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ACQUIT, subst. masc.
A.− Action d'acquitter.
1. Vieilli. Action d'acquitter quelque chose (cf. acquitter I B) :
1. Faute par lui de fournir cette caution, les meubles sont vendus, et leur prix est déposé, ainsi que la portion non déléguée du prix des immeubles, pour être employés à l'acquit des charges de la succession. Code civil,1804, p. 147.
Rem. Le mot subsiste dans la lang. du fisc. Cf. en-tête des feuilles d'impôt adressées aux contribuables : Avertissement délivré par le Directeur des impôts pour l'acquit des impôts ci-après désignés (Impôts d'État établis au titre de 1968).
Au fig. :
2. ... je ne serais pas du tout éloigné de croire que l'amour-propre et l'amour de l'art fussent tellement identifiés en lui, qu'il ne regardât comme l'acquit d'un devoir le bien qu'il fait dire de lui et le mal qu'il fait dire des autres. V. de Jouy, L'Hermite de la chaussée d'Antin,t. 4, 1813, p. 225.
2. Rare. Action d'acquitter quelqu'un (cf. acquittement A, acquitter I A).
Rem. Encore signalé ds Littré, DG.
3. Locutions
a) À l'acquit de..., en l'acquit de... À la décharge de, pour la libération de... :
3. L'obligation peut même être acquittée par un tiers qui n'y est point intéressé, pourvu que ce tiers agisse au nom et en l'acquit du débiteur, ou que, s'il agit en son nom propre, il ne soit pas subrogé aux droits du créancier. Code civil,1804, p. 223.
b) Vieilli. Par acquit de conscience (pour l'acquit de sa conscience). Sans conviction profonde et seulement pour libérer sa conscience de quelques scrupules :
4. En rentrant à Chantilly, je cherchai plutôt par acquit de conscience qu'avec conviction s'il était possible (...) de donner à mes attributions toute l'ampleur et toute l'autorité qui me paraissaient indispensables... J. Joffre, Mémoires,t. 2, 1931, p. 431.
P. anal., vx. Par acquit de politesse :
5. Mmede Nittis, à laquelle je vais porter par acquit de politesse les lettres de mon frère, me reçoit avec ces paroles, entrecoupées par les petits rires d'une gaieté folichonnante :... E. et J. de Goncourt, Journal,avr. 1885, p. 450.
Vx. Par manière d'acquit. Même sens :
6. Comme elle tenait négligemment la lettre de Léandre à la main, le marquis la rencontra et lui demanda par manière d'acquit, n'étant pas de sa nature un mari curieux, quel était ce papier qu'elle portait ainsi. T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 128.
c) JEUX. Jouer à l'acquit. Dans une partie de plusieurs personnes, jouer entre ceux qui ont perdu pour déterminer celui qui paiera le tout.
Rem. Attesté ds Ac. 1798, Ac. 1835, Besch. 1845, Littré, Quillet 1965.
Au jeu de billard.Faire, donner un acquit (ou l'acquit). Donner le premier coup où l'on ne fait que placer sa bille, avec l'intention de rendre difficile le coup du joueur suivant.
B.− Attestation d'acquittement.
1. Dans certaines formules, telle que pour acquit, attestant l'acquittement :
7. Il s'étonnait que les caissiers s'occupassent des dispositions morales de leurs débiteurs et leur donnassent des notes comme en classe, lorsqu'un monsieur lui cria : « Datez! signez au dos! mettez : pour acquit! » J. Malègue, Augustin ou le Maître est là,t. 1, 1933, p. 366.
2. Pièce attestant l'acquittement :
8. Maman prie ton époux (avant son départ) de passer quai de la Mégisserie, dit de La Ferraille, no30, chez M. Vilmorin-Andrieux et Cie, marchands grainiers du roi, fleuristes et pépiniéristes, et de lui, ou de leur payer ou solder la somme de 16 fr. 90 c en demandant un reçu, ou acquit. G. Flaubert, Correspondance,suppl., 1845, p. 50.
3. Plus spéc. Pièce attestant l'acquittement de l'impôt indirect (contributions indirectes, douanes) :
9. Les congés ou acquits ne peuvent être pris qu'à la recette locale du lieu d'enlèvement, sauf exceptions autorisées par l'Administration (C. gén. imp., art. 443). Nouveau répertoire de droit, Paris, Dalloz, t. 2, 1963, s.v. impôts indirects, § 38.
