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AFFÛT2, subst. masc.
CHASSE
A.− Endroit où l'on se poste pour guetter le gibier; en partic., petite loge de feuillage où se cache le chasseur :
1. Nous devions partir à trois heures et demie du matin, afin d'arriver vers quatre heures et demie au point choisi pour notre affût. On avait construit à cet endroit une hutte avec des morceaux de glace pour nous abriter un peu contre le vent terrible qui précède le jour, ... G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Amour, 1886, p. 738.
P. compar. :
2. L'araignée dépasse de loin tout insecte solitaire. Elle n'a pas seulement le nid; elle n'a pas seulement l'affût, la station passagère de chasse, elle a (dans certaines espèces du moins) une maison régulière, une vraie maison très-compliquée... J. Michelet, L'Insecte,1857, p. 215.
P. ext. Endroit dissimulé d'où l'on peut guetter un adversaire :
3. − La ville a ses nerfs, dit-il. Un aveugle jouait l'Internationale, sa sébile devant lui. Dans leurs maisons éteintes, les fascistes attendaient le lendemain en un affût de cent mille hommes. − On n'entend rien, dit Guernico. Les pas seulement. La rue frémissait comme une veine. Les Maures étaient aux portes du Sud et de l'Ouest, mais le vent venait de la ville. Pas un coup de fusil, pas même le canon. A. Malraux, L'Espoir,1937, p. 690.
B.− Chasse, ou moment de la chasse où l'on guette le passage du gibier :
4. Il va sans dire qu'il ne s'agit point de la chasse à courre avec les slougui; notre homme n'a jamais pratiqué que la chasse à pied, autrement dit l'affût. E. Fromentin, Un Été dans le Sahara,1857, p. 170.
5. Cependant le Tarasconnais ne se décourageait pas. S'enfonçant bravement dans le sud, il passait ses journées à battre le maquis, fouillant les palmiers nains du bout de sa carabine, et faisant « frrt! frrt! » à chaque buisson. Puis, tous les soirs avant de se coucher, un petit affût de deux ou trois heures... Peine perdue! le lion ne se montrait pas. A. Daudet, Tartarin de Tarascon,1872, pp. 120-121.
6. Pas un mot durant le parcours. Pas un mot durant l'affût. (...) En silence, nous abattîmes tour à tour quelques-unes des misérables tourterelles qui venaient (...) étancher leur soif à la lourde eau verte. P. Benoit, L'Atlantide,1919, pp. 19-20.
C.− Locutions
1. (Être) à l'affût. (Être) en train de guetter :
7. La révolution de 1848 trouva donc tous les Rougon sur le qui-vive, exaspérés par leur mauvaise chance et disposés à violer la fortune, s'ils la rencontraient jamais au détour d'un sentier. C'était une famille de bandits à l'affût, prêts à détrousser les événements. É. Zola, La Fortune des Rougon,1871, p. 72.
Rem. Être à l'affût/être aux aguets. On est aux aguets pour surprendre ou éviter d'être surpris. On est à l'affût, comme le chasseur, pour saisir le moment favorable à la prise.
Au fig. :
8. Les provinciaux, en France, se font un modèle ridicule de ce que doit être dans le monde la considération d'un galant homme, et puis ils se mettent à l'affût, et sont là toute leur vie à observer si personne ne saute le fossé. Stendhal, De l'Amour,1822, pp. 117-118.
2. Arg. (Être) d'affût, homme d'affût. ,,Être rusé, malin, sur le qui-vive, avoir l'œil au guet.`` (France 1907).
Rem. Cf. affûter2I C rem. 2.
3. Région. Être d'affût : ,,(Être) solide, bien portant`` (Verr.-On. t. 1, 1908, p. 19). ,,(Être) disposé à`` (Verr.-On. t. 1, 1908, p. 19).
Rem. Ces 2 emplois se rattachent au sens gén. de affûter1« disposer, ajuster ».