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AVOIR1, verbe.
I.− Emploi trans. Être en relation (concrète ou abstraite, permanente ou occasionnelle) avec quelqu'un ou quelque chose.
A.− [Le suj. désigne une pers., l'obj. désigne soit une chose concr. ou abstr., soit une pers. dont on peut disposer]
1. [Avec l'idée de pouvoir en tirer profit ou parti, d'en jouir] Synon. posséder.
a) [L'obj. désigne un bien matériel] Être en possession de... Avoir un compte en banque, une maison, des rentes; avoir beaucoup d'argent :
1. Va faire ton paquet, et je te mènerai chez M. de Rênal, où tu seras précepteur des enfants. − Qu'aurai-je pour cela? − La nourriture, l'habillement et trois cents francs de gages. Stendhal, Le Rouge et le Noir,1830, p. 19.
2. À Londres, nous avons vécu quelque temps au Savoy, où nous prenions nos repas et où nous avions un petit appartement merveilleux avec une vue sur la Tamise... Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 586.
3. J'ai un complet en tussor beige. Mais il est d'été et m'enrhume. Giraudoux, L'Apollon de Bellac,1942, 5, p. 61.
[Le compl. d'obj. peut être un pron. ou un nominal] :
4. − Écoute, retiens ça... Quand tu n'auras plus rien et qu'ils auront tout, tes enfants te pousseront au ruisseau. Zola, La Terre,1887, p. 40.
[Avec un subst., attribut de l'obj., précédé des prép. comme ou pour] Avoir pour demeure un ancien presbytère.
Loc. Avoir de quoi. Posséder suffisamment d'argent pour parvenir au but recherché (le plus souvent donné par le cont. ou par un inf. suiv. cette loc. : avoir de quoi payer, de quoi vivre) :
5. Qui sait si vous aurez de quoi vous marier? E. de Guérin, Journal,1838, p. 221.
6. Pour tous, c'est-à-dire pour tous ceux qui avaient de quoi. Dans les ménages, l'ordinaire est souvent maigre. Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 173.
Rem. 1. Le groupe de quoi senti comme un véritable compl. d'obj. a pu être substantivé :
7. Si je ne vous fais rien savoir d'ici vendredi midi, c'est que j'ai pas le temps ou que je n'ai pas de quoi. Je peux pas mieux vous dire. − Vous avez bien le temps et le de quoi, marmonnait le vieux. Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 205.
Rem. 2. P. ext., la loc. avoir de quoi peut s'appliquer à des biens non matériels. Avoir de quoi causer, avoir de quoi écrire :
8. De tels propos tombés de la bouche d'un évêque dans l'oreille d'un jeune clerc à peu près inconnu de lui avaient de quoi me remplir de stupeur. Billy, Introïbo,1939, p. 66.
[Avec une valeur ingressive] Entrer en possession de, en jouissance de. Synon. obtenir.Nous pouvons avoir, nous avons eu ce livre, cette maison... à bon compte, pour une bouchée de pain :
9. Il m'a transporté pour Clarisse, et je n'aurai point de repos que je n'aye ce précieux livre; ... Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1567.
P. ext. [L'obj. désigne une chose assimilée à un bien matériel] Avoir une communication téléphonique; avoir la parole; avoir son bac, son train :
10. Je ne leur proposerai certainement pas de lire Grotius ou Pufendorf depuis que nous avons le commentaire de Tracy sur Montesquieu. Stendhal, De l'Amour,1822, p. 208.
11. Au bout de trois semaines, je montai en troisième où j'eus la troisième place. Dupanloup, Journal intime,1851-76, p. 18.
12. − Vous savez qu'il avait toujours, à l'école, le prix de lecture et de récitation. G. Duhamel, La Confession de minuit,1920, p. 174.
b) [L'obj. désigne une pers. dont on peut disposer ou avec laquelle se sont créées des relations prof. ou soc.]
Avoir des collaborateurs nombreux; avoir un bon médecin, de bons professeurs :
13. Nous avons maintenant des couvreurs sur le toit; le tapotement a succédé à l'infection. Flaubert, Correspondance,1867, p. 314.
14. − Ah! m'écriai-je, je n'avais pas songé le moins du monde que Jeanne eût un tuteur. A. France, Le Crime de Sylvestre Bonnard,1881, p. 400.
15. − Si je dois aller en prison, j'aurai quelques-uns de ces messieurs pour me porter mes valises... Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 464.
Dans le lang. amoureux. Posséder, être l'amant (ou la maîtresse) de... Cette femme, il n'a pas été longtemps à l'avoir :
16. M. de (...), qui avait vécu avec des princesses d'Allemagne, me disait : « Croyez-vous que M. de L. ait Madame de S.? » Je lui répondis : « Il n'en a pas même la prétention; il se donne pour ce qu'il est, pour un libertin, un homme qui aime les filles par-dessus tout. − Jeune homme, me répondit-il, n'en soyez pas dupe; c'est avec cela qu'on a des reines. » Chamfort, Caractères et anecdotes,1794, p. 102.
17. ... la Torpille est infiniment mieux que tout cela : vous avez tous été plus ou moins ses amants, nul de vous ne peut dire qu'elle a été sa maîtresse; elle peut toujours vous avoir, vous ne l'aurez jamais. Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 22.
18. Eh bien! oui, elle va avec tout le monde, elle se moque de vous, jamais vous ne l'aurez, ou bien vous l'aurez comme les autres, une fois, en passant. Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 607.
[Avec une idée de réciprocité] Être l'un avec l'autre, être l'un à l'autre. Synon. s'appartenir :
19. Adieu ma toute chérie, rêvons-nous cette nuit; nous nous aurons demain. Tu sais comme je t'embrasse. Flaubert, Correspondance,1846, p. 298.
Péj., fam. Avoir qqn.L'attraper (au propre et au fig.) d'où l'expression se faire avoir :
20. − Les Fridolins? Ils nous auront jusqu'au trognon. Vercors, Le Silence de la mer,1942, p. 12.
21. Je me suis dit : si j'arrive jusqu'à une traboule, ils peuvent courir, c'est pas des Lyonnais, c'est des Boches, jamais ils ne m'auront là-dedans! Voilà... E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 90.
