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AHANER, verbe intrans.
A.− Vieilli, rare. Fournir un effort physique très pénible ou l'être s'essouffle; p. ext. pousser des ahans*.
1. [En parlant d'une pers. ou d'un animal domestique] :
1. Voici poindre dans la brume des dos courbés d'hommes qui sont joints par quelque chose qu'ils portent. Ce sont des brancardiers territoriaux chargés d'un nouveau cadavre. Ils avancent, avec leurs vieilles têtes hâves, ahanant, suant et faisant la grimace sous l'effort. H. Barbusse, Le Feu,1916, p. 164.
2. ... ils avaient conservé leur paquetage par devers eux : de sorte qu'ils étaient beaucoup plus chargés que nous et ahanaient sous le poids. F. Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 363.
3. Le cheval maigre ahane et souffle devant lui, par ses naseaux, un double brouillard conique et blanc. P. Vialar, La Mort est un commencement,Le Petit jour, 1947, p. 256.
2. [En parlant d'une chose personnifiée] :
4. (... ce talus de cailloux, c'est la ligne où ahanent les lents et lourds et noirs express Naples-Tarente.) V. Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 38.
Rem. 1. Ahaner est présenté en ce sens comme un mot bas ou pop. ds Ac. 1798 et 1835. 2. Synon. s'échiner, s'épuiser, s'éreinter, s'essouffler, s'exténuer, se fatiguer, geindre, peiner, se surmener. 3. À signaler aussi le sens de « labourer » donné comme ,,vieux`` dans Ac. Compl. 1842 et Besch. 1845, la marque de vieillissement ds Plais.-Caill. 1958.
B.− P. anal., littér. Fournir un effort moral, intellectuel, etc. très pénible :
5. Mais Herluison (...) avait sucé pendant quelques semaines le lait du commandement (...) Ce lait (...) était plutôt un cocktail de responsabilités (...) nous ne cherchions pas à comprendre, tandis que lui peinait, ahanait, faisait des efforts désespérés pour y parvenir. P. Vialar, La Mort est un commencement,Le Bal des sauvages, 1945, p. 198.
6. J'ahanais à la suivre [Algorithme] ma béatitude s'essoufflait, s'allégeait, s'aérait. A. Arnoux, Algorithme,1948, p. 50.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [aane]. Passy 1914 indique : [ahane], avec un [h] facultatif. Var. orth. par ordre de fréq. : ahaner, ahanner. 2. Dér. et composés : ahan, ahanant, ahanement, ahanier; en outre, avec la mention de ,,V. lang.``, ds Ac. Compl. 1842 : ahanable.
Étymol. ET HIST. − 1. a) mil. xies. pronom. « se fatiguer, se donner de la peine » (Vie de S. Alexis, ms. Oxford, canon. misc., 74, fo2 ds Gdf. : De proier nuit et di se sunt mut ahaneit); 1262 intrans. « travailler durement » (Le Livre des Miracles de N. Dame de Chartres, 69, éd. Duplessis ds T.-L. : Si les convint moult ahenner, A travaillier et a penner); b) 1845 (Besch. : Ahaner [...] faire entendre le cri ahan en travaillant); 2. 2emoitié xiies. trans. « cultiver, labourer » (Aliscans, 225 ds T.-L. : Li povres hom les [les feves] avoit ahanees). − 1845, Besch. Du lat. vulg. *afannare (ahan*).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 15.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bél. 1957. − Graur (A.). Notes de latin vulgaire. Romania. 1928, t. 54, p. 503. − Le Roux 1752. − Nicholson (G. G.). Recherches philologiques romanes. Paris, 1921, pp. 82-84; p. 85. − Pisani (V.). Relitti lessicali oscoumbri nelle lingue romanze. In : [Mélanges Rohlfs (G.)]. Halle, 1958, p. 378. − Plais.-Caill. 1958. − Timm. 1892.