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AFFÛTER3, verbe trans.
I.− Emploi trans.
A.− Aiguiser un outil, en particulier sur une pierre posée à plat, en aviver le tranchant (cf. affût3) :
1. Le collier de Top était fait d'une mince lame d'acier trempé. Il suffisait donc de l'affûter d'abord sur une pierre de grès, de manière à mettre au vif l'angle du tranchant, puis d'enlever le morfil sur un grès plus fin. Or, ce genre de roche arénacée se rencontrait abondamment sur la grève... J. Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 115.
2. Soigneusement, les deux vieillards affûtèrent leur couteau à un caillou plat, sur lequel ils avaient craché au préalable... R. Maran, Batouala,1921, p. 88.
3. C'est l'affaire du « résinier », qui opère dès que le marteleur a terminé. Une ceinture de cuir garnie de trois pierres pour affûter autour des reins, à la main « le hapchott », hachette courbe et concave en son milieu, dont le tranchant coupe comme un rasoir, une gourde en peau de citrouille en bandoulière, il part, à l'aube. J. de Pesquidoux, Chez nous,t. 1, 1921, p. 119.
Rem. Besch. 1845 : ,,donner le premier tranchant à un outil neuf``.
Au fig.
4. Lui qui, d'ordinaire, écrit avec une facilité parfaite, il revient sur toutes les phrases, il les aiguise, il les affûte. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Les Maîtres, 1937, p. 131.
Rem. On a aussi rattaché à un emploi fig. de affûter3, le part.-adj. affûté « rusé » (cf. affûter2I C rem. 2 et affûté).
B.− P. ext. Rendre pointu (une plume, un crayon, tout autre objet) :
5. Claude (...) affûtait ses moustaches dans la glace... R. Fallet, Banlieue sud-est,1947, p. 27.
6. Avec un canif d'ivoire incrusté d'abeilles d'argent, d'un travail assez riche, Elzelina affûta soigneusement la plume de cygne noir... A. Arnoux, Roi d'un jour,1956, p. 28.
II.− Emploi pronom.
A.− [En parlant d'outils, de crayons, en gén. de tout ce qui doit être pointu pour servir] Être aiguisé.
Rem. Attesté ds Besch. 1845, Lar. 19eet Nouv. Lar. ill.
Par métaph. :
7. Elles [deux hirondelles] venaient à l'école au fond de ma poche, et retournaient à la maison par les airs. Quand la faux luisante de leurs ailes grandit et s'affûta, elles disparurent à toute heure dans le haut du ciel printanier... Colette, La Maison de Claudine,1922, pp. 83-84.
B.− [En parlant d'un oiseau] S'affûter le bec :
8. Il songeait à ces volières dans lesquelles on suspend parfois une petite glace scintillante, à côté de l'os de seiche sur lequel les oiseaux diaprés viennent s'affûter le bec. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 281.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [afyte], j'affûte [ʒafyt]. Enq. : /afyt/. Conjug. parler. 2. Dér. et composés : affût, affûtage, affûté, affûteur, affûteuse, affûtiau, affûtoir, rafut, raffûter. Cf. fût. − Rem. Fér. Crit. t. 1 1787 emploie comme vedette la forme affuter sans accent circonflexe et précise à ce suj. : ,,L'Acad. écrit avec un acc.-circ. sur l'u. Pourquoi cet accent? L'u est bref.`` Fér. Crit. t. 1 1787 propose également la graph. afuter avec un seul f. Au xixes., le mot est enregistré sans accent ds Privat-Foc. 1870.
Étymol. ET HIST. − Apr. 1170 pronom. s'afuster « s'appuyer, se mettre en position » (Wace, Rou, 3ep., 10083, Andresen ds Gdf. : Quant li reis e li chevalier E cil qui esteient archier S'afusterent, lor ars tendirent); d'où 1354-1376 vén. afuster « mettre à l'affût » (Modus et Racio, ms. fo64 rods La Curne t. 1 1875 : Si les met [les lévriers] ès futayes au lonc de tes rais, et les afuste en telle manière qu'ilz puissent veoir l'un l'autre), qualifié de vieilli par DG; 1411 artill. « ajuster un canon » (Chron. Bourguignonne, La Fons, La Thierache, 2eliv., p. 9 ds Gay t. 1 1887, s.v. bombarde [...] Mais le bombarde estoit sy hault afustée qu'elle passa tout par derrière la ville), qualifié de vx par Ac. 1835; 1680 technol. (Rich. : Afuter [...] Eguiser. Afuter les outils). Dér. de fût* « pièce de bois »; préf. a-1*, dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 37.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Canada 1930. − Caput 1969. − Chabat t. 1 1875. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 5. − Dup. 1961. − Esn. 1965. − Fromh.-King 1968. − Jal 1848. − Jossier 1881. − Larch. 1880. − La Rue 1954. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 282. − Michel 1856. − Privat-Foc. 1870. − Réau-Rond. 1951. − Spitzer (L.). Anglo-French etymologies. Mod. Lang. Notes. 1944, t. 59, pp. 223-235.