[Avec un subst., attribut de l'obj., précédé des prép. comme et pour] Avoir pour chef M. X, avoir comme secrétaire Mlle Y :
22. Pour guide nous avons une vierge au teint pâle Qui jamais ne reçut le baiser d'or du hâle Des lèvres du soleil. T. Gautier, La Comédie de la mort,1838, p. 28.
23. ... nous avions pour professeur de rhétorique M. Collignon à qui ma reconnaissance reste acquise, ... Barrès, Mes cahiers,t. 4, 1906, p. 168.
24. À Paris, tout le monde descend. La scène suivante se passe chez Lévy. MmeLévy demande à son mari s'il a fait bon voyage. « Pas mauvais, répond Lévy; mais j'avais pour compagnon de wagon un antisémite... » Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1189.
P. anal. [Avec un subst. désignant une chose abstr., attribut de l'obj.; cet obj. est un inf. introduit par de (ou une prop. introduite par que)] Avoir pour habitude de prendre ses vacances en août :
25. On voit ici quel peut être le rôle du prêtre; il a pour mission de réveiller en nous cette vie palpitante et indivisible. Marcel, Journal métaphysique,1919, p. 199.
c) [L'obj. désigne une valeur quelconque qu'on peut mettre à profit] Synon. rencontrer, bénéficier de.Avoir du beau temps, de la chance, des loisirs :
26. J'aurais eu huit jours de plus de bonheur! ... Gobineau, Les Pléiades,1874, p. 296.
27. Dans quel but veux-tu me cacher que j'ai des droits sur elle et sur son enfant? Pagnol, Fanny,1932, III, 6, p. 191.
28. Il est vrai que, par les antennes de Brazzaville, nous eûmes toujours le moyen de publier ce qui nous parut utile. De Gaulle, Mémoires de guerre,1954, p. 131.
En partic. [L'obj. désigne un espace de temps dont on peut ou dont on doit tirer parti] Avoir le temps de..., une semaine pour..., avoir huit jours de libre :
29. Le train partait à midi, ils avaient le temps. Zola, Une Page d'amour,1878, p. 1092.
30. Un brin de toilette n'était pas de trop. Puisqu'il avait sa soirée libre, tant pis pour la conférence d'internat! On le barbait à la fin. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 369.
31. J'aurais aussi bien pu le [Charlie] lancer sur les parfums, les irradiations des poètes; leur température, leur plus ou moins de porosité... Il abondait aussitôt et l'on en avait pour des heures. Gide, Journal,1948, p. 327.
Rem. Dans tous ces cas, la relation peut être négative ou exprimer un excès : avoir du mauvais temps, de la malchance, trop de travail :
32. ... aussi, lorsqu'ils en sont là, il y a certitude qu'ils ont tout au plus six mois à vivre; ... Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 365.
33. − Vous irez coucher, ce soir, à La Force, répondit-il, j'ai un mandat d'amener décerné contre vous. Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 349.
34. Cartier aurait dit que si M. Zola avait cherché à avoir un procès et à se faire condamner, c'était pour éprouver une sensation qu'il ne connaissait pas encore, celle d'être en prison. Proust, La Prisonnière,1922, p. 41.
2. [Avec une idée de société occasionnelle] Recevoir. Avoir des invités, du monde à dîner :
35. J'ai ici ma sœur Eugénie et mon frère, car mon père qui ne peut plus voyager a été assez bon pour me les envoyer et se résoudre à rester lui deuxième au Cayla. M. de Guérin, Correspondance,1838, p. 367.
36. Voilà... Maintenant, vous restez à dîner? − Oh! Nous sommes aux regrets... C'est impossible... Nous avons du monde aujourd'hui. E. et J. de Goncourt, Renée Mauperin,1864, p. 125.
37. Je sais que vous avez participé ce matin à un de ces déjeuners d'orgie qu'il a avec une femme qui le déshonore. Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 278.
B.− [Le suj. désigne une pers. (ou un animal), l'obj. indique une composante caractéristique du suj. ou une manière d'être momentanée ou permanente]
1. [L'obj. désigne une composante caractéristique du suj.]
a) [Dans le domaine des relations naturelles, électives ou affectives avec d'autres pers.] Synon. compter.Avoir des enfants, de nombreux amis, un amant :
38. − Avez-vous des sœurs? Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 387.
39. − Oh! oui, répondit-elle, parlez... Protégez-moi... Défendez-moi... Je n'ai plus que vous en ce monde... Ponson du Terrail, Rocambole,t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 35.
40. Mon attention éveillée, il ne me fut pas difficile de découvrir que j'avais des ennemis. Camus, La Chute,1956, p. 1513.
41. Louise habitait avec son mari, le couvreur, une chambre, rue Madame, sous les toits; elle eut un bébé et j'allai la voir avec ma mère. S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 132.
P. anal. Avoir une liaison.
Rem. Dans ce cas, la constr. avoir pour ou avoir comme... est possible. Avoir pour amis M. et MmeX (compter au nombre de ses amis M. et MmeX) :
42. J'ai pour ami d'enfance Andoche Finot, le fils du chapelier de la rue du Coq, le vieux qui m'a lancé dans le voyage pour la chapellerie. Balzac, César Birotteau,1837, p. 155.
43. J'avais pour amies de jeunes femmes mariées d'une façon plus splendide, ... G. Sand, Histoire de ma vie,t. 1, 1855, p. 44.
b) [L'obj. désigne une caractéristique physique ou morale du suj.] Avoir une jambe cassée, une grosse tête; avoir de l'esprit, du courage, de la patience :
44. De plus j'ai une mobilité nerveuse telle que je change de disposition avec la plus grande promptitude suivant les lieux et les sociétés, ... Maine de Biran, Journal,1818, p. 146.
45. Orgueilleux d'être ce proscrit, j'ai l'impertinence de me sentir fier des inimitiés de plume que mon agressive indépendance me suscita. Bloy, Journal,1892, p. 42.
46. Il avait des manières gracieuses. Un véritable homme du monde comme on en voit sur les images. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Notaire du Havre, 1933, p. 36.
47. Un sourire sceptique flotta sur les lèvres du juge qui avait de fines moustaches brunes. Simenon, Les Vacances de Maigret,1948, p. 115.