Acquit-à-caution.Pièce qui, délivrée (gén. sous caution) par l'administration des contributions indirectes ou des douanes, permet à son titulaire, sous certaines conditions, de faire circuler librement des marchandises soumises à l'impôt indirect :
10. Pour les enlèvements de vin, de plus de 20 hectolitres par congé, et en toute quantité par acquit-à-caution, si la déclaration n'est pas faite par le détenteur actuel des boissons, elle doit être accompagnée d'une attestation de ce dernier, confirmant la réalité de l'opération (C. gén. imp., art. 465). D'autre part, le conducteur doit être muni d'une expédition appropriée à la nature des boissons transportées (C. gén. imp., art. 443, 444 et 445). Le mot expédition s'applique aux différents titres de mouvement; il désigne : 1ole congé, délivré avec l'acquittement des droits; 2ol'acquit-à-caution (...) délivré moyennant l'engagement, souscrit par le demandeur et garanti par la signature d'une caution, d'acquitter l'impôt éventuellement exigible sur les objets transportés. L'acquit-à-caution est ordinaire ou recommandé (C. gén. imp., art. 557; Circ. min. 29 déc. 1900, no423); 3ole passavant, délivré pour accompagner les boissons circulant en franchise de droit, lorsque la fraude n'est pas à craindre; 4ole laissez-passer dans le cas où, l'impôt n'étant pas exigible, le fisc a néanmoins intérêt à suivre les boissons. Nouveau répertoire de droit, Paris, Dalloz, t. 2, 1963, s.v. impôts indirects, § 30.
Autrefois, FIN. Acquit-patent.Brevet du roi scellé du grand sceau portant gratification de quelque somme d'argent, servant d'acquit et de décharge à celui qui devait en faire le paiement.
Au fig. Qqf. acquit se rapproche sémantiquement de son homophone acquis, du verbe acquérir. Ainsi dans ces 2 ex. :
11. Les rapprochements seraient d'autant plus aisés à établir que l'un et l'autre de ces artistes ont illustré certains contes de Perrault, tels que la Barbe-Bleue et le Petit Chaperon Rouge. Doré, plus fantaisiste, plus dramatique, plus outré; Crane moins dissonant, plus simple, suivant la vérité pas à pas, introduisant toujours une atmosphère de réel même dans la féerie, puis, trouvant, comme dans la Barbe-Bleue, une sœur Anne, montée sur une tour et dominant un paysage, qui atteint une certaine grandeur d'allure inaccessible à M. Doré. Ajoutez encore l'intérêt ethnologique qui fait de ces albums pour enfants un régal pour les artistes et mettez en balance à l'acquit de M. Doré d'amusantes fantasmagories de campagne, des jeux de lumière comme au théâtre, une transposition de l'art du décor dans le dessin, et vous aurez les qualités les plus éloignées et l'interprétation la plus disparate des contes de Perrault. J.-K. Huysmans, L'Art moderne,1883, pp. 214-215.
12. Au surplus, je me sens, toutes choses bien pesées, vaincu d'avance dans cette épreuve d'entregent, d'astuce et de perfidie!... Avec quelles armes rivaliserais-je? Ne possédant aucune relation personnelle ou politique, parvenu presque au bout de mon rouleau, n'ayant ni fortune, ni parents, ne possédant pour tout atout dans mon jeu, que l'acquit des services rendus honnêtement, scrupuleusement, pendant vingt et deux années consécutives à la coccinelle, ma conscience irréprochable, ma parfaite probité, la notion très précise, indéfectible, de mes devoirs... Que puis-je attendre? Le pire évidemment!... Ce lourd bagage de vertus sincères me sera compté, j'en ai peur, plutôt à charge qu'à crédit, le jour où se règleront mes comptes!... L.-F. Céline, Mort à crédit,1936, pp. 318.
Rem. Acquit peut se rattacher sémantiquement à acquérir ou à acquitter. Ou bien, en effectuant le bilan, on s'aperçoit qu'il existe un solde positif (un acquis), ou bien on peut estimer que les services rendus libèrent moralement l'individu (l'acquittent); d'où l'hésitation entre « au crédit de » et « à la décharge de ».
