér. 1768. − Lav. Diffic. 1846.