Rem. Dans ces emplois avoir + compl. d'obj. peut souvent être remplacé par des adj. qualificatifs : avoir de l'esprit « être spirituel », avoir de la patience « être patient », etc. [Avec un adj. attribut de l'obj. précisant la caractéristique de celui-ci et précédé d'un prédéterminant (cette constr. correspond à une tournure attributive dans laquelle le « subst.-obj. » serait suj. : il a les cheveux gris = ses cheveux sont gris)] Avoir l'oreille fine, le ventre creux, le nez crochu, la parole facile... :
48. Tous les portiers, (...), regrettaient les spectacles de la place Louis XV, où l'on coupait la tête à des femmes qui, me disait mon propre concierge de la rue de Lille, avaient le cou blanc comme de la chair de poulet. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 2, 1848, p. 18.
49. Il avait la voix dure, les gestes fous, et les mères du quartier terrifiaient leurs marmots en menaçant de l'envoyer chercher, comme on envoie chercher les gendarmes. Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 567.
50. Les aliénés ont le meurtre encore plus facile que les hommes ordinaires. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 529.
[Le compl. d'obj. est un pron. représentant une pers. servant de point de réf. et introd. par de] :
51. J'ai beaucoup d'elle dans l'expression du visage, ... Léautaud, In memoriam,1905, p. 188.
52. Ces anciens c'étaient des hommes et j'ai de qui tenir, pas vrai, Carminella? Ne rougis pas, ma femme! C'est la vie. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 150.
Rem. 1. L'obj. peut être un pron. suivi d'un adj. introd. par de : avoir qqc. de triste, n'avoir rien de commun. 2. Un subst. introd. par une prép. peut jouer le rôle d'attribut de l'obj. : avoir les cheveux en bataille. 3. Une prop. peut aussi jouer le rôle d'attribut de l'obj. : avoir les yeux qui pleurent, le cœur qui saigne.
2. [L'obj. désigne une manière d'être momentanée ou permanente]
a) [La manière d'être est un état gén. passager dont le suj. est affecté] Synon. éprouver, ressentir.
Sur le plan physique. Avoir des rhumatismes, de la fièvre, des douleurs; avoir le vertige, des visions; qu'avez-vous? :
53. Le comte d'Erfeuil suivit Corinne, et pendant huit jours que l'infortunée eut la fièvre et le délire, il ne la quitta point; ... Mmede Staël, Corinne,t. 3, 1807, p. 258.
54. ... j'ai grande peine à marcher, j'éprouve une hésitation, un frémissement, dès que je me trouve debout; la terre semble me manquer, je chancelle, j'ai un léger mal de cœur, et je dois m'appuyer, dans la crainte de tomber; on a des vertiges à la tête, moi je croirais les avoir sous les pieds. Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 2, 1823, p. 516.
55. Il [Chantelouve] était en robe de chambre et il avait la bouche barrée par un porte-plume. Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 26.
56. Moi, j'avais la bouche sèche, j'étais incapable de dire un mot. R. Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 814.
[Avec un sens positif] Bénéficier de. Avoir une bonne santé, de la force, etc.
[Le compl. d'obj. peut être une prop.] :
57. − Ah ça, qu'est-ce que vous avez? reprit-elle, en le regardant. − J'ai... que j'étouffe; l'odeur de ces cassolettes est intolérable! Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 159.
Sur un plan intellectuel, moral, social, etc. Avoir des ennuis, des soucis, de l'amertume; avoir le cafard :
58. ... nous avons une nouvelle affreuse à t'annoncer. Hugo, Correspondance,1821, p. 322.
59. Elle avait cette idée fixe que je resterais fille. Mauriac, Le Nœud de vipères,1932, p. 67.
60. Déjà ils avaient cet air d'absence qu'on a pour durer et traverser les catastrophes, quand le destin est le plus fort. Guéhenno, Journal d'une« Révolution », Été 1937, p. 195.
[Avec un sens positif] Avoir une idée; avoir des compensations :
61. En arrivant en Italie, elle eut des émotions charmantes. Gobineau, Les Pléiades,1874, p. 141.
62. − Je connais des femmes médecins, apôtres, artistes, dit-il. Elles ont de la décision, de l'intelligence, du sang-froid, de fortes et belles qualités. Chardonne, L'Épithalame,1921, p. 335.
Rem. Les rem. citées plus haut (I B 1 b) sont également valables ici. Les hommes avaient (...) des uniformes en guenilles (Maupassant, Contes et nouvelles, t. 2, Boule de suif, 1880, p. 114), j'ai (...) les joues qui me brûlent (Colette, Claudine à l'école, 1900, p. 59).
Loc. Malgré que j'en aie, plus rarement quoi qu'il en ait, en dépit qu'elle en ait. Quoi que j'(il, elle) éprouve :
63. La pompe de cette cérémonie, cette file noire qui arrêtait la circulation sur son passage (...) tout cela le flattait [Delobelle], l'exaltait, quoi qu'il en eût. A. Daudet, Fromont jeune et Risler aîné,1874, p. 273.
64. Ferrante devait tuer l'amour, éteindre cette lumière, la logique de son destin l'exigeait; mais il meurt en y croyant, malgré qu'il en ait. Montherlant, Notes de théâtre,1954, p. 1081.
b) [L'obj. désigne un vêt.] Synon. porter.Aujourd'hui, il a un costume gris (à distinguer du sens de posséder, cf. supra I A 1 a) :
65. Mais voyez comme ils sont fins! J'ai des gants et pourtant, ils ont vu mon anneau au travers... Camus, Les Esprits,adapté de P. de Larivey, 1953, II, 2, p. 480.
66. Presque nu, et non plus revêtu de la longue robe qu'il avait auparavant, les reins ceints du périzonium, il est sur la croix et expose sa chair martyrisée; Huyghe, Dialogue avec le visible,1955, p. 361.
c) [L'obj. désigne une manifestation passagère du suj.] Avoir un cri, un soupir.
d) [L'obj. est numériquement déterminé] Avoir quinze ans; avoir dix printemps :
67. ... elle a reçu une excellente éducation, et quoiqu'elle n'ait que quatorze ans, elle a des talents et de l'instruction. Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1663.
Rem. Dans cet emploi, l'âge ne pouvant toujours être déterminé avec précision, le compl. est souvent précédé de dans les qui signifie « environ » :
68. Elle devait avoir dans les vingt ans la petite amie de Robinson, ... Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 474.
