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AFFADISSANT, ANTE, part. prés et adj.
A.− Part. prés. de affadir*.
B.− Adj. Qui affadit.
1. [Appliqué à une chose concr. (odeur, effluve...)]
a) Écœurant (cf. affadi B 1, odeur affadie) :
1. Émouvant et troublant sanctuaire, que ce coin de Sant-Agostino, cette chapelle d'ombre ardente, de nuit et d'or, l'apparence de ce grand marbre ranci, l'affadissante odeur des cierges et de l'huile des veilleuses, ce qui reste dans l'air d'une éternité de prières, les souvenirs des murs, ... E. et J. de Goncourt, Madame Gervaisais,1869, p. 138.
b) Qui produit une sensation désagréable :
2. Belle heure matinale dont on respire, avec délices, la vivifiante fraîcheur. Mais hélas! cette fraîcheur salutaire, Venise ne nous la donnait pas. Les vapeurs, lourdes encore du sommeil de la nuit, que notre rapide diligence mettait en mouvement, nous arrivaient au visage, en effluves tièdes, mous et affadissants. J. Michelet, Sur les chemins de l'Europe,1874, p. 486.
2. [Appliqué à une chose abstr.] Qui rend fade, qui amollit :
3. Le départ du dernier régiment de l'Autriche marqua la chute des idées anciennes : exposer sa vie devint à la mode; on vit que pour être heureux après des siècles de sensations affadissantes, il fallait aimer la patrie d'un amour réel et chercher les actions héroïques. Stendhal, La Chartreuse de Parme,1839, p. 4.
4. ... il n'a pas évité, littérairement encore, les inconvénients et les défauts de sa manière : le mauvais goût abonde chez lui; un mauvais goût par trop de fleurs, par trop de sucre et de miel, par trop de subtilité de matière lumineuse; non pas déplaisant ni choquant si vous voulez, affadissant pourtant et noyant à la longue. Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 249.
5. Dieu, que vous [Eugène Lefébure] êtes mon frère! je crois que vous ressentirez une singulière sympathie pour Villiers; lui, Mendès et vous, parmi les jeunes poètes, composez ma famille spirituelle. Maintenant un reproche. L'amour est trop le but de vos poèmes et ce mot, très incolore, revient souvent d'une façon un peu affadissante. S'il n'est pas relevé par un condiment étrange, la lubricité, l'extase, la maladie, l'ascétisme, ce sentiment, indéfini, ne me semble pas poétique. S. Mallarmé, Correspondance,1865, p. 155.
6. L'enfant même n'estime que la douceur qui sait s'offenser, se redresser et punir. La grâce sans la loi, le pardon sans la colère, le paradis sans l'enfer sont démoralisants et même affadissants. H.-F. Amiel, Journal intime,31 mars 1866, p. 205.
Rem. L'ex. 5 rappelle de loin l'image biblique du sel (cf. s'affadir II A, rem.).
Prononc. : [afadisɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t].
STAT. − Fréq. abs. litt. : 10.