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ADVERSATIF, IVE, adj.
GRAMM. [Se dit d'un mot, d'une loc. ou d'une prop.] Qui assure l'expression d'un rapport d'opposition*, c'est-à-dire d'un rapport dans lequel le second élément inverse l'idée énoncée dans le premier.
Rem. Adversatif est gén. préféré à oppositif, peu usité (cf. cependant Le Bidois 1967, § 1542-1590). Bon nombre de grammairiens attribuent au mot adversatif une valeur plus gén. et désignent sous ce terme tout mot ou prop. exprimant une idée d'opposition*, de restriction* ou de concession* (bien que, quoique, encore que...) :
1. Adversatif. Qui sert à mettre en opposition, ou à marquer l'opposition. Il y a des adverbes adversatifs, et des conjonctions adversatives; et cette idée commune d'opposition a induit les grammairiens à confondre les deux espèces, comme si tous ces mots étaient des conjonctions. I. Les adverbes adversatifs supposent que la proposition où ils entrent énonce quelque chose d'opposé à ce qui est énoncé dans la précédente : ce sont Pourtant, Cependant, Néanmoins, dont j'ai prouvé l'adverbialité dans l'addition à l'article Adverbe (...). II. Les conjonctions adversatives sont celles qui désignent, entre des propositions opposées à quelques égards, une liaison d'unité, fondée sur leur incompatibilité intrinsèque : ce sont, en françois, Mais et Quoique... N. Beauzée, Gramm.t. 1 1789.
2. Adversatif. Se dit des mots, en particulier adverbes ou conjonctions, qui servent à marquer une opposition : mais, tandis que. Mar.Lex.1951.
Conjonction adversative. Conjonction signifiant que l'idée exprimée par le syntagme ou la proposition subséquents inverse ce qui a été énoncé précédemment ou en restreint la portée. On peut distinguer : a) les conjonctions ou locutions conjonctives proprement adversatives et signifiant plutôt l'opposition : au contraire, en revanche, par contre, au lieu que, loin que...; b) les conjonctions ou locutions conjonctives signifiant plutôt la restriction ou une réserve : mais, cependant, toutefois, néanmoins, pourtant, au reste, du reste, au demeurant, d'ailleurs, sinon...
Rem. Se prêtent notamment à l'emploi adversatif : la conj. et*, l'adv. seulement*, la loc. relative là où*, la conj. si* et surtout les loc. conj. de la simultanéité temp. alors que (alors*), quand*, tandis que*, cependant que (cependant*), pendant que (pendant*) :
3. Les conjonctions adversatives sont celles qui marquent quelque différence, quelque opposition ou restriction entre ce qui suit et ce qui précède; elles rassemblent les idées, et font servir l'une à contrebalancer l'autre. Ex. : Anciennement on avoit moins de savoir mais plus de religion. Gir. t. 2 1834, p. 999.
4. Les [conjonctions] adversatives (...) lient deux propositions en marquant opposition dans la seconde à l'égard de la première; telles sont : mais, cependant, néanmoins, pourtant, toutefois, bien que. Besch.1845, s.v. conjonction.
Phrase adversative. Phrase qui énonce un rapport adversatif :
5. La phrase adversative est formée de deux propositions liées par des conjonctions qui marquent l'exclusion, la restriction ou une simple opposition. Ayer1900, § 266.
Proposition adversative. Proposition subordonnée qui exprime une idée contraire à celle qui est énoncée dans la principale :
6. Une proposition adversative est celle qui est composée de deux propositions dont la seconde s'oppose à la première ou la restreint. Littré.
7. Les propositions adversatives, qui marquent qu'un fait quelconque contraste avec un autre, sont introduites par tandis que (pendant que), quand (lorsque, alors que), au lieu que, là où, ce qui veut dire que deux faits contraires sont présentés comme existant soit en même temps soit dans le même lieu (d'ordinaire pris au sens figuré). En tant qu'elles sont primitivement des propositions temporelles, il est impossible de fixer rigoureusement des limites qui permettent de les distinguer nettement de celles-ci. D'un autre côté, dans les cas où de deux faits contraires l'un devrait exclure l'autre, il est difficile de faire le départ net entre propositions adversatives et propositions concessives. Sandf.t. 21965, § 181.
Prononc. : [advε ʀsatif], fém. [-i:v].
Étymol. ET HIST. − 1550 gramm. « qui marque une opposition » (Meigret, Grammere françoeze, 178, Fœrster, cité par Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. I, p. 491 : Les aucunes [conjonctions] sont aversatives, come mais, toutefois). Empr. au lat. adversativus « id. (d'une conjonction) » terme de gramm. attesté ds Priscien, Gramm., III, 93, 15 ds TLL s.v., 897, 23.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 1.
BBG. − Bél. 1957. − Dem. 1802. − Fér. 1768. − Gramm. t. 1 1789. − Lav. Diffic. 1846. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Springh. 1962.