3. [L'obj. désigne une manière d'être du suj. en relation avec d'autres êtres, et, plus rarement, avec des choses]
a) [L'obj. désigne une chose concr.] Avoir un geste de sympathie, une parole aimable pour chacun; avoir un entretien avec qqn :
69. wanda. − Moi non plus. (Elle hésite, approche un siège et s'assied). Je viens d'avoir avec lui une étrange conversation... sur l'amour! R. Martin du Gard, Un Taciturne,1932, II, 9, p. 1296.
Absol. Avoir un mot malheureux, un geste désabusé.
b) [L'obj. désigne une chose abstr.] Avoir de la sympathie, du goût, une passion pour qqn ou qqc. :
70. ... ce que j'assure et soutiens du fond de mon âme, c'est que je n'ai pour lui que la plus tendre amitié. Mmede Staël, Lettres de jeunesse,1787, p. 164.
71. Ces deux hommes excellents n'avaient qu'une passion, celle de diriger la vie d'un fils et neveu unique. Vigny, Le Journal d'un poète,1842, p. 1176.
72. Là, dans cette gare, Augustin eut, de revoir Anne une grande soif soudaine, douce et déchirante, une agonie de désir qui balaya tout le paysage qu'il avait sous les yeux, et l'envoya souffrir là-bas, dans celui où il n'était pas. Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 235.
c) Loc. En avoir contre qqn. Lui en vouloir, ressentir à son égard certains griefs :
73. Oui, c'est contre toi qu'il en a, il m'a dit que le coron était empoisonné... Zola, Germinal,1885, p. 1290.
74. − Mais, ajoute-t-il, c'est surtout après l'officier boche que j'en ai. Barbusse, Le Feu,1916, p. 38.
C.− [Le suj. et l'obj. désignent une chose]
1. [L'obj. désigne une (ou plusieurs) des composantes du suj.] Cette maison a 5 pièces; Paris a de beaux musées :
75. La chambre à coucher avait un grand lit, une commode à ventre, des fauteuils; ... Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 122.
76. Les haies n'ont plus que leurs pointes et leurs épines. Renard, Journal,1903, p. 867.
2. [L'obj. désigne une (ou plusieurs) des caractéristiques du suj.] Cette pièce a 3 m de long, cette peinture a une grande valeur, ce travail a le mérite de... :
77. ... il se proposait tout bonnement d'utiliser la propriété qu'ont les filaments de laine, quand on les presse en tous sens, de s'enchevêtrer et de constituer, par leur simple entrecroisement, cette étoffe qu'on appelle feutre. Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 311.
78. ... vous êtes le représentant du roi, mais la patience a des limites... Claudel, Le Livre de Christophe Colomb,1929, p. 1169.
3. [L'obj. désigne un état momentané du suj.] Qu'est-ce qu'a cette voiture? :
79. Le ciel avait un éclat, l'air avait une tendresse, qu'ils ne connaissaient pas. R. Rolland, Jean-Christophe,Le Matin, 1904, p. 201.
80. ... c'était le silence, assez sinistre, du canot à pétrole, en mer, quand le moteur a une panne. Montherlant, Les Célibataires,1934, p. 882.
Rem. gén. Avoir comme + adj. (ou part. passé) ou subst. Cette constr. permet d'énoncer un sentiment, une idée en lui donnant une nuance d'imprécision à l'aide du compar. comme. Synon. pour ainsi dire :
81. J'avais comme un mauvais pressentiment. Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels,Sombre récit, 1883, p. 278.
82. Il y eut comme un sursaut gigantesque dans cette file de deux milliers d'hommes. Benjamin, Gaspard,1915, p. 55.
83. − Je ne sais pas, dit Karelina. J'ai comme senti que c'était vous. Van der Meersch, L'Empreinte du Dieu,1936, p. 16.
II.− Verbe copule de loc. verbales. Le verbe avoir représente l'élément verbal d'une locution exprimant une manière d'être momentanée, occasionnelle ou permanente.
A.− Avoir + subst. (absence de prédéterminant).
1. [Non suivi d'un compl. prép.] Avoir confiance. chaud, cours, faim, froid, honte, mal, nom, peur, pied, pitié, raison, soif, sommeil, tort; n'avoir ni queue ni tête.
2. [Suivi d'un compl. prép. (subst. ou inf.)]
a) [Introd. par la prép. à] Avoir accès à, affaire à, chaud à, droit à, froid à, intérêt à, mal à, part à, peine à, profit à, recours à, etc.; avoir maille à partir, avoir voix au chapitre. Mar. Avoir voile à gré. ,,Porter bien la voile, être bon voilier`` (Lal 1848).
b) [Introd. par la prép. de] Avoir besoin de, conscience de, connaissance de, coutume de, dessein de, envie de, espoir de, garde de, hâte de, honte de, horreur de, idée de, licence de, lieu de, ordre de, peur de, pitié de, raison de, regret de, soin de, sujet de, tort de, vent de, etc.; au fig., avoir faim de, avoir soif de, etc.; avoir charge d'âmes, avoir force de loi, avoir gain de cause, etc.; n'avoir cure.
Rem. Un adv. peut s'intercaler entre avoir et le subst. qui le suit, avoir tout lieu de, avoir si peur de.
c) [Introd. par d'autres prép.] Avoir foi en, avoir barre sur, avoir commerce avec, avoir rang parmi, etc.
3. [Le subst. est qualifié par un adj.] Avoir beau jeu, bon cœur, bon dos, bon espoir, bon goût, bonne grâce, bonne mémoire, mauvaise grâce; avoir carte blanche, etc.
B.− Avoir + prédéterminant figé + subst.
1. [Avec l'art. déf.]
a) Avoir le bourdon, le cafard, l'œil, le pas, le trac (et tous les substituts de peur : avoir les foies, la frousse, la pétoche, la trouille, etc.).
b) [Le subst. peut être qualifié par un adj.] Avoir le beau rôle, le bras long, le cœur gros, le cœur bien accroché, la gorge serrée, la main heureuse, la partie belle, etc.
2. [Avec l'adj. poss.] Avoir ses aises, ses entrées, ses raisons, avoir sa tête, etc.; n'avoir pas son pareil.
3. [Avec l'art. déf. ou l'adj. poss. précédé de de] Avoir de la chance, du goût, du tact, etc. (et tous les substituts de chance : avoir du bol, du nez, du pot, etc.); avoir de ses nouvelles; avoir du bon. Avoir du chien. ,,Faire montre d'entrain ou avoir ce qu'on appelle le feu sacré`` (Sandry-Carr. Th. 1963). Avoir des planches. ,,Avoir du métier`` (Sandry-Carr. Th. 1963).
