| ![]() ![]() ![]() ![]() AFFINÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst. A.− Part. passé de affiner*. B.− Emploi adj. 1. Correspond à affiner* I B et C. a) TECHN. Rendu pur. Métaux affinés, fers affinés, or affiné, fromage affiné. (Lar. 19e). − P. anal. [En parlant d'un paysage] Moins sauvage, plus cultivé : 1. Allons voir ces plaines de Vézelise, tous ces champs de bataille sans gloire où la Lorraine s'épuisa. Quelques traits de ce peuple s'y conservent mieux que dans les villes; car, à Nancy, vingt courants étrangers ont renversé, submergé l'esprit autochtone. La campagne est plate, assez abondante, pas affinée, peut-être maussade, sans joie de vivre.
M. Barrès, Un Homme libre,1889, p. 113. b) Au fig. [En parlant d'une pers., ou de ses manières, de ses qualités intellectuelles] Rendu plus délicat, plus distingué : 2. Ah! Je vous plains, pauvre chère belle, puisqu'il se développe en vous une si grande faculté de souffrir! C'est l'excès de la civilisation qui nous vaut ça! On est trop aiguisé, trop affiné! Le moindre heurt nous ébrèche.
G. Flaubert, Correspondance,1877, p. 23. 3. Le labeur laissait propres les usinières du métal poli. Plus affinées et jolies, elles devançaient, dans les rues montantes de Saint-Pierre, le lent troupeau des filles en jupe rousse.
P. Hamp, Marée fraîche,1908, p. 29. 4. L'émotif apparaît tantôt comme un être brut, dominé par un psychisme primaire, et tantôt comme ayant la plus exquise, la plus affinée des sensibilités.
E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 227. − Rarement. [En parlant d'un animal] :
5. Les chevaux menaient plus loin encore. On commençait les croisements anglo-arabes. On cherchait à alimenter la cavalerie légère de sujets affinés et musclés ensemble, susceptibles d'endurance et de vitesse, de perçant, sous un modèle relativement réduit, types de montures que j'ai entendu célébrer plus tard par un général inspecteur d'un mot significatif : « mes hirondelles ».
J. de Pesquidoux, Le Livre de raison,t. 2, 1928, pp. 174-175. 2. Correspond à affiner* II B. Vieilli. Fin, rusé. substantivement : 6. Défiez-vous de lui, c'est un affiné.
Lar. 19e. C.− Emploi subst. masc. Qualité de ce qui est affiné : 7. Cette conversation nous amène à reconnaître la singulière et originale beauté du visage de toute femme qui jouit, − même chez la dernière gadoue, − de ce je ne sais quoi qui vient à ses yeux, de cet affiné que prennent les lignes de sa figure, de l'angélique qui y monte, du caractère presque sacré que revêt le visage des mourants qui s'y voit soudain.
E. et J. de Goncourt, Journal,sept. 1886, p. 597. STAT. − Fréq. abs. litt. : 111. |