Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ADAGE1, subst. masc.
Formule généralement ancienne, énonçant une vérité admise, un principe d'action ou une règle juridique :
1. Voilà cependant un sage, un homme profondément religieux qui vient nous répéter après mille autres : que la richesse et la vertu sont brouillées; mais sans doute aussi qu'après mille autres il avoit répété, bien des fois dans sa vie, l'antique, l'universel, l'infaillible adage : bien mal acquis ne profite guères. De manière que nous voilà obligés de croire que les richesses fuient également le vice et la vertu. J. De Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg,t. 1, 1821, p. 223-224.
2. ... il perdit, en fait d'histoire et de critique, beaucoup d'opinions toutes faites, d'adages commodes et de convictions communes. G. Flaubert, La Première éducation sentimentale,1845, p. 240.
3. ... ce vieil adage reçut une nouvelle confirmation, que là où l'incrédulité règne, la superstition s'est déjà ouvert une porte. G. de Nerval, Les Filles du feu,1854, p. 406.
4. Il serait (...), intéressant de grouper les topiques, proverbes, dictons, adages, maximes ou sentences morales accumulés au cours des siècles, par les chrétiens, contre l'Évangile. On verrait qu'il n'y a pas une parole du Sauveur ou de ses amis qui ne reçoive chaque jour, de la prudence humaine, le démenti le plus insultant; ... L. Bloy, Journal,1900, p. 381.
5. De ses lèvres virginales s'envolent, avec vivacité, ces adages populaires qui contiennent l'expérience et la prudence traditionnelles du paysan de chez nous. M. Barrès, Mes cahiers,t. 12, 1919-1920, p. 163.
Rem. Vérité d'expérience ou principe d'action, l'adage est gén. ancien. Syntagmes fréquents (vieil adage − particulièrement fréquent − ancien, antique adage); largement vulgarisé (adage populaire, fameux, célèbre, ordinaire, banal), ou accepté par un groupe partic. (adage scolastique; cf. aussi : ,,adages reçus également en physique, en médecine, en morale, en politique.`` A. Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 238).
Stylistique − Chez certains auteurs, le mot adage désigne un principe d'action individuel et de formulation récente, mais déjà éprouvé par l'expérience : 6. ... il est sage de ne pas impatienter ceux qui nous aiment et de ne pas leur prêcher l'adage de Talleyrand : surtout pas de zèle! H.-F. Amiel, Journal intime, 21 juill. 1866, p. 376. 7. ... me voici redevenu moi-même, et ayant vécu en ma personne la vérité de mon adage sur Keats : « le calme véritable est fils de la fièvre. » Ch. Du Bos, Journal, avr. 1927, p. 241.
Prononc. : [ada:ʒ]. Enq. : /adaʒ/.
Étymol. ET HIST. − 1529 « sentence, maxime » (Loys Laserre, Vie de Monseigneur S. Hièrosme, 56 rods R. Hist. litt. Fr., I, p. 490 : Erasme en ses adages, en la première centurie de sa treizième chiliade); 1549 « id. » (R. Estienne, Dict. françois-lat. : Adage. Adagiu, adagii, adagio, adagionis, Proverbiu). Empr. au lat. adagio, synon. de proverbium dep. Varron. Ling. Lat., 7, 31 ds TLL s.v., devenu adagium, prob. p. anal. avec proverbium, dep. IIes.; rapproché de amb-ago (ambigĕre) et de ad agendum par fausse étymol.; prob. issu de *ag-yo forme arch. de aiō « dire »; cf. avec l'ex. 1, 1500, 1reéd. des Adages d'Érasme, parue sous le titre Veterum maximeque ensignium Paroemiarum, id est Adagiorum collectanea (ds Dict. des Lettres fr. XVIe, p. 31).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 81.
BBG. − Bailly (R.) 1969. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bonnaire 1835. − Cap. 1936. − Daire 1759. − Fér. 1768. − Guizot 1864 (s.v. proverbe).Kold. 1902 (s.v. Sprichwort).Laf. 1878. − Sardou 1877. − Sommer 1882 (s.v. proverbe). − Synon. 1818 (s.v. proverbe).