C.− Avoir + prédéterminant figé + subst. + prép.
1. [La prép. introduit un compl. qui joue le rôle d'un adj. (cf. supra II B 1 b)] Avoir la mort dans l'âme, le cœur sur la main, du pain sur la planche, les larmes aux yeux; avoir la tête à ce qu'on fait; avoir sa tête à soi; avoir les yeux dans sa poche; avoir une femme, un homme dans la peau; avoir les nerfs en pelote, à vif; avoir du vague à l'âme, du plomb dans l'aile.
2. [Les prép. de et plus rarement à introduisent un inf.] Avoir l'avantage de, la bonté de, le courage de, le devoir de, le droit de, la bonne fortune de, le front de, l'habitude de, l'honneur de, l'idée de, l'intention de, la liberté de, le loisir de, l'obligeance de, le plaisir de, le temps de, le tort de; avoir son mot à dire, avoir le cœur à rire, avoir du mal à, avoir d'autres chats à fouetter.
Rem. Le rôle d'une prop. inf. introd. par de peut être tenu par une prop. sub. introd. par que.
D.− Avoir + adj. + inf.Cette constr. ne se rencontre que lorsque beau tient le rôle d'adj. mais avec valeur adverbiale. Avoir beau dire, faire, penser; a beau mentir qui vient de loin.
E.− Avoir + prép. + subst. (déterminé ou non).
1. À. Avoir à cœur, à mépris, à merci; avoir à la bonne, à l'œil.
Rem. Le tour à mépris est un arch., Haase 1914 le cite en le faisant précéder du commentaire suiv. : ,,à précède un substantif attributif, construction très fréquente dans l'ancienne langue et qui subsiste encore dans quelques tours``.
2. En. Avoir en chantier, en horreur, en main, en tête, en vue.
3. Dans. Avoir dans le nez, dans le ventre.
4. Sous. Avoir sous la main.
5. Sur. Avoir sur le cœur.
F.− Loc. diverses
1. L'avoir sec*.
2. L'avoir échappé belle.
3. En avoir... Outre le sens de avoir reçu des coups ou avoir subi une disgrâce, et le sens arg. de en avoir. ,,Être un homme complet`` (Sandry-Carr. 1963) d'où être audacieux, cette loc. entre dans de nombreuses constructions. En avoir le cœur net, en avoir gros sur le cœur, en avoir dans l'aile, en avoir assez (et les tours fam. en avoir marre, plein le dos, plein les pattes, par-dessus la tête, ras le bol), en avoir de bonnes, sans en avoir l'air.
En avoir pour + indication de durée. Avoir besoin de l'espace de temps donné pour faire une chose (exprimée par en).
G.− N'avoir que faire. N'avoir pas besoin de quelqu'un ou de quelque chose, ne pas se soucier :
84. Nous n'avons que faire de l'érudition sans amour, quand il s'agit de Maurice. Mauriac, Journal 1,1934, p. 90.
85. ... j'ai l'impression d'écouter malgré moi à une porte et de recueillir des confidences dont je n'ai que faire. Green, Journal,1945, p. 240.
P. anal. N'avoir que répondre. N'avoir rien à répondre, rien qui permette de répondre :
86. À ça Arsule n'avait que répondre, sauf à tirer sa petite moue. Giono, Regain,1930, p. 171.
Rem. 1. Quelques-unes de ces loc. sont susceptibles de connaître des transformations, p. ex. avoir faim,faim peut être précisé par un adj. : avoir grand faim ou par un compl. de nom, faim étant alors précédé de l'art. figé une : avoir une faim de loup. 2. Des loc. telles que avoir faim, avoir soif peuvent être remplacées par le tour attributif corresp. : être affamé, être assoiffé.
III.− Emploi d'auxil.
A.− [Auxil. de mode]
1. Avoir à + inf. impliquant une idée, plus ou moins nette, d'obligation.Être contraint de. J'ai une lettre à écrire « je dois écrire une lettre » :
87. ... et pour quelques moments brillants de sagesse et de gloire qu'ils [les peuples] pourraient espérer, ils ont toujours à craindre des siècles de désordres et de calamité. Marat, Les Pamphlets,Suppl. de l'Offrande à la Patrie, 1789, p. 44.
88. J'ai maintenant à vous expliquer pourquoi je vous écris de Tours et non de Tocqueville où je devrais et voudrais être. Tocqueville, Correspondance[avec Gobineau], 1853, p. 200.
89. Puis il fallait voir les chemins dont Chargnat avait fait état : qui voudrait exploiter aurait à se lever de bonne heure. Pourrat, Gaspard des montagnes,À la belle bergère, 1925, p. 9.
90. − Alors, tout de même, est-ce qu'on ne pourrait pas me fiche la paix? J'ai à travailler, moi, j'ai à gagner ma vie. Montherlant, Les Célibataires,1934, p. 849.
91. Alors, vous aurez d'abord à réunir un conseil de famille. Druon, Les Grandes familles,t. 2, 1948, p. 184.
Loc. Avoir fort à fairefort équivaut à beaucoup.
2. N'avoir qu'à + inf.Il suffit de... :
92. Je vis. Je souffre encor. Battu de cent naufrages, Tremblant, j'affronte encor la mer et les orages, Quand je n'ai qu'à vouloir pour atteindre le port. Chénier, Élégies,Angleterre nouvelles souffrances, 1794, p. 163.
93. ... mais l'amour-propre bientôt lui dit à l'oreille qu'il n'aurait qu'à paraître pour triompher comme César. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 203.
94. don camille. − Parlez! Vous n'avez qu'un mot à dire. Deux fois déjà vous l'avez appelée. Je sens qu'elle n'attend que votre troisième appel : « Prouhèze, viens! »; elle est là, vous n'avez que son nom à prononcer. Claudel, Le Soulier de satin,1929, 2ejournée, 2, p. 758.
Iron. ou pour voiler une menace. Tu n'as qu'à te tenir tranquille (sous-entendu sinon...)
N'avoir plus qu'à. Il ne reste qu'à ... :
95. Ainsi, je dis zut! aux romans. Je n'aurai plus qu'à patauger dans mes épreuves des Petits bourgeois et du Programme. Balzac, Correspondance,1844, p. 671.