Prononc. − 1. Forme phon. : [aki]. Enq. : /aki/. 2. Homon. − Homon. : acquis part. passé. du verbe acquérir; Homon. et homogr. acquit (il) passé simple du verbe acquérir.
Étymol. ET HIST. − 1. a) xiies. comm. et fin. « paiement » (Doc. inéd. sur la Pic., IV, 8 ds Gdf. Compl. : l'acuit de le some); 1680 directement issu du précédent, le sens de « quittance, reconnaissance écrite d'un paiement » id., Rich. t. 1 : Aquit. Quittance, décharge, certificat que les marchandises ont paié les droits qu'elles doivent; 1723 pour acquit « formule employée pour certifier que le montant a été payé » id. (Savary des Bruslons, Dict. univ. de comm. : Parmi les négocians, veut encore dire quittance, reçû ou recepissé Payé à un tel par acquit du tel jour, c'est-à-dire sur sa quittance, reçû ou recepissé. Quand un banquier ou autre personne donne une lettre de charge échûë à un garçon pour aller recevoir le payement, il l'endosse en blanc, afin que le garçon puisse mettre le reçû au dessus de sa signature. Il faut observer toûjours en faisant ces sortes d'endossemens en blanc, de mettre au dessous de sa signature, ces mots : pour acquit); b) 1271 id. « droit payé sur une marchandise » (E. Boileau, Liv. des Mest., éd. Depping, 295 ds T.-L. : se hom achete... drap..., une piece ou deus ou trois, si ne donrra c'un aquit por tant [tout], por que il soit a un home); 1282 id. « id. » (Cart. de S. Wandr., fo307 ro, Arch. S.-Inf. ds Gdf. : Par quoi les devant diz sessante tonneaux de vin... ne s'en puissent passer tous jors en la forme devant dite quant il aront paié cel acuit); 1370 « droit de péage » attest. isolée (Stat. ann. 1370, t. 5, Ordinat. pag. 356, art. 6 ds Du Cange : Tous les travers, peages et Acquis, qui sont entre Paris et la mer, etc...); c) 1694 jeu (Ac. : Acquit, se dit aussi au jeu de Billard, pour dire, le premier coup que l'on joüe pour se mettre en passe. Faire un bon acquit, un mauvais acquit); 2. 1273 au fig. « garantie de la vérité de ce qu'on dit » attest. isolée (Berte, éd. Scheler, 902 ds Gdf. : A Saint Denis en France la ens ai mon acuit, Ou je trouvai l'estoire dedans un livre estruit); 1458 id. « action de s'acquitter d'une obligation » (Greban, Mist. de la pass., éd. G. Paris, 8867 ds Gdf. : J'entendz que lors feront l'acquit); apr. 1450 (?) pour l'acquit de sa conscience, fig. (Dialog. entre le maheustre et le manant, fo12 vods Gdf. Compl. : S. Paul dict qu'on obeisse a ses superieurs tels qu'ils soyent, non seulement pour la crainte qu'on doibt avoir d'eux, mais aussi pour l'acquit de sa conscience); 1559 par acquit de conscience, fig. (Amyot, Numa, 18 ds Littré : Par manière de descharge et acquit de conscience); 1609 par maniere d'acquit, fig. (St François de Sales, Vie dev., III, XXVI ds Gdf. Compl. : Ne parlez donc jamais de Dieu ny de la devotion par maniere d'acquit et d'entretien). Dév. de acquitter* I et II.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 227. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 318, b) 381; xxes. : a) 325, b) 293.
BBG. − Bailly (R.) 1969. − Bar 1960. − Barr. 1967. − Baudhuin 1968. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Blanche 1857. − Boucher 1835. − Bouillet 1859. − Bruant 1901. − Cap. 1936. − Comm. t. 1 1837. − Dupin-Lab. 1846. − Éd. 1913. − Fér. 1768. − Gay t. 1 1967 [1887]. − Hanse 1949. − Laf. Suppl. 1878. − Le Clère 1960. − Lemeunier 1969. − Lep. 1948. − Marcel 1938. − Math. 1967. − Réau-Rond. 1951. − Romeuf t. 1 1956. − Spr. 1967. − Vinc. 1910.