| ![]() ![]() ![]() ![]() AGA1, interj. A.− Vx (impér. du verbe agarder « regarder »). Vois, regarde : 1. « Claudine, j'ai la fret, mes mains pluchent, aga, mon pouce tout grafigné!... »
Colette, Claudine à Paris,1901, p. 74. − Spéc., VÉN. Cri des chasseurs pour exciter les chiens à quêter le gibier, ou les remettre sur la voie du gibier lorsqu'ils l'ont perdue. − P. ext., région. ,,Cri d'appel des bergères pour « ramener » leurs chèvres.`` (J.-M. Rougé, Le Folklore de la Touraine, 1943). Rem. Attesté ds Boiste 1834, Ac. Compl. 1842, Littré, DG (noté comme étant ,,vieilli`` et ,,populaire``). B.− Régional : 2. Aga, interj. Particule explétive qui n'ajoute rien au sens, mais qu'on emploie fréquemment dans la campagne pour donner de la force à la phrase ou en accentuer le sens. − Le temps est à la pluie, aga. − Aga, oui!
P. Martellière, Glossaire du Vendômois,1893, p. 8. Étymol. ET HIST. − Ca 1285 awar « regarde! » (Adam de La Halle, Robin et Marion, éd. Rambeau, 536 ds T.-L. : Awar dou sot, s'il ne me baise!); ca 1285 agar « id. » (ibid., 772, loc. cit. : Agar les corneurs); 1458 aga, interj. admirative (Greban, Myst. de la Pass., Ars. 6431, fo213b ds Gdf. Compl. : Aga du maistre, Il scet bien prendre le meilleur). Qualifié de « vieux mot » dep. la fin du xviies. Signalé par Besch. 1845 comme terme de vén.
Forme abr. de l'impér. du verbe a. fr. agarder « regarder, voir, examiner » ca 1180, lui-même empr. av. 400 à un germ. anc. *wardôn, cf. fr. (re)garder*. À l'appui de cette hyp. le parallélisme entre a. fr. gar « gare! », xiiies. − a. fr. garder « regarder » et a. fr. agar − a. fr. agarder. L'interprétation selon laquelle cette exclam. serait l'impér. d'un verbe *agarer « regarder » est peu vraisemblable (FEW t. 17, s.v. *wardôn note 17), le m. fr. agarez « regardez! » ca 1550, étant prob. une forme tardive refaite sur agar. BBG. − Holbrook (R. T.). Pour le commentaire de Maistre Pierre Pathelin. Romania. 1928, t. 54, p. 91. − Le Roux 1752. − Timm. 1892. |