Plus est sous-entendu :
96. « Mais, si elle aime un jeune homme, les vieux n'ont qu'à plier bagage, » ajouta-t-il tristement. Duranty, Le Malheur d'Henriette Gérard,1860, p. 189.
B.− [Auxil. de temps ou d'aspect]
1. [Servant à former les temps composés]
a) [Des verbes trans. y compris le verbe avoir] :
97. Que de chagrins vous eussiez épargnés à toute la famille, si cette amitié avait toujours subsisté entre vous! La Martelière, Robert, chef de brigands,1793, I, 1, p. 3.
98. On lui doit, à coup sûr, d'avoir eu plus tôt le Racine parfait, et de l'avoir eu, dans sa perfection même, plus continuellement ferme et plus inaltérable. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 475.
99. Une association humaine de l'ordre de celle qui permit au Surréalisme de s'édifier − telle qu'on n'en avait plus connu [sic] d'aussi ambitieuse et d'aussi passionnée au moins depuis le Saint-Simonisme − ne laisse pas d'obéir à certaines lois de fluctuation... Breton, Les Manifestes du Surréalisme,1930, p. 80.
100. Pas une plainte. Pas un cri. Mais le son le plus pur qu'ait jamais formé le désespoir. Saint-Exupéry, Vol de nuit,1931, p. 127.
Rem. Le part. passé s'accorde en genre et en nombre avec le compl. d'obj. du verbe si celui-ci précède le verbe. À l'époque class. et dans certains cas, le part. passé était invariable.
b) [Des verbes intrans. imperf. (c.-à-d. n'aboutissant pas à un état résultant)] Marcher/avoir marché (p. oppos. à arriver/être arrivé) :
101. Elle mentait, Monsieur, elle a toujours menti. Je ne sais pas si dans sa vie cette fille-là a jamais dit un mot de vérité; ... Mérimée, Carmen,1847, p. 35.
102. Viens-tu? Viens-tu? Le coq a chanté, le cheval a henni, la voile est prête. Flaubert, La Tentation de st Antoine,1849, p. 306.
Rem. Le part. passé demeure invariable.
c) [De certains verbes intrans. admettant par ailleurs l'auxil. être, leur sens variant selon l'auxil. utilisé] Changer/avoir changé/être changé; convenir/avoir convenu/être convenu; demeurer/avoir demeuré/être demeuré et aussi augmenter, baisser, crever, croître, dégeler dégénérer, diminuer, disparaître, échouer, embellir, empirer, enlaidir, grandir, grossir, maigrir, paraître, prendre, pourrir, rajeunir, vieillir, etc. :
103. Il est, de tous les sophistes, le plus nuisible qui ait jamais paru, ... Fourier, Le Nouv. monde industr.,1830, p. 30.
104. On dit que pendant longtemps la ville sentit la mort; et je ne suis pas bien sûr que l'odeur ait entièrement disparu. Fromentin, Un Été dans le Sahara,1857, p. 135.
Rem. 1. Avec avoir, le changement est saisi en tant que tel, avec être il l'est dans son résultat. 2. Dans l'usage, une certaine liberté s'est établie, la Gramm. du fr. class. et mod. de Wagner-Pinchon 1962, § 314, cite le cas du verbe passer (traverser un endroit) qui s'emploie avec l'auxil. avoir ou avec l'auxil. être sans différence de sens et donne l'ex. suiv. : Laon? J'y ai passé en 1940 (ou J'y suis passé en 1940). 3. Là encore, le part. passé demeure invariable.
d) [De l'auxil. être] :
105. Cette soirée doit me laisser quelques souvenirs. C'est la seule bonne et où j'aie été moi depuis longtemps. Maine de Biran, Journal,1818, p. 115.
106. Milan a été pour moi de 1800 à 1821 le lieu où j'ai constamment désiré d'habiter. Stendhal, Vie de Henry Brulard,t. 2, 1836, p. 497.
Rem. On trouve, qqf., la forme avoir été pour signifier être allé, v. être :
107. Je suis sorti; j'ai été dans une église et j'ai longtemps prié. Du Camp, Mémoires d'un suicidé,1853, p. 285.
2. [Servant à former les temps composés du passif] :
108. Il peut paraître surprenant que de telles leçons m'ayent été données par un magistrat; ... Sénac de Meilhan, L'Émigré,1797, p. 1578.
109. ... il ressemblait comme il n'a jamais été ressemblé à un petit Allemand, bon, naïf et fidèle, ... Giraudoux, Siegfried et le Limousin,1922, p. 32.
110. Ma dette envers le Louvre est immense. J'ai l'impression d'avoir été nourri et élevé par lui. Green, Journal,1931, p. 68.
111. Il a été descendu par les avions de Balbo, évidemment : il avait un appareil de tourisme. Il a été condamné à six ans, puis il s'est évadé des Lipari. Malraux, L'Espoir,1937, pp. 497-98.
Rem. Avoir lui-même ne connaît pas la tournure passive.
3. [Servant à former les temps surcomposés (double auxil.)] Dès qu'il a eu fini..., dès qu'il a été sorti... :
112. le vice-roi. − Dès qu'il m'a eu atteint j'ai tout quitté et je suis là. Claudel, Le Soulier de satin,1929, 3ejournée, 13, p. 835.
113. Non, c'est trop naturel, je suis venu tout de suite, dès que le petit m'a eu dit... Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 132.
Rem. 1. Bien que l'auxil. de la voix pronom. soit être, les formes surcomposées s'obtiennent à l'aide de s'être eu : quand il s'est eu blessé; ,,... le groupe s'est devient le signe obligé du pronominal composé, de telle sorte que la forme surcomposée, au lieu de procéder à un décalage dans le passé à l'aide de l'auxiliaire être lui-même auxilié par avoir (...), maintient le groupe s'est qui signifie à la fois état résultant et activité antérieure, et c'est cette idée d'une activité que le sujet a exercée sur lui-même, qui subit le décalage d'antériorité`` (R. Martin, Temps et aspect, Paris, Klincksieck, 1971, p. 66, note 154). 2. Sous la forme du part. passé, avoir entre dans la loc. eu égard*.
IV.− Verbe impers. Il y a.
