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ADMINISTRATIF, IVE, adj. et subst.
I.− Emploi adj.
A.− [Au sens gén., en parlant d'une chose] Qui concerne le fonctionnement ou le personnel de l'administration, notamment de l'administration publique :
1. L'empereur a alors analysé les avantages d'une ville administrative, c'est-à-dire, faite pour la réunion des administrations, et ils lui semblaient vraiment problématiques. E.-D. de Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 968.
2. Les départements, les communes, etc..., sont autant de divisions administratives. Ac. Compl.1842.
3. C'est plutôt un changement dans le type des innovateurs qui, pour acquérir les meilleurs techniciens, trier à leur bénéfice les innovations possibles, obtenir les alliances politiques ou administratives qu'il faut, doivent posséder les capacités et les compétences du politicien, peut-être même du politique. F. Perroux, L'Économie du XXesiècle,1964, p. 650.
Péj. Qui fait un usage inconsidéré (paralysant, inefficace, etc.) des règles administratives. Synon. bureaucratique :
4. Il n'en est pas moins vrai que la grâce de la réflexion ne se distribue pas à l'action suivant le formalisme administratif qu'imaginait une psychologie embarrassée de procédure et de mauvais cartésianisme : primo, une notification, secundo, une délibération, tertio, un arrêté, quarto, une procédure exécutoire. E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 414.
Rem. 1. Syntagmes fréq. : droit administratif (J. Malègue, Augustin ou le Maître est là, 1933, p. 181, etc.); ordre- (Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre, Le Salut, 1959, p. 449, 455, 651, etc.), acte, décision, division, pouvoir, service, tribunal administratif. 2. L'adj. s'associe volontiers à un subst. péj. formalisme, incurie, lenteur, style, etc. ou à d'autres adj. de signification voisine : officiel.
B.− [En parlant d'une pers. ou d'un de ses organes ou facultés]
1. Qui fait partie d'une administration publique ou privée, qui la constitue :
5. Pour lancer le poète, il [ce grand diplomate] donna un dîner où se trouvèrent le préfet, le receveur-général, le colonel du régiment en garnison, le directeur de l'école de marine, le président du tribunal, enfin toutes les sommités administratives. H. de Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 63.
Corps administratif. Ensemble du personnel administratif de l'État.
2. En partic. Qui est responsable d'une administration :
6. Par arrêtés publiés au Journal officiel, il est mis fin aux fonctions de M. Maurice Lévêque, directeur général de l'administration générale de l'Assistance Publique à Paris, qui est nommé directeur administratif de l'hôpital psychiatrique de Ville-Evrard. Combat,19-20 janv. 1952, p. 1, col. 6.
Rem. Dans la lang. contemp. administratif est souvent associé (ou opposé) à financier : directeur administratif et financier; et opposé p. ex. à directeur général, directeur scientifique, etc.
3. Qui est versé dans la connaissance de l'administration, qui a des réflexes d'administratif (au sens II A) :
7. Jacquet, homme administratif, s'adressa naturellement à l'autorité pour en obtenir la permission d'exhumer le corps de madame Jules et de le brûler. H. de Balzac, Ferragus,1833, p. 134.
4. Péj. Qui manifeste certaines habitudes (attitudes, ton, etc.) caractéristiques de l'administration :
8. 20 janvier. Franc-Nohain. Conférence sur les marionnettes. De l'aplomb, une bonne voix, un peu trop administrative. J. Renard, Journal,1900, p. 565.
9. Quand Leclerc n'osait plus parler son langage particulier, il ne devenait pas simple, il devenait administratif. A. Malraux, L'Espoir,1937, p. 669.
Rem. Dans cet emploi l'antéposition de l'adj. souligne parfois la connotation péj. :
10. Le soir, dîne le jeune ménage Gautier. La petite femme, une jeunesse ratatinée et vieillotte. Le mari, l'officiel et administratif Toto, se déraidit parfois dans des charges et des imitations mal faites, ayant quelque chose du funambulesque triste des bouffons anglais. E. et J. de Goncourt, Journal,nov. 1874, p. 1005.
II.− Emploi subst.
A.− Au masc., surtout au plur. Membre du personnel d'administration :
11. On note d'abord curieusement la crainte, l'hostilité et l'exigence des gens du peuple à l'égard de l'administration. « C'est nous qui payons; les administratifs sont là pour nous servir », et, en même temps, pour eux, l'école tient du bureau de bienfaisance. L. Frapié, La Maternelle,1904, p. 236.
Péj. (Cf. supra I B 4) :
12. Tous ces messieurs autour de ce tapis vert, tous ces mielleux bonshommes de commissions, tous ces administratifs littérateurs, poussant leur carrière par la toute-puissance du passe-moi la casse, je te passerai le séné, m'inspirent comme un dégoût physique. E. et J. de Goncourt, Journal,janv. 1875, p. 1035.
Rem. L'adj. est, comme le note Lafon 1963, ,,de plus en plus utilisé comme subst. pour désigner l'ensemble du personnel salarié, permanent, chargé d'assumer la direction ou la gestion d'affaires publiques ou privées par opposition à administrateur, dont l'action est intermittente ou gratuite.``
B.− Au neutre. Ce qui relève de l'administration (notamment publique) :
13. La solidarité chaleureuse de tous ceux qui « en étaient », la méfiance et, même, l'aversion à l'égard de l'administratif, du régulier, de l'officiel, enfin un désir obstiné d'épuration, voilà ce qui les hantait et, à l'occasion, les unissait en d'ardentes démonstrations. Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre,l'Unité, 1956, p. 152.
Étymol. ET HIST. − 1790, 12 déc. « qui émane de l'administration (d'une chose) » (Mirabeau, Disc. ds Brunot t. 9, 2, p. 1055 : cette théorie vaut d'être approfondie ..., mais son application n'étant qu'une « mesure administrative »); 1790 pouvoir administratif (Id., Corresp. avec le comte de la Mark, II, 75 ds DG). Dér. du rad. de administration* II, 2; suff. -if*.
Prononc. : [administʀatif], fém. [-i:v]. Enq. : /administʀatif, -iv/.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 658. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 607, b) 960; xxes. : a) 1 038, b) 1 140.
BBG. − Bél. 1957. − Lafon 1963. − Spr. 1967.