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ADMONITEUR, TRICE, subst.
A.− En gén., rare, vieilli. Personne qui admoneste (cf. admonester A) :
1. Pour récolter un peu de sagesse, dans ces questions d'expérience pratique, il faut s'adresser ailleurs, et c'est ce que j'ai fait, heureusement. − Les anciennes demoiselles sont romanesques sans inconvénient et elles en abusent, mais de bonne foi. Elles ne voient qu'un aspect, (...). C'est ce qui les rendrait si fâcheuses conseillères. Tout au plus, conviennent-elles comme confidentes. − Enfin, je ne regrette pas de m'être attiré cette leçon ingénue; cela fait plaisir à l'admonitrice et ne me fait pas de mal. H.-F. Amiel, Journal intime,3 mars 1866, p. 170.
B.− Spéc. (lang. eccl.).Dans certaines communautés religieuses (p. ex. jésuites), titre ou du novice choisi parmi les plus zélés et chargé d'avertir les autres novices au sujet de leurs devoirs, ou du religieux nommé par la congrégation générale et chargé d'avertir secrètement le supérieur de ses fautes :
2. Ce n'était pas assez pour la Compagnie de Jésus que chaque membre, discipliné avec soin et rompu à l'obéissance, fût toujours prêt à se mettre à l'œuvre (...). Ces soldats trouvent partout des chefs, et si loin que les emporte leur courage, l'autorité supérieure descend jusqu'à eux de degré en degré (...). Tous ces officiers sont investis d'un pouvoir absolu, mais non pas sans contrôle : (...) au milieu (...) de tous les ouvriers que chaque fonction réclame, ils trouvent des juges sévères préposés par le chef de l'ordre qui les dirige et les surveille à la fois. Des assistants forment autour d'eux un conseil qu'ils doivent assembler souvent, et consulter sur les mesures importantes; et, près du provincial, plus puissant que les autres, mais aussi plus suspect, un admoniteur, dont la présence est une menace, a pour mission spéciale de rappeler à sa mémoire ou à son repentir ses erreurs, ses négligences et ses fautes. E. Lassène, Les Français peints par eux-mêmes,Le Jésuite, 1842, p. 295.
Rem. L'admonitrice remplit dans les communautés de femmes les mêmes fonctions que l'admoniteur dans les communautés masculines (cf. Ac. Compl. 1842).
Au fig. :
3. Pour les hommes supérieurs, la religion est un admoniteur sévère qui leur apprend à s'humilier. F.-R. de Chateaubriand, Pensées, réflexions et maximes,1848, p. 287 (Littré).
Rem. 1. Admoniteur, terme rare, est attesté ds les dict. et les textes littér. du xixes.; au xxes., ds Lar. 20e, Quillet 1965, Lar. encyclop., Lar. Lang. fr. Comme les autres mots de la même famille, il appartient au vocab. recherché ou spécialisé et il peut se nuancer d'une valeur légèrement péj., iron. (ex. 1). 2. Synon. : confident (ex. 1), conseiller (ex. 1), moniteur; mère discrète.
Prononc. − Dernière transcription ds DG : ăd-mò-ni-teūr, fém. -trĭs'.
Étymol. ET HIST. − a) 1609 relig. « celui, celle qui donne un avertissement (dans une communauté relig.) » (J. Gaultier, Estat du christ., 71, éd. 1609 ds DG : [L'âme] obéit volontairement aux bons ou aux mauvais admoniteurs); b) 1761, 29 juin « celui, celle qui donne un avertissement (en général) » (Lett. d'Argental ds Littré s.v. : Il [Bertrand du Guesclin] fait à la fois le rôle de protecteur d'Henri, d'admoniteur de don Pèdre, d'ambassadeur de France et de général). Admoniteur, empr. au lat. admonitor, attesté dep. Cicéron au sens b (Epist., 9, 8, 1 ds TLL s.v., 769, 15 : misi... ad te quattuor admonitores non nimis verecundos); au sens a dep. Tertullien (Adv. Marc., 4, 30 ds TLL s.v., 769, 17 : spiritus sanctus admonitor convivarum). Ce mot a pris la succession de l'a. fr. amonesteor, attesté dep. 1170 au sens b (Benoit de Ste Maure, Chron. des ducs de Norm., II, 17647, éd. Michel ds Gdf.), et en 1260 au sens « moniteur juridique », dr. (Livre de Justice et de plaid, I, 4, éd. Rapetti ds Gdf.). Toujours vivant au xvies., ce mot semble disparaître vers la fin du xviies. Encore attesté en 1786, au sens b (Mercier, L'An 2440, I, 217 ds Gohin 1903, p. 240 : des admonesteurs qui portent le flambeau de la raison). A(d)monest(e)eur, dér. de a(d)monester*; suff. -(e)eur*.
BBG. − Bél. 1957. − Fér. 1768. − Prév. 1755.