A.− Morphème de présentation
1. Il y a + subst. (ou pron. prédicatif).Il y a est un présentatif pur comme voici* et voilà*, il peut être suivi d'un subst. précédé d'un art. ou d'un adj. indéf., d'un adj. poss., d'un adj. dém., ou encore de l'art. défini. Il y a opère un choix parmi tous les possibles : il y a le facteur qui passe (parmi tout ce qui peut passer le facteur est distingué) :
114. Nous avons dit que Regnier n'était point un Juvénal; il y en eut un pourtant au xviesiècle, ... Sainte-Beuve, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIes.,1828, p. 144.
115. Ce qu'il y a eu de jouissances et de poésie dans cette vie de troubadour, nul ne le saura jamais. Baudelaire, Paradis artificiels,1860, p. 331.
116. − Au catéchisme, dit Poucette, il y a une petite fille qui est drôle, elle a les yeux pleins de larmes quand elle parle de Notre-Seigneur. Barrès, Mes cahiers,t. 11, 1914-17, p. 144.
117. Il y avait gros temps au large, un ciel bas et gris, de fortes lames plombées qui cataractaient sur la plage. Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 13.
Il y a de quoi + inf.[Cet inf. peut être explicite ou implicite] Il y a des raisons pour... :
118. Je crois que mes notes et ma lettre ont été dictées par le bon sens le plus grossier qui ait jamais arrangé des mots et, au risque de te blesser (il y avait de quoi), j'ai cru faire mon devoir de toutes façons, en te déclarant ces choses. Flaubert, Correspondance,1854, p. 6.
119. C'est venu sur moi noir et lourd... Y avait pas de quoi rire, et puis ça m'a plus lâché. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 300.
2. Il n'y a qu'à + inf.En alliance avec le tour exceptif ne... que, il y a présente ce qu'il faut faire et le pose comme suffisant. Synon. il suffit de... :
120. Il n'y a qu'à se faire tout petit. Claudel, Un Poète regarde la Croix,1938, p. 38.
3. Loc. Il y a gros à parier :
121. Il y a gros à parier que, dans un semblable milieu, le mysticisme de Gilles s'est exalté; ... Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 73.
Populaire
Tout ce qu'il y a de... :
122. Une belle galère, ma foi, je l'avoue, haute de bords, bien ramée, couronnée de jolies voiles pourpres, un gaillard tout doré, un bateau tout ce qu'il y avait de capitonné aux endroits pour les officiers, avec en proue un superbe tableau à l'huile de foie de morue représentant « L'Infanta Combitta » en costume de polo. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 228.
C'est... comme il n'y a pas. Signifiant que qqn ou qqc. est comme il n'est pas possible d'être :
123. Un cerveau, c'est tyran comme y a pas. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932p. 300.
B.− [Jouant le rôle d'une prép. introduisant un compl. de temps] Il y a sert alors à fixer un point du passé séparé du présent par le délai qu'indique le compl. temporel. : il y a huit jours vise un point du temps situé dans le passé huit jours avant le présent. Il y a s'oppose donc d'une part à dans* qui marque symétriquement un point dans l'avenir à telle ou telle distance du présent et d'autre part à depuis* qui indique un laps de temps écoulé à partir du moment repéré et qui comporte toujours une idée de limite initiale :
124. J'étais alors à peu près instruit des assauts que cette jeune personne avait essuyés; je ne doutais pas qu'il n'y eût longtemps qu'elle avait perdu cette fleur précieuse, qui ne renaît jamais. Restif de La Bretonne, M. Nicolas,1796, p. 53.
125. Il y a à peu près deux mois que je me trouvai à dîner chez Madame d'Olmène. Leclercq, Proverbes dramatiques,La Répétition d'un proverbe ou Il ne faut pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau, 1835, 2, p. 369.
126. Je me trouvai assis près de MmeRécamier. Il y avait douze ans que je ne l'avais rencontrée, et encore ne l'avais-je aperçue qu'un moment. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 3, 1848, p. 388.
127. L'ensemble avait dû être de forte et splendide élégance, il y a quelque vingt ans, ... Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 249.
Le temps du verbe avoir peut varier; il y avait situe un procès par antériorité au moment visé par l'imp. avait. En revanche, avec le fut. ou le passé composé qui ne fournissent pas, à l'encontre de l'imp. et du prés., de limite interne à partir de laquelle on peut évaluer le laps de temps écoulé, on ajoute obligatoirement une indication de temps qui précise l'espace du verbe avoir (il y aura demain..., il y a eu hier...). Mais on constate une tendance à l'invariabilité de il y a dans ses emplois après le tour présentatif c'est (c'était, ce fut, etc.), après la prép. de et après la loc. prépositive jusqu'à :
128. Mon instinct d'il y a trente-six ans ne me trompait pas. Valéry, Correspondance[avec Gide], 1929, p. 508.
Rem. Le pron. suj. il est souvent omis dans le lang. populaire.
C.− Substituts de il y a, morphème de présentation. Le verbe avoir précédé d'un pron. pers. suj. peut présenter lui aussi une phrase du discours et être remplacé sans grande variation de sens par il y a (surtout lorsque les pron. pers. sont nous ou vous avec valeur indéfinie). Vous avez des professeurs qui.../Il y a des professeurs qui... Peut-être peut-on sentir une légère nuance qui donne aux tours avec nous et vous un aspect plus personnel en faisant intervenir la personne de celui qui parle ou la personne de celui à qui l'on parle. C'est pourquoi les tours avec je ou tu présentent eux aussi une phase du discours mais dans laquelle le suj. est directement concerné. J'ai mon frère qui est malade/Il y a mon frère qui est malade.
PRONONC. : [avwa:ʀ]. Conjugaison :
Indicatif
Temps simples
Temps composés
Présent
Passé indéfini
J'aiNous avonsJ'ai euNous avons eu
Tu asVous avezTu as euVous avez eu
Il aIls ontIl a euIls ont eu
Imparfait
Plus-que-parfait
J'avaisNous avionsJ'avais euNous avions eu
Tu avaisVous aviezTu avais euVous aviez eu
Il avaitIls avaientIl avait euIls avaient eu
Passé défini
Passé antérieur
J'eusNous eûmesJ'eus euNous eûmes eu
Tu eusVous eûtesTu eus euVous eûtes eu
Il eutIls eurentIl eut euIls eurent eu
Futur
Futur antérieur
J'auraiNous auronsJ'aurai euNous aurons eu
Tu aurasVous aurezTu auras euVous aurez eu
Il auraIls aurontIl aura euIls auront eu
Conditionnel
Conditionnel passé
J'auraisNous aurionsJ'aurais euNous aurions eu
Tu auraisVous auriezTu aurais euVous auriez eu
Il auraitIls auraientIl aurait euIls auraient eu

Subjonctif
Temps simples
Temps composés
Présent
Passé
Que j'aieQue j'aie eu
Que tu aiesQue tu aies eu
Qu'il aitQu'il ait eu
Que nous ayonsQue nous ayons eu
Que vous ayezQue vous ayez eu
Qu'ils aientQu'ils aient eu
Imparfait
Plus-que-parfait
Que j'eusseQue j'eusse eu
Que tu eussesQue tu eusses eu
Qu'il eûtQu'il eût eu
Que nous eussionsQue nous eussions eu
Que vous eussiezQue vous eussiez eu
Qu'ils eussentQu'ils eussent eu

Impératif
Présent
Passé
Aie !Ayons !Aie eu !Ayons eu !
Ayez !Ayez eu !

Participe
Présent
Passé
AyantEu
ÉTYMOL. ET HIST. A.− 1. 881-882 « posséder en soi ou sur soi, être doté de » (Séqu. de Sainte Eulalie, 2 ds A. Henry, Chrestomathie de la littér. en a.fr., p. 3 : Buona pulcella fut Eulalia : Bel auret corps, bellezour anima); 2. a) 881-882 « éprouver, concevoir (dans la conscience) » (Ibid., 27, ibid. : Tuit oram que por nos degnet preier Qued auuisset de nos Christus mercit Post la mort et a lui nos laist uenir); b) 950-1000 « éprouver, souffrir de qqc. (dans son corps ou dans son esprit) » (Passion de Clermont-Ferrand, 462, éd. D'Arco Silvio Avalle, p. 122 : Si alcuns d'els beven veren, non aura mal, zo sab per ver). B.− 1. a) 950-1000 « obtenir, devenir possesseur de » (Ibid., 270, p. 111 : Il no l'auseren deramar, mais chi l'aura, sort an gitad); b) ca 1150 « jouir de, posséder sexuellement » (Pèlerinage de Charlemagne, éd. E. Koschwitz-G. Thurau, 694 ds T.-L. : Ci estat Oliviers, qui dist si grant folie. Qu'en une sole nuit avreit cent feiz ma fille); c) 1690 « mettre (qqn) en son pouvoir, attraper » (Fur. : Je l'auray, on sous-entend, en mon pouvoir); 2. a) ca 1040 « posséder, être possesseur de » (Vie de Saint Alexis, 402, éd. G. Paris, p. 14 : O filz, cui ierent mes granz ereditez, Mes larges terres dont jo aveie assez, Mi grant palais en Rome la citet?); d'où b) ca 1040 indique une relation, le rapport de possession étant très atténué (Ibid., 150, ibid., p. 6 : Quant n'ai ton fil, ensemble o tei vueil estre). C.− 1. 950-1000 auxil. servant à former les temps composés de nombreux verbes pour exprimer l'action accomplie (Passion de Clermont-Ferrand, 137 ds K. Bartsch, Chrestomathie de l'a. fr., p. 8 : Et cum asez l'ont escarnid, dunc li vestent son vestiment, et el medeps si pres sa cruz, avan toz vai a pasïun); 2. ca 1040 auxil. d'aspect avec l'inf. et la prép. à, sert à exprimer l'action qui doit être accomplie (Vie de Saint Alexis, 33e, éd. G. Paris et L. Pannier, 1872, p. 147 : Por amistet ne d'ami ne d'amie, Ne por honors qui lui fussent tramises, N'en volt torner tant com il ad a vivre). D.− Impers. il y a. Ca 1040 sans l'adv. de lieu y (Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 14c ds T.-L. : En icest siecle nen at parfite amor); ca 1100 (Roland, éd. Bédier, 734 : Dient Franceis que grant bataille i ad). Du lat. habere (FEW, t. 4, pp. 361-365) « tenir, occuper » (Caton, Orig., 7 ds TLL s.v., 2401, 48; Ennius, Scaen., 259, ibid., 35) et « habiter » − cf. habitare « habiter » − (Naevius, Com., 83, ibid., 14) également « se tenir » − cf. fr. habit, habitude − (Cicéron, Fam., 9, 9, 1 ds Ern.-Meillet, p. 287) attesté dep. le iiies. av. J.-C. au sens A 1 (Naevius, Trag., 54 ds TLL s.v., 2397, 8; Plaute, Poen., 87, ibid., 2410, 4), au sens A 2 a dep. le iiies. av. J.-C. (Livius Andronicus, Carm., frg. 13, ibid., 2403, 69), au sens A 2 b dep. Caton (Agr., 157, 9, ibid., 28); attesté au sens gén. de « posséder », B 2 a dep. Plaute (Asin., 189, ibid., 2398, 34), au sens B 2 b dep. Cicéron (De Orat., 1, 82, ibid., 2421, 16) et au sens de « avoir en son pouvoir » (Ovide, Met., 1, 187, ibid., 2430, 81) à rapprocher de B 1 c; attesté dès Caton comme auxil. de temps avec le part. passé d'un verbe et un compl. d'obj. (Caton, Agr., 3, 1, ibid., 2452, 73 : aedificare oportet, si agrum consitum habeas), cf. passé composé équivalent au parfait (Cicéron, Font., 29, ibid., 75 : quae comperta habemus, quae ipsi vidimus); attesté dep. Varron suivi d'un infinitif avec un sens d'obligation (Varron, R.R., 1, 1, 2 ds Ern.-Meillet, p. 287), il prend le sens de « avoir à » C 2 (Sénèque, Contr., 1, 1, 19 ds TLL s.v., 2454, 59 : quid habui facere); attesté en lat. chrét. à la 3epers. du sing. comme impers. « il y a » D (Saint-Jérôme, Commentarius in Ezech., 11, 2 − p. 97b, ibid., 2461, 80 : in Hebraeo ... non habet hunc numerum.. sed tricenarium).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 237 605. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 773 315, b) 1 767 131; xxes. : a) 1 756 713, b) 1 746 879.
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